Sur la plage …

« La plage étincelle, fume
Et retentit, vaste enclume
Que les vagues et le vent
Couvrent de bruit et d’écume.
Je vais, selon ma coutume,
Le long du galet mouvant,
Les yeux au large, rêvant
Quelque rêve décevant
Salé de fraîche amertume.
Avec leurs doux cris joyeux
Et leurs mines ingénues,
De beaux enfants, jambes nues,
Se mouillent à qui mieux mieux.
De loin, les suit et les gronde
Une vieille grand-maman.
Une jeune femme blonde
Lit toute seule un roman.
Les légères mousselines
Des nuages vagabonds
Se déchirent aux collines.
Les grandes vagues félines
Se cabrent, puis font des bonds.
Et je contemple l’abîme ;
Et je voudrais, âme et corps,
Me mêler aux longs accords
Qui roulent de cime en cime. » Émile BLÉMONT (Poète et auteur dramatique français)

Tableaux : Alexander AVERIN

Danseurs & grands ballets classiques …

 » J’entends très souvent les jeunes artistes vouloir danser les grands ballets classiques, mais avoir vite l’impression d’en avoir fait le tour. Pourquoi ? Je n’ai pas d’éléments de réponse. Dans les compagnies, on prépare, dès l’adolescence, les artistes à tous ces grands ballets, on les coache, et on les danse très régulièrement. Ils ont donc une familiarité avec ces rôles qui leur permettent d’en saisir la complexité technique et de s’approprier cette complexité. Ce sont aussi des choses qu’ils dansent beaucoup tout au long de leur carrière. Ils ont donc le sentiment de pouvoir se perfectionner. De cette familiarité du rôle va naître un vif approfondissement. On dit ainsi souvent qu’il faut dix ans à danser un grand rôle pour pouvoir pleinement s’y exprimer. » Sylvie JACQ-MIOCHE (Historienne de la danse et professeur d’histoire de la danse à l’École de danse de l’Opéra de Paris)

Répétition du ballet  » Le lac des cygnes  » à l’Opéra Garnier / Paris

Concerto « Il grosso Mogul  » RV 208 … Antonio VIVALDI

Une page composée entre 1720 et 1730. Il semblerait qu’il fut écrit pour un marchand vénitien qui avait ses entrées à la Cour du Grand Mogol indien Abkar. Vivaldi va non seulement s’inspirer de cette référence, mais également de la musique qui fut écrite par Giovanni Porta pour son opéra Le grand Mogol.

C’est un merveilleux Concerto, brillant , plein de lumière, de contrastes, assez surprenant, inventif, festif, virtuose, théâtral. Il offre une grande liberté d’interprétation au soliste. Il fera l’objet de l’une des nombreuses transcriptions vivaldiennes de Bach.

(Vidéo : Viktoria MULLOVA au violon – Elle est accompagnée par IL GIARDINO ARMONICO dirigé par Giovanni ANTONINI )