» De ta tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu ? Je n’en sais rien. L’orage a frappé le chêne Qui seul était mon soutien. De son inconstante haleine, Le zéphyr ou l’aquilon Depuis ce jour me promène De la forêt à la plaine, De la montagne au vallon. Je vais où le vent me mène.. Sans me plaindre ou m’effrayer, Je vais où va toute chose, Où va la feuille de rose Et la feuille de laurier. » Antoine Vincent ARNAULT (Poète, auteur dramatique français, académicien, homme politique – Extrait de son recueil Fables-Livre V (1812)
Ce compositeur a fait preuve d’une grande inventivité en écrivant cette belle Sonate, de forme plutôt classique, en 1886. Elle fut dédiée à Eugène Ysayé, lequel la créera à Bruxelles avec Melle Bordes Pene au piano.
C’est une pièce célèbre, très appréciée des violonistes, énigmatique, rigoureuse, passionnément lyrique. Certes le violon est mis en évidence, mais le piano n’est pas en reste, il se fait virtuose et volubile.
(Vidéo : au violon Renaud CAPUÇON et au piano Khatia BUNIATISVILI )
» La vraie mission du violon est d’imiter les accents de la voix humaine, une noble mission qui a valu au violon la gloire d’être appelé le roi des instruments. » Charles-Auguste DE BÉRIOT (Compositeur français)
» Les violons peuvent se prêter à une foule de nuances en apparence inconciliables. Ils ont, en masse, la force, la légèreté, la grâce, les accents sombres et joyeux, la rêverie et la passion. Les violons sont les serviteurs fidèles, intelligents, actifs, infatigables. C’est la vraie voix féminine de l’orchestre, voix passionnée et chaste en même temps déchirante et douce, qui pleure et se lamente, ou chante, prie et rêve, ou éclate en accents joyeux comme nul autre ne pourrait le faire. » Hector BERLIOZ ( Compositeur français, critique musical, homme de Lettres et chef d’orchestre )
« Entendre un violon c’est entendre l’Univers. L’inaccessible. Comme si le monde d’ici nous transportait vers un monde inconnu. On ne fabrique jamais deux fois le même violon. Un bon luthier le conçoit toujours à son i mage, tant par la forme que par le son qu’il dégage. Il y a une tête, des ouïes, un corps, des chevilles, une poignée. Le chevalet qui maintient les cordes possède des pieds, des bras, des jambes un cœur. Sans oublier l’âme … Sans elle le son n’existerait pas. On fabrique toujours un violon qui nous ressemble ou ressemble à la femme qu’on aime. Comme une histoire d’amour. » » Cyril GÉLY (Scénariste et dramaturge français )
Sculpture de Adrien GAUDEZ (il s’agirait de Lully enfant)