L’art dans sa forme la plus élevée …

a » L’art, dans sa forme la plus élevée, est l’art qui sert et instruit la société et le développement humain. Les artistes sont les gardiens de la vérité. Nous sommes l’ancre de la civilisation. Nous somme la boussole de la conscience. Je chante les chansons que j’ai besoin de chanter, et pour le public qui a besoin de les entendre. Il y a eu des moments où j’ai été plus loin, avec la version que j’ai interprété, que celle des artistes qui les ont chantées. On me l’a reproché d’ailleurs. Mais si j’ai eu un impact sur un cœur, un esprit, une âme, et apporté à cet individu une plus grande vérité que celle de l’ individu qui est entré dans la relation avec moi, alors je dirai que j’ai réussi. « Harry BELAFONTE (Chanteur, acteur et activiste américain)

Harry BELAFONTE 1927/Avril 2023

Try to remember the kind of September
Essaie de te souvenir de la douceur de septembre
When life was slow and oh so mellow
Où la vie était lente et oh si douce
Try to remember the kind of September
Essaie de te souvenir de ce septembre
When grass was green and grain was yellow
Où l’herbe était verte et les grains de blé jaunes
Try to remember the kind of September
Essaie de te souvenir de ce septembre
When you were a tender and callow fellow
Où tu étais quelqu’un de tendre et d’hésitant
Try to remember and if you remember
Essaie de te souvenir et si tu te souviens
Then follow
Alors continue
Follow follow follow…
Continue, continue, continue

Try to remember when life was so tender
Essaie de te souvenir quand la vie était si tendre
That no one wept except the willow
Et que personne ne pleurait à part le saule
Try to remember when life was so tender
Essaie de te souvenir quand la vie était si tendre
That dreams were kept beside your pillow
Que tu gardais tes rêves à côté de ton oreiller
Try to remember when life was so tender
Essaie de te souvenir quand la vie était si tendre
That love was an ember about to billow
Quand l’amour était une braise sur le point de devenir incandescente
Try to remember and if you remember
Essaie de te souvenir et si tu te souviens
Then follow
Alors continue
Follow follow follow…
Continue, continue, continue

Deep in December it’s nice to remember
En plein décembre il est agréable de se souvenir
Although you know the snow will follow
Bien que tu saches que la neige arrivera
Deep in December it’s nice to remember
En plein décembre il est agréable de se souvenir
Without a hurt the heart is hollow
Sans blessure le coeur est creux
Deep in December it’s nice to remember
En plein décembre il est agréable de se souvenir
The fire of September that made you mellow
Du feu de septembre qui t’a adoucie
Deep in December our hearts should remember
En plein décembre nos coeurs devraient se souvenir
And follow…
Et continuer…  » Paroles et musique de Tom JONES & Harvey SCHMIDT / 1962 / Composée pour la comédie musicale The Fantasticks – Le premier à l’enregistrer fut Jerry ORBACH.

L’harmonie … par Camille SAINT-SAENS

 » L’harmonie ! C’est à notre époque la chair et le sang de la musique ; le rythme en est l’ossature, la mélodie en est l’épiderme. L’harmonie, nous dit-on, est née de la mélodie parce que cette opinion est très répandue. Elle n’est pas la mienne. L’harmonie c’est développée après la mélodie, parée qu’une culture musicale avancée est nécessaire pour apprécier l’intérêt et le charme des sons simultanés. Mais, l’harmonie préexistait dans le corps sonore qui fait entendre ses harmoniques, formant accord avec le son fondamental. Ce phénomène est surtout perceptible dans les cloches qui vont souvent entendre un accord formé uniquement de sons harmoniques. Le son fondamentale étant, lui, à peine perceptible.  » Camille SAINT-SAENS (Pianiste, organiste et compositeur français)

Camille SAINT-SAENS au piano (1835/1921)  » C’est un maître-pianiste foudroyant, l’un des plus grands musiciens de notre époque. » Hector BERLIOZ

