L’endroit est extraordinaire …

 » L’endroit est extraordinaire : des rayonnages couvrent les murs et s’alignent les uns derrière les autres, formant d’étroites allées. Combien y a t-il de livres ici ? Dix mille, cent mille, un million ? Une odeur de vieux papier, à la fois âcre et doucereuse, émane du fantastique amas d’ouvrages dont certains ont plus d’un siècle. Couverture de cuir, de tissu, de carton, aux tranches dorées, parchemins roulés, éditions rares et volumes populaires pleins de naïves illustrations : tout le savoir du monde semble rassemblé ici … Les couvertures des livres sont des portes qui donnent, non sur des textes arides comme on le croit souvent, mais sur de fabuleux univers.  » Anne LIGER-BELAIR dite GUDULE (Nom de plume) ( Écrivaine belge francophone – Extraits de son livre La bibliothécaire)

Bibliothèque oxford union society library

Ave Maria de CACCINI …

( Vidéo : Inessa GALANTE ( Soprano )

Les historiens ont beau s’être évertués à trouver à qui revient la paternité de cette œuvre magnifique (compte tenu que celui qui l’a proposée a émis un doute sur le fait que ce soit la sienne), ils n’y sont pas vraiment arrivés . Explication :

Vladimir Vavilov était un compositeur russe passionné par la musique italienne et plus particulièrement la musique baroque. Il s’est fait surtout connaître pour ses compositions pastiches. Le pastiche musical, dans son sens général, c’était d’écrire une musique en imitant un style bien particulier qui plaisait. Ce procédé  a été fort utilisé aux XVIIe et XVIIIe siècles, à l’opéra où l’on reprenait des airs connus ou des musiques à la mode et qu’on les rassemblait dans une seule et même œuvre.

Vavilov, qui pensait que son propre travail n’allait pas lui apporter succès et reconnaissance, avait pour habitude d’utiliser cette supercherie, d’écrire des partitions en faisant supposer qu’elles n’étaient pas de lui mais de quelqu’un d’autre C’est la raison pour laquelle, il a fait éditer en 1970 cette page en indiquant  » Ave Maria, auteur inconnu du XVIe siècle « . Il s’était probablement  inspiré en pastichant un autre, oui mais qui ?

Il n’en fallait pas plus pour que les historiens et musicologues cherchent à savoir qui pouvait être cet auteur inconnu. On a alors pensé à Giulio Caccini, un compositeur du XVIe siècle, talentueux ténor, harpiste et luthiste qui avait travaillé à Florence au service de la famille Médicis. C’est un peu surprenant que l’on ait pu faire référence à lui, parce que globalement ce n’était pas son style, ni même d’ailleurs celui que l’on pouvait trouver chez un compositeur italien de cette époque ( Renaissance ). Mais beaucoup ont affirmé qu’il y avait un petit quelque chose de Caccini à la fin de sa vie ….  On a aussi émis l’idée  que ce pouvait être un de ses élèves, méconnu, un homme ou peut être même une femme pourquoi pas.

L’œuvre deviendra donc pour beaucoup  l’Ave Maria de Caccini !. Bien qu’elle ait été interprétée pour la première fois par la mezzo-soprano ( puis contralto plus tard) Irina Arkhipova, elle obtiendra la reconnaissance internationale et le succès avec la soprano Inessa Galante en 1994/95(vidéo ci-dessus) . Elle l’interprétait  très régulièrement dans ses concerts.

Vavilov n’assistera pas au succès de sa partition puisqu’il est décédé, très pauvre, en 1973 d’un cancer .

La danse c’est …

 » La danse c’est la rencontre de trois émotions et leur dépassement : l’émotion du corps dompté qui se libère et rejoint l’âme, l’émotion du geste qui se transforme en poésie, l’émotion de l’allure qui fait sortir l’interprète de sa corporéité pour devenir l’expression même de l’idée du chorégraphe. La fin de cette expérience est la recherche de la liberté, la lutte contre l’apesanteur. Être léger, voilà le but de tout danseur et de toute danse.  » Marius PETIPA (Danseur, maître de ballet et chorégraphe français)

Photo Mark OLICH