La danse & la marche …

 » La danse, c’est tout autre chose. Elle est, sans doute, un système d’actes, mais qui ont leur fin en eux-mêmes. Elle ne va nulle part. Que si elle poursuit quelque chose, ce n’est qu’un objet idéal, un état, une volupté, un fantôme de fleur, ou quelque ravissement de soi-même, un extrême de vie, une cime, un point suprême de l’être. Mais si différente qu’elle soit du mouvement utilitaire notez cette remarque essentielle quoique infiniment simple, qu’elle use des mêmes membres, des mêmes organes, os, muscles, nerfs, que la marche même.  » PAUL VALERY (Écrivain, poète et philosophe français)

On danse …

 » On danse aux anniversaires, aux mariages, dans les rues, dans les salons, sur scène, en coulisses, pour communiquer la joie et la douleur, pour vivre des expériences extrêmes. La danse a un langage universel, c’est un baiser pour un monde en paix, pour l’égalité, la tolérance et la compassion. La danse enseigne la sensibilité, la conscience, la perception de l’instant. La danse est une manifestation de la vie. Elle est transformation, une expression de l’âme. Elle donne au corps une dimension spirituelle. La danse nous donne l’opportunité de sentir notre corps, de s’élever, d’aller au-delà, de devenir un autre corps. Elle participe activement à la vibration de l’univers.  » Sasha WALTZ (Danseuse et chorégraphe américaine)

Ballerine maestria …

 » Sur ses pointes elle évolue gracieuse,
Une chorégraphie chaleureuse,
Elle est en souplesse,
Magnificence prouesse,

Ballerine maestria,
Tutu de l’opéra,

Sous la clarté des projecteurs,
Dans toute sa splendeur,
Elle vole comme tourterelle,
De satin blanc elle ensorcelle,

Ballerine maestria,
Tutu de l’opéra,

Sur une musique de Mozart,
Elle déploie tout son Art,
Corps fin et délicat,
Port de bras,

Ballerine maestria,
Tutu de l’opéra,

Penché, Piqué, relevé,
Dans toute sa virtuosité,
Elle s’élance en grand jeté,
Grâce dans l’air de voler,

Ballerine maestria,
Tutu de l’opéra,

De sourires elle parade,
Entre chat, gargouillade,
Dans toute son élégance,
Sa plus belle révérence,

Ballerine maestria,
Tutu de l’opéra… » Yves DHININ (Poète français, peintre, sculpteur)

Dans mes ballets … Jiri KYLIÁN

 » Dans mes ballets il n’y a pas de rôles. On n’y danse ni Roméo, ni Juliette, ni Othello. Tout est donc une question d’approche individuelle de la part de l’interprète. Il, ou elle, doit adopter ma chorégraphie, c’est-à-dire l’ingérer, la mastiquer, puis la laisser apparaitre de l’extérieur. Je n’insiste jamais sur la façon d’exercer un mouvement. Chacun l’entend différemment : l’identité du rôle, c’est le nom propre du danseur. Si je créé quelque chose sur vous, cela comporte, certes, une part de vous, mais je l’offre ensuite à quelqu’un d’autre. Je modèle les mouvements sur les corps des nouveaux interprètes qui ont besoin, à leur tour, de les redessiner, des les investir. Sinon la danse est vide. A la fin, que les danseurs aiment ou non la chorégraphie, seul compte leur engagement sur la scène, leur foi, leur conviction.

Mes chorégraphies sont le fruit de ma propre fantaisie, souvent éclectique. Je refuse d’être rangé dans des cases. J’ai été formé au classique au Conservatoire de Prague avant d’étudier la danse moderne. Mon seul contact avec la danse non savante fut mon long séjour auprès des Aborigènes d’Australie : je voulais comprendre pourquoi ces derniers ne pouvaient imaginer la vie sans danse. Chez eux tout le monde naissance, de la naissance à la mort.

La distinction entre ce que l’on appelle l’art et l’artificialité, entre la réalité de la vie et la fiction, cette zone floue créé une tension qui m’attire. C’est comme se tenir à la limite d’un rêve. Être plongé dans l’obscurité et regarder vers une lumière vive à travers les yeux fermés et douter, chaque instant, de la prétendue réalité. Le moment où le rêve s’impose dans notre vie et où la vie se manifeste dans nos rêves, voilà ce qui pique ma curiosité.  »

Jiri KYLIÁN (Danseur, chorégraphe tchèque , directeur de compagnie)

Jiri KYLIÁN

Je voudrais dire …

 » J’ai toujours dû trouver le mouvement en moi-même puis le montrer en moi-même. Je voudrais dire, à tous les danseurs, de s’oublier, de devenir complètement absorbés par la danse. Même dans une variation classique, il ne devrait jamais y avoir de pensée d’une danseur faisant une variation. Il devrait s’y identifier. » Antony TUDOR (Danseur, chorégraphe et professeur britannique)

Keiko GUEST Photography

La beauté d’un mouvement …

 » La beauté d’un mouvement, ou d’une danse, ne dépend pas de son exécution technique, ni de la finesse de celui ou celle qui le génère. Elle dépend de son intention, de ce qui la motive, de sa réflexion, de son travail, de sa sensibilité, plus que du résultat final que d’autre jugeront, d’une façon binaire, comme réussi ou raté. Dans un monde idéal, et en tant que spectateur, j’aimerai voir toutes les formes du corps représentées sur scène et que chacun de ces corps se sente à sa place légitime d' »exister et de bouger dans son authenticité. Que les corps reflètent la pluralité des personnalités, qu’ils reflètent celles ou ceux qui les regardent. » Germain LOUVET (Danseur Étoile français / Extrait de son livre Des choses qui dansent)

L’amour et la danse …

 » Je suis tombée amoureuse de la danse parce que c’est le seul art qui se rapproche de l’amour. Cela se fait avec le corps, l’âme et le cœur ; du moins dans le meilleur des cas. Pourquoi la danse est-elle si importante ? Pourquoi est-elle si belle ? Parce que c’est éphémère, parce que quand c’est fini, c’est fini pour toujours et cela ne se met pas sur une étagère après. C’est la seule activité humaine, en plus de l’amour dans certains cas (mais pas toujours), dans laquelle l’homme est là complètement : physiquement, mentalement, sentimentalement … Ah l’amour et la danse …  » Vittoria OTTOLENGHI (Écrivain, journaliste et essayiste italienne)