Les Ouvertures … Félix MENDELSSOHN-BARTHOLDY

« Félix Mendelssohn, ce maître alcyonien, qui dû à son âme plus légère (que celle de Wagner), plus pure et plus heureuse d’être vite admiré, puis vite oublié, fut le bel incident de la musique allemande.» Friedrich NIETZSCHE

Félix Mendelssohn est né à Hambourg en 1809. Il fut un excellent pianiste, un merveilleux compositeur, un chef d’orchestre directeur de l’Orchestre du Gwandhaus de Leipzig. Un homme très cultivé, fin lettré, parlant plusieurs langues, qui a fort bien su saisir l’essence des livres et poèmes qu’il a utilisés pour ses compositions. On l’a catalogué comme étant le plus classique des romantiques. Son travail est empreint d’élégance, de raffinement et de subtilité dans les couleurs orchestrales.

Il fut très applaudi de son vivant, quasiment oublié après sa mort, et apprécié, à nouveau, lors de sa redécouverte au XXe siècle. Il n’a jamais écrit d’opéra. S’il ne l’a pas fait, c’est très probablement parce qu’il n’a pas trouvé de librettiste qui puisse lui proposer un sujet qui lui convienne et l’inspire au point de se lancer dans ce domaine. Mais il avait, malgré tout, des idées musicales dramatiques et théâtrales bien arrêtées, ce qui lui a permis de composer des Singspiele (mélange de théâtre et chant lyrique), des Oratorios, et des Ouvertures qui sont des musiques de scène dites œuvres hybrides de l’opéra, réunissant surtout le littéraire et le musical. Le tout a plu énormément et allait bien au-delà de ce que l’on pouvait attendre.

Je vous propose d’en écouter quelques-unes. J’ai choisi Kurt Masur car, en ce qui me concerne, il reste un chef incontournable de Mendelssohn et Claudio Abbado que j’ai découvert et apprécié dans cet exercice.

LES HÉBRIDES Op.26 :

(Vidéo : Kurt MASUR à la direction du GEWANDHAUSORCHESTER de LEIPZIG )

C’est la troisième des Ouvertures mais la première à avoir été publiée. Écrite en 1829, remaniée deux ans plus tard, jouée la première fois au piano en Italie devant un Berlioz complètement enthousiasmé, puis créé à Londres, sous la direction du compositeur, avec l’Orchestre Philharmonique.

Au départ, Mendelssohn lui donnera le nom de l’Île de Fingal, puis Les Hébrides lors de la version finale. Elle lui fut inspirée par un voyage en Écosse, plus précisément à l’île de Stappa, dans l’archipel des Hébrides où se trouve la fameuse grotte de Fingal. Il en gardera un souvenir enchanteur.

Une partition qui est une véritable fresque pictural, avec une atmosphère très particulière. Elle est lyrique, expressive, mystérieuse, brumeuse aussi parfois, rageuse également, et ne manque pas de sérénité, voire même d’un certain recueillement.

MER CALME et HEUREUX VOYAGE Op. 27 :

( Vidéo : Claudio ABBADO à la direction du LONDON SYMPHONY ORCHESTRA )

Cette Ouverture fut composée en 1828, créée en 1832. Elle s’inspire de deux poèmes de Goethe.

C’est une page exquise, lumineuse, profonde, intense, qui évoque le calme serein d’une mer immobile qui, le soir venu, avec le souffle du vent , se fait plus obscure et mystérieuse. Le final est triomphant.

TROMPETTE Op.101

(Vidéo : Kurt MASUR à la direction de GEWANDHAUSORCHESTER de LEIPZIG)

Écrite en 1825, révisée en 1831, et créée cette année-là à Londres. Elle est très rarement donnée en concert. Elle aborde des instruments que Mendelssohn n’appréciait pas particulièrement (lui préférait les cordes) , mais elle n’en reste pas moins très belle, imaginative, intense et fort intéressante. On dit que c’est celle que son père préférait.

RUY BLAS Op.95

(Vidéo : « Allegro molto » – Claudio ABBADO à la direction du LONDON SYMPHONY ORCHESTRA )

Composée en 1839. Mendelssohn n’était pas franchement un grand admirateur des écrits de Hugo. Il a répondu à une commande du Alte Theater de Leipzig qui lui demandait une Romance et une Ouverture pour la pièce Ruy Blas qui devait être montée. Même s’il confiera, avec un peu d’orgueil,  » j’ai lu la pièce dont la nullité est au-dessous de l’imaginable, mais on escomptait une meilleure recette et mon nom figurait sous le titre « , il répondra favorablement pour la composition de la première, mais n’acceptera pas la seconde qui, à son avis, nécessitait beaucoup plus de temps d’écriture.

Toutefois, il fut quelque peu ennuyé, voire même vexé, que l’on puisse penser qu’il n’était pas capable de rendre les deux dans un délai aussi court. Du coup, après un temps de réflexion, il se mit à écrire L’Ouverture également et la rendit trois jours.

Pour cette histoire d’amour, de passion, de vengeance et de pouvoir pour laquelle Hugo ( quoi qu’ait pu en penser Mendelssohn) a merveilleusement su passer du rire aux larmes, le compositeur réalisera une partition brillante, dynamique, éclatante, d’une grande clarté, avec des éclats d’exubérance, sans omettre, bien sur, des moments plus dramatiques;

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