Mais qui était donc la fameuse Élise de cette célèbre Bagatelle écrite en 1810 ? La partition a été retrouvée en 1865 par Ludwig Nohl, un musicologue allemand. Elle était en très mauvais état. Apparemment seules deux lettres de la dédicace ( SE ) étaient visibles. Il n’a pas donné d’explication sur le fait qu’il choisira de la faire publier , deux ans plus tard, en indiquant « Lettre à Élise « .
Peut être s’agissait -il d’ Elisabeth Röckel ( dont le petit nom était Élise ) une cantatrice que Beethoven avait connu en 1808 par l’intermédiaire de son frère, ténor, qui chantait dans Fidélio. Il semble que leur lien ait pu aller au-delà d’une simple amitié, mais sans confirmation pour autant. Quelques années plus tard, elle a épousé un autre compositeur : Johann Hummel. Toutefois, lorsque Beethoven est décédé, elle a souhaité obtenir une mèche de ses cheveux.
La possibilité que ce soit elle la dédicataire de cette œuvre a été amplement soutenue il y a quelques années par un autre musicologue allemand, Klaus Martin Kopitz, dans un article publié par le musée de la Maison de Beethoven à Bonn en Allemagne. Il aurait appuyer sa thèse sur des documents retrouvés en la cathédrale Saint-Etienne de Vienne.
Pourtant, et là encore selon d’autres archives que l’on dit plus vraisemblables, la Bagatelle aurait été dédiée à l’une de ses élèves : la jeune Thérèse Malfatti, 18 ans, dont il était très amoureux. Une passion commune qui va durer 2/3 ans.
L’histoire raconte que Beethoven devait interpréter cette pièce lors d’un soirée musicale organisée par les parents de la jeune fille. Malheureusement, il avait beaucoup bu et fut dans l’incapacité de jouer. On suppose qu’il ait pu écrire cette dédicace à Thérèse pour compenser son comportement. Toujours est-il que les sentiments de Beethoven pour Thérèse étaient très forts et qu’il lui aurait proposé le mariage . Elle refusera et épousera un comte en 1816 : Wilhelm von Drossdik,
On aurait pu s’en tenir à ces deux femmes …. Mais c’était sans compter sur le fait que notre Beethoven entretenait, à peu près à la même époque, des liens très étroits et forts avec une autre de ses élèves : Thérèse Brunswick dont la famille était très proche du compositeur. Il donnait des cours de piano aux deux filles de la maison (Thérèse et Joséphine dite Pépi). La seconde étant beaucoup plus douée que la première. Lorsque s’éteindra son petit coup de cœur pour Thérèse, il vivra une passion avec Pépi.
Quoi qu’il en soit cette Bagatelle en La mineur WoO 59 ( le WoO signifie œuvre sans Opus) n’a pas connu en son temps le succès incroyable qui est le sien de nos jours. En grande partie parce que les pièces dites Bagatelles n’étaient pas reconnues comme étant des œuvres de grande importance. Qui aurait pu croire à l’époque qu’elle le deviendrait.