Un été si chaud …

 » Cet été est si chaud qu’il est presque impossible
De sortir dans la rue sur le coup de midi.
Le soleil brille tant qu’on est tout étourdi
Par ses rayons si vifs qu’ils frôlent l’indicible.

Chaque année un peu plus, toujours plus chaque été :
Sécheresse inouïe, chaleur insupportable.
Oh, ma chère Provence accueillante et aimable,
Que va donc devenir ton hospitalité ?

Cela fait si longtemps que des flots de touristes
Déferlent par chez nous dès le mois de juillet !
Cela va-t-il durer si c’est pour y griller
Ou rester enfermés ? Rude été, été triste,

Dur été-canicule et bien trop excessif
Comme l’est devenu le temps partout en France.
Sommes-nous au Sahel, vivons-nous en Provence ?
Seul notre grand mistral encor point trop poussif

Nous soulage parfois d’un grand coup de colère
Curieusement sympa : un obligeant bonheur
Rafraîchissant le corps et séchant sa sueur !
On ne l’accuse plus d’être un atrabilaire,

Mais un vrai bienfaiteur à l’exquise fraîcheur ;
Comme celle des bains en Méditerranée
Revigorant soudain notre peau malmenée ;
Ou la clim bien réglée à la feinte froideur « Vette DE FONCLARE (Poétesse française)

andré deymonaz
Tableau de André DEYMONAZ

Fleur d’été : Bouton d’or …

 » Ce nom populaire désigne en réalité plusieurs espèces de renoncules. En allemand, on surnomme le bouton-d’or Butterblume ( Fleur de beurre ) et en anglais Buttercup (Bol de beurre) car ses pétales jaunes et brillants réfléchissent sur la peau une lumière qui évoque celle du beurre.

Rapporté en France par les croisés, le bouton-d’or a toujours évoqué le luxe. Dans le langage des fleurs il signifie tu es radieuse et charmante, éblouissante, brillante.

Une légende en raconte l’origine mythologique : Ranonculus était un beau jeune homme, toujours brillamment vêtu de jaune et de vert, doué d’une voix mélodieuse et charmante. Un jour qu’il chantait pour un groupe de nymphes dans la forêt, il tomba en extase devant sa propre voix et mourut. Apollon, dieu de la Poésie et de la Musique, le transforma en la fleur que l’on connaît aujourd’hui.

Le bouton-d’or parvint en Amérique avec les conquérants du Nouveau Monde. Il y gagna au passage un nouveau surnom : yeux de coyote, faisant écho à une belle légende qui explique l’éclat jaune des prunelles de l’animal : les jeux crevés par un aigle, un coyote les recouvra sous la forme de pétales de boutons-d’or.  » Nathalie CHAHINE ((Journaliste française, auteur de livres sur le bien-être)

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Cette fleur est aussi appelée gobet du diable en raison de ses propriétés toxiques. Une équipe de scientifiques de l’Université de Cambridge (Angleterre)  dirigés par Beverly GLOVER , s’est penchée sur l’origine du reflet brillant du bouton-d’or. Le journaliste scientifique Sean BAILLY en a fait un résumé très explicatif : « On savait que la couleur jaune du bouton d’or est due à des pigments de la famille des caroténoïdes, qui absorbent la lumière bleue et verte. En étudiant les pétales au microscope électronique, l’équipe anglaise a montré que la couche la plus externe des pétales, l’épiderme, est formée de cellules plates contenant les pigments. Elle est séparée de l’endoderme (une couche plus profonde dénuée de pigments) par une mince lame d’air. La lumière incidente est en partie réfléchie et transmise sur chaque surface : la surface supérieure de l’épiderme, la surface inférieure de l’épiderme et la surface de l’endoderme. L’épiderme réfléchit la lumière dans une direction privilégiée tandis que l’endoderme, qui a un fort pouvoir de réflexion, diffuse la lumière vers l’extérieur dans toutes les directions. Comme les composantes bleue et verte de la lumière sont absorbées par les pigments, la lumière réfléchie par la surface de l’épiderme est légèrement dominée par le jaune, tandis que la lumière réfléchie plus en profondeur, davantage filtrée par les pigments, ressort intensément jaune. »

Cappuccino …

 » En panache, mon cappuccino s’encapuchonnait d’une crème consistante, fier de la finesse de son tissage, de sa couleur noisette rendue vive par ses reflets fauves. L’arôme y était intense, riche de distinctions fleuries, de fruits d’ailleurs, de cacao fort et de brioche grillée. Et au palais, avec le juste d’amertume qui décline l’astringent, mon élixir se corsait, se veloutait, ensorcelait …  » Pascal MARMET (Écrivain français, romancier, chroniqueur radio, organisateur de rencontres littéraires – Extrait de son livre Le roman du café)