» Je méditais; soudain le jardin se révèle Et frappe d’un seul jet mon ardente prunelle. Je le regarde avec un plaisir éclaté; Rire, fraîcheur, candeur, idylle de l’été! Tout m’émeut, tout me plaît, une extase me noie, J’avance et je m’arrête; il semble que la joie Était sur cet arbuste et saute dans mon cœur ! Je suis pleine d’élan, d’amour, de bonne odeur, Et l’azur à mon corps mêle si bien sa trame Qu’il semble brusquement, à mon regard surpris, Que ce n’est pas ce pré, mais mon œil qui fleurit Et que, si je voulais, sous ma paupière close Je pourrais voir encore le soleil et la rose. « Anna DE NOAILLES (Extrait de son recueil Les Éblouissements/1907)
» Les bons photographes sont rares et indéfinissables, mais ils ont toujours un trait en commun : aller au-delà d’eux-mêmes, être plus qu’ils ne pourraient être, avoir en eux cette petite musique …. bref, être un peu miraculeux ! Après tout, ce que l’on appelle les bons photographes ne sont pas ceux à qui cet incident chanceux est arrivé un grand nombre de fois, parce que faire une photo c’est toujours gagner contre le hasard. Le hasard de la rencontre, celui de la compréhension immédiate, de sa transcription instantanée .La représentation photographique ne sera, hélas, jamais fidèle au sentiment qui l’a fait naître, mais même dans son imperfection, elle est cette tentative, naïve, de retarder la mort, d’arrêter le temps sur un regard, une lumière, un moment privilégié qui, jamais plus, ne sera semblable, mais continuera à vivre grâce à elle, comme ces étoiles mortes depuis des millénaires mais dont la lumière n’a pas encore fini de voyager vers nous pour nous montrer ce qu’elles furent. » Jean-Loup SIEFF ( Photographe français)
Claire MOTTE à la barre – 1960 – Jean-Loup SIEFF
Yves SAINT-LAURENT – 1969 – Jean-Loup SIEFF
Bottines CASSANDRE-Paris – 1979 – Jean-Loup SIEFF
Catherine DENEUVE – 1997 – Jean-Loup SIEFF
CAFÉ DE FLORE/Paris – 1975 – Jean-Loup SIEFF
« Le noir et blanc va à l’essentiel. C’est une façon d’épurer un peu les choses. La couleur impose une couleur que je trouve parfois un peu anecdotique, la couleur dit » c’est comme ça » alors que le noir et blanc propose une évasion. » Jean-Loup SIEFF