» La tradition Bournonville est un grand héritage pour les danseur, mais cela peut être aussi une sorte de camisole de force. En tant que danseur, vous devez absolument vous concentrer sur l’instant de la performance. Pourtant, tout dans nos productions traditionnelles lie le danseur au passé. Par exemple les costumes que nous portons ont été portés non seulement par nos prédécesseurs immédiats mais aussi par des danseurs il y a un demi-siècle ! Une fois j’ai porté un costume que Borge Ralov (premier danseur des années 1930) avait endossé auparavant. Ces conditions rendent difficiles l’appropriation d’une pièce car vous êtes constamment mis au courant de la lignée. En changeant un peu les choses, j’ai donné aux danseurs et à moi-même la possibilité de regarder avec un œil nouveau et de donner aux danseurs l’expérience de créer les rôles comme si c’était la première fois. Il ne s’agit surtout pas d’égaler ce qui a été fait avant. Bournonville est un classique. La plupart du temps, ce type de chorégraphe meurt en même temps que leurs chorégraphies. Pour Bournonville c’est différent car elles survivront toujours. Ce sont devenues quasiment des archétypes. C’est un peu comme notre architecture actuelle qui, malgré tout, demeure basée sur celle des anciens Grecs, avec pour modèle le Parthénon d’Athènes. » Nikolaj HÜBBE (Danseur danois, chorégraphe. Après avoir fait carrière au Royal Ballet danois puis au New York City Ballet, il a été nommé directeur artistique du Royal Ballet danois en 2008. Il connait parfaitement la méthode Bournonville dans laquelle il a excellé durant toute sa carrière de danseur)
