» De tous les sens, l’odorat est celui qui me frappe le plus. Comment l’odeur, le goût, se font-ils parfum, comment nos nerfs se font-ils nuances, interprètes subtiles, sublimes de ce qui ne se voit pas, ne s’entend pas, ne s’écrit pas avec des mots ? L’odeur serait comme une âme, immatérielle » Marcel HANOUN (Cinéaste et écrivain français) .
» Un art de la promenade présenterait de l’intérêt pour toutes les personnes cultivées qui ont à cœur de flâner, l’esprit et les sens en éveil, aussi bien dans la nature que dans les lieux fréquentés, de jouir pleinement de la nature et de la société durant leurs promenades ; tout comme l’art de vivre devrait être, pour chaque individu, un objet d’attention, au sens plein du terme … Dans un art de vivre où alternent , selon un ordre éprouvé, effort et repos, sérieux et jeu, travail et plaisir, la promenade a également sa place. » Karl Gottlob SCHELLE ( Philosophe allemand – Extraits de son ouvrage » L’art de se promener » en 1802 )
« Chaque saison est la pensée de celle qui la précède. L’été vérifie les gestes du printemps. » Hubert HADDAD (Écrivain, poète, romancier, historien d’art et essayiste français d’origine tunisienne-Extrait de son livre Le peintre d’éventail)
» … Un homme qui n’a pas peur, qui promet sans trembler, qui aime de tout son cœur… le plus fort c’est mon père …. »
Comment t’as fait maman Pour savoir que papa Beau temps et mauvais temps
Il ne partirait pas Est-ce que t’en était sûre, ou si tu savais pas Est-ce que les déchirures, ça se prévoit? Comment t’as fait, maman Pour trouver le bon gars Tu l’as connu comment Tu l’as aimé pourquoi Est-ce qu’il y en avait juste un dans tout le présent siècle? Et il se trouve que c’est toi qui dors avec
Comment t’as pu trouver Un homme qui n’a pas peur Qui promet sans trembler Qui aime de tout son coeur J’le disais y’a longtemps Mais pas de la même manière T’as de la chance, maman Le plus fort c’est mon père
Comment ça se fait maman Que dans ma vie à moi Avec autant d’amants Avec autant de choix J’ai pas encore trouvé un homme comme lui Capable d’être ami, père et mari Comment t’as fait maman Pour lui ouvrir ton coeur Sans qu’il parte en courant Avec ce que t’as de meilleur Est-ce qu’y a des mots magiques Que t’as dit sans te rendre compte?
Explique-moi donc ce qui faudrait que je raconte
Comment t’as pu trouver Un homme qui n’a pas peur Qui promet sans trembler Qui aime de tout son cœur J’le disais y’a longtemps Mais pas de la même manière
T’as de la chance, maman Le plus fort c’est mon père
Et quand j’ai l’air de les aimer Les hommes changent de regard Si j’ose m’attacher Ils se mettent à m’en vouloir Si je parle d’avenir
Ils sont déjà loin derrière J’avais raison de le dire Le plus fort c’est mon père
Vas-tu me dire maman Comment t’as pu savoir Dès le commencement Que c’était pas un trouillard?
Qu’il allait pas s’enfuir Et qu’il allait tout faire Pour que je puisse dire Le plus fort c’est mon père
Quel effet ça t’a fait Quand tu l’as rencontré Est-ce que ça paraissait Qu’il allait tant t’aimer? Les hommes bien souvent Paraissent extraordinaires Mais dis-toi bien maman Que le plus fort c’est mon père » Linda LEMAY (Auteure-compositrice-interprète et guitariste québécoise )
» Le spectacle de la mer fait toujours une impression profonde . Elle est l’image de cet infini qui attire sans cesse la pensée, et dans laquelle, sans cesse, elle va se perdre. » Anne Louise Germaine NECKER dite Madame De STAËL (Romancière et essayiste française d’origine suisse romande. – Extrait de son livre Corinne ou l’Italie)
» Quoi de plus beau, en effet, qu’un jardin à la française ? Ses lignes droites ou doucement courbées, cette régularité, cette écriture géométrique de verdure et de fleurs, cette symétrie qui flatte l’œil et l’entendement, cette nature dominée, prête à entendre des vers et des cantates.
