
Une œuvre inventive, parfaitement équilibrée entre les instruments, composée en 1808, et dédiée à la comtesse Marie Erdödy.
Marie avait des origines hongroises. Elle a été mariée très jeune à un comte dont elle eut trois enfants. Malheureusement, elle est tombée très gravement malade et s’est retrouvée paralysée. A partir de là, elle s’est séparée de son époux. Excellente pianiste, admiratrice inconditionnelle de Beethoven, dont elle plaidera toujours la cause auprès de mécènes importants, elle a vécu une véritable passion avec lui, puis deviendra son amie intime, l’inspiratrice de sa musique et sa plus proche confidente. Le compositeur a vécu chez elle durant un certain temps, puis, on ne sait pour quelle raison exacte il a quitté son domicile. Toutefois, lorsqu’elle partira de Vienne pour s’installer à Munich, elle entretiendra une correspondance régulière avec lui jusqu’à ce qu’il décède.
C’est une très belle partition . Elle baigne dans une atmosphère un peu étrange, mais n’en demeure pas moins palpitante et poétique, dense, fougueuse, expressive, crépusculaire, parfois mystérieuse.
Ce trio doit son nom ( Des Esprits )au côté assez lugubre et l’orchestral étrange du Largo qui est, à l’origine, une musique de scène que le compositeur avait écrit pour un projet opératique inspiré par la pièce Macbeth de Shakespeare. La musique devait alors accompagner une scène de sorcières – Un projet qui n’aboutira pas.
