(Vidéo : « Ouverture » – Claudio ABBADO à la direction de L.ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE BERLIN)
Opéra magnifique créé en 1842 à la Scala de Milan, qui connaitra un grand succès. Il s’inspire d’un épisode sur la capture des juifs à Babylone. Le livret est de Temistocle Solera d’après Nabuchodonosor une pièce de Anicet Bourgeois et Francis Cornue en 1836.
Va pensiere, le chœur très célèbre, mémorable, de cet opéra se trouve dans l’acte III. Il sera fortement apprécié par le public italien qui s’identifiera, de façon allégorique, à ce chant et à ce désir d’indépendance qu’ils connurent durant l’occupation autrichienne à l’époque. Il sera repris par la foule lors des funérailles du compositeur.
(Vidéo : Chœur de l’Opéra national de Paris – Direction José Luis BASSO – (Opéra Garnier)
C’est une œuvre lyrique vraiment superbe, ardente, imaginative, passionnée, dramatique, habilement nuancée, très théâtrale, d’une grande beauté mélodieuse et poignante aussi.
» La maison est notre coin du monde. Elle est notre premier univers. Elle est vraiment un cosmos. Un cosmos dans toute l’acception du terme. Vue intimement, la plus humble demeure n’est-elle pas belle ? Les écrivains de l’humble logis évoquent souvent cet élément de la poétique de l’espace. Mais cette évocation est bien trop succincte. Ayant peu à décrire dans l’humble logis, ils n’y séjournent guère. Ils caractérisent l’humble logis en son actualité, sans en vivre vraiment la primitivité, une primitivité qui appartient à tous, riches ou pauvres, s’ils acceptent de rêver. Par les songes, les diverses demeures de notre vie se compénètrent et gardent les trésors des jours anciens. Quand, dans la nouvelle maison, reviennent les souvenirs des anciennes demeures, nous allons au pays de l’Enfance Immobile, immobile comme l’Immémorial. Nous vivons des fixations, des fixations de bonheur. Nous nous réconfortons en revivant des souvenirs de protection. Quelque chose de fermé doit garder les souvenirs en leur laissant leurs valeurs d’images. Les souvenirs du monde extérieur n’auront jamais la même tonalité que les souvenirs de la maison. En évoquant les souvenirs de la maison, nous additionnons des valeurs de songe ; nous ne sommes jamais de vrais historiens, nous sommes toujours un peu poètes et notre émotion ne traduit peut-être que de la poésie perdue.
La maison, dans la vie de l’homme, évince des contingences, elle multiplie ses conseils de continuité. Sans elle, l’homme serait un être dispersé. Elle maintient l’homme à travers les orages du ciel et les orages de la vie. Elle est corps et âme. La vie commence bien, elle commence enfermée, protégée, toute tiède dans le giron de la maison. » Gaston BACHELARD (Philosophe français des sciences, de la poésie, de l’éducation et du temps. Extraits de son livre La poétique de l’espace)