Sculpture & Peinture en Poésie …

 » Un habile sculpteur détache de la pierre
En s’aidant d’un burin, d’innombrables lambeaux,
Pour créer la statue d’une vierge en guêpière,
Elevant vers le ciel ses lumineux flambeaux.

Dans les musées des mots, trésors de la culture,
Un Poète en secret promène ses désirs,
Impatient d’exploiter les dons que la nature
Offre à tous les Humains en quête de plaisirs.

L’imagination, en outil pictural,
Multiplie les croquis pour parfaire l’épure,
Estimant précieux tout produit scriptural
Qui ne s’envole point comme une offense impure.

Ainsi, la Poésie s’inscrit dans l’art parfait ;
La rythmique des mots anime un bon poème,
Enrichissant l’esprit d’un musical bienfait,
Sculpturale splendeur d’une brillante gemme !  » Louis FONTAS (Poète français)

 » Peinture & Sculpture  » par Jean-Pierre Antoine TASSAERT  

A la rencontre de Adèle d’AFFRY dite MARCELLO …

MARCELLO Edouard Théophile BLANCHARD
 » Portrait d’Adèle d’Affry – Duchesse de Castiglione-Colonna ( dite Marcello )  » – 1870 –  Théophile BLANCHARD ( Musée d’Art et d’Histoire à Fribourg – Suisse)

 » Née à Fribourg, Adélaïde d’Affry devient orpheline de son père le comte Louis d’Affry, à l’âge de 5 ans. Comme nombre d’aristocrates elle reçoit des leçons de dessin et d’aquarelle, mais également de modelage auprès du sculpteur suisse néo-classique Heinrich Max Imhof à Rome. