A force de s’émerveiller …

 » A force de s’émerveiller des flocons qui volent dans le halo des réverbères, on se retrouve dans un conte lu et relu dans l’enfance. L’âme devient si légère qu’on ne souffre plus. On s’élève, on vole par-dessus les maisons et les lumières de la ville. Voilà pourquoi je regarde tomber la neige ….  » Françoise LEFÉVRE (Femme de Lettres française – Extrait de son livre Un album de silence)

La qualité d’un photographe …

» Quand j’ai sauté en marche dans la photographie, elle était en bois. Aujourd’hui, la voici devenue quasiment électron ique. Je reste le nez à la portière avec la même curiosité que le premier jour.

La qualité d’un photographe doit être l’espoir du miracle contre toute logique. Une espèce de foi dans l’heureux hasard, n’importe quoi peut arriver au coin d’une rue. Je me fais un décor, un rectangle et j’attends que des acteurs viennent y jouer. Je ne sais pas quoi ; Les images ne sont jamais précises, mais diffuses. Le choix d’un certain angle, l’attente du moment où ce monde apparait pitoyable et tendre enlèvent à mes clins d’œil toute valeur objective. Je crois dur comme fer qu’il n’y a pas de vérité-éalon, mais que le profil de cette vérité peut être modifié à l’infini si l’on ose quitter les postes d’observation confortable.

 Je suis un conteur, il n’y a pas de grand message graphique, ce n’est pas mon truc. Les photos qui m’intéressent, que je trouve réussies, sont celles qui ne concluent pas, qui ne racontent pas une histoire jusqu’au bout mais restent ouvertes, pour permettre aux gens de faire, eux aussi, avec l’image, un bout de chemin, de la continuer comme il leur plaira; un marchepied du rêve, en quelque sorte.  » Robert DOISNEAU (Photographe français )

Robert DOISNEAU 1912/1994 –  » Lorsqu’il travaille à la sauvette, c’est avec un humour fraternel et sans aucun complexe de supériorité qu’il dispose son miroir aux alouettes, sa piègerie de braconnier et c’est toujours à l’imparfait de l’objectif qu’il conjugue le verbe photographier. » Jacques PRÉVERT
DOISNEAU Robert Le baiser de l'hôtel de ville 1950