Nos jardins, Monsieur, sont des alexandrins en musique ! » Jean-François PAROT (Diplomate et écrivain français / Extrait de son livre L’honneur de Sartine)
Jardin à la française – Château de Villandry / Photo de : Jean AERNOUDTS
» En juin brume obscure, trois jours seulement dure «
» Soleil de juin luit grand matin »
» Ce sacré petit mois de Juin Couvert des couleurs d’arlequin, Nous conduit vers l’été, doucement, Allongeant les jours discrètement.
Les averses, fréquentes, nettoient la nature Et laissent, derrière elles, un ciel d’azur. Exaltant, des parfums enivrants Dans un univers transparent…. « Dominique SAGNE (Poétesse française)
» Le vendredi ressemble à un chemin en pente douce, le samedi et le dimanche à un jardin, et le lundi à une falaise abrupte. » Fabrizio CARMAGNA (Auteur italien)
» Les premières fraises signent la venue du printemps. Ces gros fruits rouges, gorgés de soleil, pleins de sucre et d’arômes nous font toujours saliver, et comme le roi Louis XIV, nous ne savons résister à ces merveilleux fruits rouges. Mais savez-vous que les fraises que le docteur Fagon, médecin du roi, interdisait à son royal patient Louis XIV, au point de le contraindre à les manger en cachette, n’avaient que peu de rapports avec nos fraises modernes ?
Les fraises anciennes étaient issues de la fraise des bois (Fragaria vescia), qui pousse au ras du sol dans les forêts de feuillus humides. Ceux qui en ont cueilli dans les bois savent que ce sont de petits fruits fragiles, qui s’écrasent facilement quand on les cueille, qui n’ont qu’un lointain rapport avec les fraises des bois que l’on sert de nos jours dans les restaurants et qui sont en fait des fraises modernes, dites fraises des quatre saisons, autrefois appelée « belle de Meaux ». Les fraises anciennes étaient dérivées de la fraise des bois sauvage et Nicolas de Bonnefon en 1655 n’en désignait que quatre espèces cultivées.
Monsieur de La Quintinie, directeur des Jardins Fruitiers et Potagers du Roy à Versailles ne cite que les fraises blanches et rouges et a inventé la culture en couches et sous châssis pour offrir des fraises en mars à Louis XIV qui n’aimait rien tant que les primeurs, qu’il s’agît des melons, des asperges ou des fraises. A la fin du XIXe siècle, Joseph Favre, dans son Dictionnaire Universel de Cuisine, cite encore les fraises de Versailles, de Montreuil et de Fontenay qui étaient encore cultivées en région parisienne à l’époque, mais qui restaient fragiles et à petits fruits.
Toutes les fraises modernes sont issues d’hybrides. L’origine de ces hybrides relève de l’espionnage et leur histoire ferait pâlir James Bond ! En effet les variétés de fraises à gros fruits sont toutes issues d’Amérique. La fraise de Virginie fut rapportée du Canada par Jacques Cartier et sa culture se répandit en Angleterre, puis en Provence où l’érudit Pereisc la cultiva au début du XVIIe siècle et les trouva « plus aromatiques que les communes, voire quasi-musquées ». Tournefort (mort en 1708) les introduisit au Jardin des plantes de Paris.
Puis vint Monsieur Frézier, au nom prédestiné. François-Amédée Frézier (1682-1773) était un ingénieur ordinaire du roi et capitaine du génie spécialiste des fortifications, qui fut envoyé en 1712 étudier, c’est-à-dire espionner pour le compte du roi, les fortifications côtières et portuaires des côtes du Pérou et du Chili, alors possessions espagnoles. On ne sait pas si ses habitudes de naturaliste relevaient de l’esprit des Lumières, toujours en quête de nouvelles explorations ou de découvertes, ou de couverture pour ses activités d’espion, toujours est-il qu’il découvrit à Conception dans la vice-royauté du Pérou, dans l’actuel Chili, une nouvelle espèce de fraisiers (Fragaria chiloensis), blanche et en forme de cœur, appelée frutilla (petit fruit) par les Espagnols et originaire de l’île de Chiloe.
