Les cerfs-volants …

 » Aux brises sucrées du printemps,
Bergers des nuées et des vents,
Les enfants aux cheveux de miel
Mènent paître leurs cerfs-volants
Dans les pâturages du ciel.
Parfois sans prévenir, ces lâches
De cerfs-volants sournois vous lâchent,
Ils franchissent une rivière,
S’abattent dans une clairière,
Tant la liberté leur est chère… « Bernard LORRAINE (Poète, comédien, conférencier et chansonnier français)  

Illustration : Mary RIMMELL

Les petits soleils …

 » Le plus important ce sont les petits soleils de chaque jour. Un sourire, un mot d’encouragement, un échange, un petit plaisir ou un grand, tout ce qui nous rend heureux, joyeux, vivant. Tous ces petits soleils qui illuminent nos journées et à côté desquels il ne faut surtout pas passer…  » Ondine KHAYAT (Écrivaine et psychothérapeute franco-libanaise / Extrait de son livre Les petits soleils de chaque jour)

Portrait photographique … par Gisèle FREUND

Gisèle FREUND (1908-2000)

 » J’ai toujours considéré le portrait comme un reportage . Un photographe doit lire un visage comme la page d’un livre. Il doit déchiffrer aussi ce qui est écrit entre les lignes. On ne demande pas au photographe de créer les formes, mais de les reproduire. Dans la hiérarchie des artistes, il se rapproche du traducteur, et un bon traducteur doit savoir écrire lui-même. Personne ne se voit tel qu’il parait aux autres. Nous habitons notre visage sans le voir, mais nous exposons cette partie du corps au premier venu que l’on croise dans la rue. Nous nous regardons dans la glace, mais celle-ci reflète nos traits à l’envers. De plus, les pressions et les convenances de la société nous ont obligé à porter un masque pour cacher nos émotions, nos fatigues et nos désillusions. C’est pourquoi les visages ouverts des enfants nous émeuvent par leur innocence. Quand nous nous regardons, nous ne voyons pas seulement nos traits, mais aussi notre caractère, car le portrait que nous faisons de nous-mêmes est d’ordre psychologique plutôt que visuel. Révéler l’homme à l’autre, être un langage universel, accessible à tous, telle demeure pour moi la tâche primordiale de la photographie.

Le visage humain m’a toujours fasciné. Le bon portrait est celui où l’on retrouve la personnalité du sujet et non celle du photographe. Ce qui compte, à mon sens, c’est que l’on dise devant une photographie : C’est André Malraux ou Virginia Woolf et non C’est une photo de Gisèle Freund . Si j’ai su parfois capter la personnalité d’un écrivain ou d’un artiste, c’est parce que n’existait entre eux et moi d’autre relation que l’amitié ou l’estime. Il n’y a jamais eu une commande, jamais il ne fut question d’argent. J’étais libre de réaliser des portraits comme je l’entendais, alors que des commandes officielles m’auraient forcément obligée à des concessions. Gisèle FREUND (Sociologue et photographe-portraitiste française d’origine allemande.)

Charles DE GAULLE & André MALRAUX – Photo de Gisèle FREUND
Frida KHALO & Diego RIVERA – Photo de Gisèle FREUND
Colette – Photo de Gisèle FREUND
André BRETON – Photo de Gisèle FREUND
Simone DE BEAUVOIR -Photo de Gisèle FREUND
Alberto GIACOMETTI – Photo de Gisèle FREUND
Henri MATISSE – Photo de Gisèle FREUND
Virginia & Léonard WOOLF – Photo de Gisèle FREUND (Elle fut l’une des premières à utiliser la couleur en 1938)