» Un champ de tournesols. Une multitude débordante de fleurs jaunes. Et l’on dirait qu’on entend le bruit de grandes bouches buvant goulument. Ce sont les bouches des tournesols qui boivent le soleil, l’air, le vent.
Fabrizio Caramagna(Auteur italien)

» Les amérindiens d’Amérique ont utilisé le tournesol sauvage pour la nourriture et la médecine depuis 8,000 ans. L’archéologie suggère qu’ils ont commencé à cultiver le tournesol dès 2300 avant J.C. – Ainsi, la culture de tournesol a débuté avant la culture du maïs, des haricots et des courges. Les graines de tournesol sont généralement grillées. Fondues, elles sont un ingrédient dans la cuisson pour épaissir des soupes et des ragoûts. Comprimées en boulettes comme le beurre de cacahuète (seed-ball), le beurre de tournesol constitue une nourriture commode pendant les voyages. Les coques de tournesol rôties peuvent être mises dans de l’eau bouillante pour faire une boisson comme le café.
De la teinture était également extraite des coques et des pétales de tournesol : les peintures faciales étaient faites à base de pétales et de pollen séchés. L’huile extraite des semences moulues fournit beaucoup l’huile pour la cuisine et le traitement de cheveux. Elle est également utilisée en usages thérapeutiques comme l’enlèvement des verrues, le traitement des piqûres de serpent ou le traitement des coups de soleil.
Quand les colons et les explorateurs commencent à envoyer les semences de tournesol du Nouveau Monde vers l’Europe, il fut considéré comme une curiosité et une fleur décorative. Il n’est pas utilisé comme comestible jusqu’à ce qu’il atteigne la Russie.
L’église Orthodoxe autorise l’usage du tournesol pendant le carême, et les Russes l’adoptèrent comme une source d’huile qui peut être mangée sans enfreindre les lois de l’église. Le tournesol est également apprécié comme coupe-faim. Les Russes cultivent le tournesol 50 ans avant les autres pour son contenu élevé en huile et sa résistance aux maladies. » Philippe DESBROSSES (Agriculteur, scientifique, écrivain français )
P.S. :
Le tournesol fait partie de la famille des Astéracées. Cette grande fleur a sa légende dans la mythologie grecque : à savoir celle des amours passionnées d’Hélios (soleil) et Clytie ( la nymphe aquatique fille de Océan et Thétys ) qui furent amants – Malheureusement, un jour Hélios va lui préférer sa sœur Leucothoé . Folle de jalousie, Clythie la dénoncera à leur père qui la punira en la faisant enterrer vivante. Cela ne lui ramènera pas l’amour d’Hélios, tout au contraire il va se détourner d’elle – Clythie va préférer mourir en se réfugiant sur un rocher, nue, sans manger ni boire, fixant le soleiL. Hélios finira par avoir pitié d’elle et la transformera en fleur de tournesol.
Non seulement, ils sont beaux, mais les tournesols produisent aussi des graines qui, une fois qu’elles auront été décortiquées, servent à fabriquer de l’huile.
Dans le langage des fleurs, un bouquet de fleurs de tournesol est une marque d’admiration profonde de celui ou celle qui l’offre envers la personne qui le reçoit. C’est peu comme lui dire » tu es mon soleil «
Ils sont aussi une source d’inspiration pour les poètes et les peintres :

« Apporte-moi le tournesol, que je le transplante
Dans mon terrain brûlé par l’air salin ;
Et qu’il montre tout le jour aux miroirs bleus
Du ciel l’anxiété de son visage jaune pâle … » Eugenio MONTALE(Poète italien)

»Ah, tournesol, lassé du temps,
Qui du soleil comptes les pas,
Tâchant d’atteindre au doux pays doré
Où le trajet du voyageur prend fin.’‘ William BLAKE (Peintre, graveur et poète britannique)


» Vieille fleur du Pérou au bel astre pareil,
Sunflower, Sonnenblume, Girasol, Girassole
L’oiseau trouve un abri sous ton grand parasol,
Au plus chaud de l’été, éclosent tes merveilles.
Hélianthus annuus ou même « grand soleil »
Tu envahis les champs de mille têtes fières
Qui rebrodent d’or pur notre dame la Terre
Frissonnante d’azur, émeraude et vermeil.
De ton coeur irradié par l’astre solennel
Va couler la douceur d’une huile flavescente
Radieux tournesol, sur ta tige puissante
Tu règnes glorieux, et parais éternel !
La folie de Vincent a cru, dans tes pétales
Entrevoir les grands feux d’un lointain paradis
Tu as su fasciner le grand peintre maudit
Qui, au milieu des champs recherchait les étoiles. » Michèle CORTI (Poétesse française)