Amédée Antoine FRÉZIER
Son embarquement précipité, car après le traité d’Utrecht en 1714, il était devenu personna non grata, ne l’empêcha pas de rapporter en France plusieurs plans de ces fraisiers. Il en offrit un au vieux roi Louis XIV qui le fit cultiver dans le Jardin du Roi. Cependant, si les fraises de Chiloe étaient acclimatées, la production n’en était pas résolue pour autant, car Frézier avait ramené des plants de fraisiers sans étamines, incapables de se polliniser entre elles. Les plants de Mr Frézier furent répartis entre le Jardin du roi, le jardin botanique de Brest où le célèbre naturaliste Antoine de Jussieu venait d’être affecté, et Frézier, devenu Lieutenant-Colonel en planta dans le jardin de sa propriété de Plougastel, où ils prospérèrent. Le botaniste Antoine-Nicolas Duchesne (1747-1827) contacta Frézier et réussit à hybrider la fraise blanche de Chiloé avec la fraise de Virginie et produisit des fraisiers à gros fruits rouges et sucrés ou fraisiers-ananas qui sont à l’origine de toutes les fraisiers modernes non remontants.
Les travaux des agronomes vont aboutir à la multiplication des variétés modernes, qui sont le plus souvent remontantes, c’est à dire qui donnent plusieurs fois des fraises durant le printemps et l’été : les plus appréciées actuellement sont la gariguette, la mara des bois, la cirano pour les produits de la recherche française, les pajaro, chedler, gento, pour les produits issus de recherches agronomiques du monde entier, parmi des centaines de variétés, en majorité remontantes. Les fraises primeurs proviennent en France toujours de Plougastel, de Carpentras et du Périgord, mais aussi de plus en souvent d’Espagne et du Portugal, sans oublier les fraises à contre-saison de l’hémisphère sud, du Cap de Bonne Espérance et du Chili, amusant retour des choses.
Nous pouvons donc penser comme Louis XIV : que serait le monde sans les fraises ? Fontenelle leur attribuait sa longévité exceptionnelle (il mourut dans sa centième année). Les fraises sont à l’origine d’une multitude de desserts : on peut les consommer tout simplement au sucre, à la crème (épaisse ou chantilly), au vin et au Champagne : au Grand Siècle, on disait que les femmes les préféraient à la crème, et les hommes au vin. Le marquis de Cussy, préfet du Palais sous le Premier Empire les préférait « à la Sainte-Alliance » : fraises, crème, Champagne et sucre. On les consomme souvent de nos jours associées à d’autres fruits rouges, en soupe parfumée à la menthe, à la verveine ou au basilic ; on en fait des mousses, des coulis, des sabayons, des tartes, des entremets, des glaces, des sorbets, et bien sûr des confitures, qui nous rappellent notre enfance. Sans oublier le fraisier, gâteau constitué de deux abaisses de génoise humectées de sucre, de sirop de fraise et de kirsch, séparées par une crème mousseline contenant des fraises fraîches, et recouvertes de crème mousseline et de fraises. En hommage au découvreur des fraises modernes, le maître espion Frézier, peut-être devrions nous commettre un néologisme et l’écrire « Frézier » ! « Jean VITAUX ( Docteur français , spécialiste gastro-entérologue, fin gastronome et auteur de nombreux livres sur la gastronomie)
» Une petite fraise, au matin du printemps Rouge et rayonnante comme l’éclat du soleil Belle et charmante comme la magie du ciel De sa chair a laissé une offrande aux gourmands
Et je fus le premier, qui les yeux grand ouverts Contempla cette enfant de la verte contrée La cueillant gentiment de mes doits envoûtés Je futs vite charmé par son parfum d’hier
Je ne puis que penser à ces chaudes journées De ma courte jeunesse où la beauté d’un fruit Me faisait rêvasser aux couleurs infinis
C’est alors que je vis, que ce fruit n’était seul Puisque Dame Nature, à laissé en mon œil Les reflets de cents fraises en la ferveur de mai » Éric VAILLANCOURT (Poète français)