La balançoire …

 » Sur une balançoire suspendue
à une branche d’arbre à l’orée d’un bois,
par un temps de brume et un matin frisquet
se balançait une jeune fille.

Elle n’habitait pas loin,la ferme au bout du village,
aimait se promener seule et venir se balancer
par moments de nostalgie sur cette balançoire
accrochée à une branche d’arbre.

Elle s’appelait Aurore, comme le moment
où elle aimait à venir se balancer
pour ne plus penser à son amour perdu
depuis tout un temps déjà.

Sur une balançoire suspendue
à une branche d’arbre à l’orée d’un bois
aimait venir se balancer une jeune fille
qui s’appelait Aurore.

Le printemps venait d’arriver
on entendait dans la brume
les oiseaux lui faire la fête
en chantant à tue-tête.

Le jour était en train de poindre
et le soleil luttait pour se débarrasser
de la brume opaque qui recouvrait
la verte prairie tachetée de blanches pâquerettes.

Aurore s’élançait, se laissant caresser
par la douce brise du petit matin,
se laissant griser par la vitesse
et ne plus penser à son amour perdu.

Peu à peu au fur et à mesure
que le temps passa, le ciel s’éclaircit
pour laisser apparaître un joyeux soleil
qui inonda la plaine, à l’orée du bois.

Elle s’arrêta alors et contempla le spectacle
d’un paysage de rêves où la nature reprenait vie
et laissait s’éclater après un hiver rigoureux
qui l’avait endormie pendant des mois;

Au village, on entendait sonner les cloches,
on voyait au loin se dessiner les petites maisons
où s’agitait déjà une vie trépidante,
la journée commençait.

Elle s’appelait Aurore, elle était encore jeune
ce n’était qu’un amour de jeunesse,
elle en aurait d’autres et finirait par trouver l’amour
qui déjà lui manquait tant.

Elle quitta sa balançoire
accrochée à la branche d’un arbre,
à l’orée du bois, laissant sa tristesse sur le côté
Il était temps de rentrer! Eric DE LA BRUME (Poète français)

Patrick DEMARCHELIER …

« Quand on est photographe de mode, il faut inspirer un rêve. Être photographe c’est travailler tout le temps car votre œil est le premier appareil photo. La photographie c’est un moment, un instant. Vous avez besoin d’une demi-seconde pour obtenir une photo, c’est donc bien de capturer les gens lorsqu’ils sont eux-mêmes ! La mode est à l’opposé du réel qui est son pire ennemi. La photo de mode est subversive.  » Patrick DEMARCHELIER (Photographe de mode français)

Patrick DEMARCHELIER (Photo de son fils Victor DEMARCHELIER) 1943/2022

Patrick Demarchelier fut un très grand et talentueux photographe de mode et de publicité, français, un portraitiste brillant, dont on disait qu’il était le photographe plus payé au monde dans sa catégorie . Lui se verra toujours comme un artisan de l’image . En 50 ans de carrière, il a acquis une importante notoriété, notamment aux Etats-Unis où il a eu beaucoup de succès.

Il est décédé le 31 mars 2022 des suites d’un cancer de la gorge et de la langue . C’est un autodidacte qui a , comme il l’a souvent répété, appris sur le tas, en faisant beaucoup de photos, et de nombreuses erreurs aussi au début, ce qui lui a permis d’apprendre et se perfectionner. On peut réellement affirmer qu’il a fait rayonner la mode française et internationale dans le monde entier. C’est une phrase qui revient souvent, mais elle est tout à fait justifiée.

Il fut très apprécié, très convoité, respecté. On a souvent appel à lui que ce soit des grandes marques comme Dior (40 ans de collaboration avec elle) , Céline, Lacoste, Revlon, Lancôme Chanel, Vuitton, Clavin Klein, Ralph Lauren, Saint Laurent, Elisabeth Arden, Armani , des magazines célèbres (notamment et plus particulièrement Vogue (version américaine et anglaise – Grace Coddington a lancé sa carrière à Londres) et Harper’s Bazaar (durant 12 ans) , des publicités, des couvertures d’albums, des acteurs, actrices, chanteuses etc … Les plus grands mannequins de la planète ont posé pour lui , certaines étaient des débutantes au départ et sont devenues célèbres après avoir posé sous son objectif .