Être sur scène … Cecilia BARTOLI

 » Être sur scène, on ne peut comparer ça. Il n’y a pas de mots pour ça. On s’arrête, tout le monde s’arrête de respirer. On est suspendu et c’est une autre dimension. On peut même parler d’un moment sacré. Il faut toujours se projeter vers la modernité, vers le futur bien sur, mais le faire aussi avec un petit œil sur le passé. Le rêve c’est d’être là et de continuer à faire de la belle musique, de continuer à vivre de sa passion et la partager. De grands musiciens ont eux-mêmes eu la curiosité d’aller chercher du répertoire, et ils m’ont transmis le désir de recherche. Je pense qu’il y a encore de la musique qu’on ne connait pas , qui reste à découvrir et qui en vaut la peine. » Cecilia BARTOLI (Mezzo-soprano italienne)

Cecilia BARTOLI

La musique … Claude DEBUSSY

 » Je n’ai pas l’intention de contribuer à l’histoire de la musique. Seulement je voulais insinuer qu’on a peut-être tort de jouer toujours la même chose, ce qui peut faire croire, à de très honnêtes gens, que la musique est née hier, alors qu’elle a un passé dont il faudrait remuer les cendres : elles contiennent cette flamme inéteignable à laquelle notre présent devra toujours une part de sa splendeur . .. La musique doit humblement chercher à faire plaisir, l’extrême complication est le contraire de l’art. » Claude DEBUSSY (Compositeur français )

Claude DEBUSSY 1862/1918

L’artiste et la création musicale …

 »  L’artiste vit une double existence : une existence humaine habituelle, et une existence artistique, le cours de ces deux existences n’étant pas toujours simultané. Quoi qu’il en soit, je répète que la principale condition pour pouvoir créer est l’aptitude à se défaire ne serait-ce que pour quelque temps des soucis de cette première existence pour pouvoir se consacrer entièrement à la seconde.

Ne croyez pas ceux qui chercheront à vous persuader que la création musicale est une occupation froide et rationnelle. La seule musique capable de toucher, d’émouvoir et d’atteindre est celle qui a jailli du fond d’une âme artistique animée par l’inspiration. Il ne fait pas le moindre doute que même les plus grands génies musicaux travaillaient parfois sans être réchauffés par l’inspiration. Cette dernière est un de ces visiteurs qui ne répondent pas toujours au premier appel …

On oublie tout, l’âme frémit sous l’effet d’une émotion incompréhensible et indiciblement délicieuse, on a peine à la suivre dans ses élans mystérieux, et on ne voit pas passer le temps. Cet état a quelque chose de somnambulique. On ne s’entend pas vivre. Je ne saurais vous raconter ces instants. Ce qui sort de votre plume, ou s’élabore dans votre tête dans ces cas-là ( car très souvent ces instants surviennent dans des circonstances où il n’est pas question d’écrire ) est toujours bon, et si aucune sollicitation ne vous ramène à l’autre existence, ce sera la perfection de ce que l’artiste est capable de donner. Malheureusement ces sollicitations extérieures sont absolument inévitables. C’est pour cela que les œuvres parfaitement équilibrées du point de vue de la beauté musicale tout au long de leurs différents mouvements sont si rares…  » Piotr I.TCHAÏKOVSKY (Compositeur russe , chef d’orchestre, professeur et critique musical / Extraits d’une lettre écrite à Mme Nadejda Von MECK(mécène du compositeur) en 1878 )

Portrait de Piot I.TCHAÏKOVSKY (1840/1893) par Nikolaï D.KUZNETSOV

La musique … Gabriel FAURÉ

 » Pour moi, l’art, la musique surtout, consiste à nous élever le plus loin possible au-dessus de ce qui est. Combien de fois me suis-je demandé à quoi servait la musique ? et qu’est-ce que je traduisais ? Quels sentiments ? Quelles idées ? Comment puis-je exprimer quelque chose que je ne comprends pas moi-même ?

