Tango …

 » Ce qui se passe entre deux êtres qui dansent le tango est chaque fois unique. On construit chaque fois le tango. On l’invente. De même qu’il n’existe pas deux empreintes digitales identiques, il n’y a jamais deux tangos identiques. J’ai donc dansé avec l’homme qui, mieux que les autres, me parut capable de faire surgir, de ses jambes et des miennes, cet animal fabuleux, ce monstre bicéphale, qu’on appelle : tango. Monstre à quatre pattes, langoureuses ou impérieuses, qui ne vit que le temps d’une musique, et meurt assassiné par le tchan-tchan final. J’ai éprouvé alors, dans mon corps entier, l’oblique sentiment d’être porteña. Comment concevoir un tango face à face ? Un tango carré ? Un tango est foncièrement transversal, foncièrement baroque. L’esprit classique avance droit devant lui. L’esprit baroque s’offre des tours malicieux, délicieux. Ce n’est pas qu’il veuille arriver plus vite. C’est qu’il veut jouir du voyage  » Alicia DUJOVNE ORTIZ (Journaliste, romancière, poétesse et traductrice argentine)

(Vidéo : Javier RODRIGUEZ & Fatima VITALE )