Madonna
Keira KNIGHTLEY

Gisèle BÜNDCHEN
Cindy CRAWFORD
Christian DIOR Couture
Michael DOUGLAS
Tom CRUISE
Kiefer SUTHERLAND
Christy TURLINGTON et la rose
Meg RYAN

Sans oublier des personnalités royales et en particulier Lady Di. C’est elle qui le contactera en 1989 après avoir été séduite par des photos sur Vogue. Il dira avoir apprécié sa gentillesse, sa simplicité. Il va moderniser son image timide et un peu gauche du départ, et affirmer sa féminité. Elle fera de lui son photographe officiel personnel, mais aussi celui de la famille royale d’Angleterre. Ils resteront d’excellents amis jusqu’au décès de la princesse de Galles. Il deviendra également le photographe du prince Albert, princesse Charlène, princesse Madeleine de Suède etc etc…

Lady DI
Lady DI
Princesse CHARLÉNE de MONACO

« Quand je fais un portrait, je prépare ma photo. Je ne cherche pas le rapport de force. J’aime la spontanéité. Contrairement par exemple à Avedon qui aimait montrer le noirceur, moi j’aime dévoiler le côté positif, sympathique » P.D. – Il a photographié des personnalités célèbres, mais il affirmait que, finalement, ses plus beaux portraits étaient ceux de son fidèle teckel à poils long Puffy.

Puffy

Ses merveilleux clichés sont considérés comme des véritables œuvres d’art. Ils ont fait le tour du monde, l’objet d’expositions. Ils sont iconiques, légendaires, expressifs, . On apprécie chez cet adorateur de la beauté (propos de l’écrivain Glenn O’Brien), chez ce classique intemporel (comme le disait la papesse de la mode Anne Wintour) son œil, sa grande compréhension du monde de la mode, son lyrisme, son glamour, sa patience, son expérience, sa facilité à savoir maîtriser l’espace, sa spontanéité, son naturel et sa gentillesse.

Il est né en France, à Eaubonne, en 1943 dans une famille plutôt modeste, élevé par sa mère avec ses quatre frères. Il se passionne pour la photographie vers l’âge de 17 ans. Son beau-père lui offre son premier appareil photo, un Kodak Eastman.

Départ pour Paris à 20 ans, premier emploi chez un photographe, puis déménagement à New York en 1975. Sur place il apprendra la photographie de mode, travaillera avec Henri Cartier-Bresson et Jacques Guilbert, débuts chez Vogue peu de temps après, première couverture et le succès avec une photo de Madonna en 1989, habillée par Jean-Paul Gaultier (ci-dessous) . En 1992, il deviendra le photographe principal du magazine Harper’s Bazaar. Il était parti pour six mois. Il restera et vivra définitivement aux Etats-Unis.

Madonna 1980 – Habillée par Gaultier

Il a signé, à deux reprises, en 2005 et 2008, le célèbre calendrier-culte Pirelli. En 2007 il a été fait officier des Arts et des Lettres par le gouvernement français en place à l’époque – La plupart de ses clichés sont en noir et blanc. Il est venu à la couleur à partir des années 1980 et là encore il s’est distingué en proposant des photos où le fond était en coordination avec la couleur de la robe afin d’obtenir plus d’effets et de la subtilité.

Calendrier Pirelli  » Perles d’Orient  » 2008
Calendrier Pirelli  » Perles d’Orient  » 2008
Une des photos signée Patrick Demarchelier pour le calendrier anniversaire de Pirelli (on peut y voir Helena Christensen- Isabeli Fontana – Alessandra Ambrosio – Alek Wek – Miranda Kerr et Karolina Kurkova) Pour ce projet, la marque fit appel également à un autre photographe de mode connu : Peter LINDBERGH.

Il a épousé Mia Skoog, un mannequin rencontré lors d’une séance chez Vogue. Elle lui a donné trois garçons : Gustaf, Arthur et Victor qui deviendra, lui aussi, photographe de mode.

Au moment de vague du mouvement Me too, il a malheureusement fait l’objet , en 2018 d’une mise en cause pour harcèlement sexuel venue de certaines de ses anciennes assistantes. Une attaque qui l’a profondément attristé et qu’il a toujours farouchement nié, en affirmant que c’était des mensonges, des histoires ridicules, des propos diffamatoires pour ternir son image. De 2018 jusqu’à sa mort, il n’y a eu, finalement, aucune procédure judiciaire lancée à son encontre.