Dans la musique pour piano, il faut «  payer en espèces pour que ce soit intéressant tout le temps. C’est probablement le genre le plus difficile si vous voulez être satisfait que possible. Je fais de mon mieux … Sans travail il n’y a rien. Ne dire que ce qui a de la valeur ou se taire ! Il y a parfois des périodes où je n’entends rien que ce soit de ma musique comme celle des autres. Je sens qu’il n’y a sur mes épaules rien de plus qu’un terrible manteau de misère et de découragement.  » Gabriel FAURÉ ( Compositeur français, pianiste, organiste, professeur )

Gabriel FAURÉ 1845/1924

L’artiste doit …

 » L’artiste doit oublier le public, oublier la critique, oublier la technique, tout oublier sauf l’amour pour la musique. Vous devez jouer pour l’amour de la musique ! Une technique parfaite n’est pas aussi importante que la musique du cœur . Ensuite la musique parlera au travers de la performance. L’auditeur et l’interprète marcheront ensemble avec l’âme du compositeur et avec Dieu. Toute ma vie j’ai souhaité jouer avec amour pour chaque membre du public. Quant à mon instrument, mon objectif, ma destination dans la vie, aurait été de faire que le violoncelle soit un instrument bien-aimé comme le sont le violon et le piano.  » Mstislav ROSTROPOVICH (Violoncelliste et chef russe)

Mstislav ROSTROPOVICH 1927/2007

Ah la musique ! …

 » Ah la musique ! Quel bel art ! Mais quel métier misérable ! .. En tant que musicien, je vous dis que si vous deviez supprimer l’adultère, le fanatisme, le crime, le mal, le surnaturel, il n’y aurait plus le moyen d’écrire une note  » Georges BIZET (Compositeur français)

Georges BIZET 1838/1875

C’est dur d’être sur scène … Maria JOAO PIRES

 » C’est très dur d’être sur scène. C’est un métier en soit car on doit sans cesse dépasser un grand nombre de peurs, de gênes. Certains adorent la scène, ce n’est pas mon cas, même si j’aime les gens qui sont là. J’ai souvent aimé être sur scène avec d’autres personnes, partager la scène et le programme avec plusieurs générations. Si c’était des pianistes, chacun interprétait son solo puis nous jouions à quatre mains. J’avais mis une table et une chaise scène pour pouvoir s’asseoir pendant que l’autre jouait, ce qui, au fond, permettait de nous identifier au public et le public à nous. C’est une formule qui commençait à briser la glace. Il faut le voir comme le partage d’un moment, car la musique on la transmet, mais elle existe en tant que telle. Ce n’est pas tellement nous qui jouons. » Maria JOAO PIRES (Pianiste portugaise)

Maria JOAO PIRES

Christophe ROUSSET …

 » A l’Opéra, il faut avoir une vision dramaturgique des choses, être un architecte et comprendre comment marchent ces grandes arches de façon à avoir une urgence, quelque chose qui, d’un point de vue dramatique, fonctionne et n’a pas de moment creux.

Le fait d’avoir été claveciniste, et de l’être toujours, c’était comme voir le monde en noir et blanc. Ce qui n’est pas réducteur pour un photographe ou un cinéaste. C’est une façon de voir le monde de manière abstraite où toutes les nuances de gris sont fondamentales pour vous amener vers un imaginaire. Avec l’orchestre on a une multitude de couleurs à disposition. L’orchestre a beaucoup influencé mon jeu de claveciniste.

Plus on dirige, plus on devient chef. Et plus on est chef, plus on a envie d’avoir des bras qui se développent jusque vers des répertoires symphoniques de grande ampleur.  » Christophe ROUSSET (Claveciniste français, chef d’orchestre, spécialiste de musique baroque, fondateur ( 1991) de l’Ensemble Les Talens lyriques)

Christophe ROUSSET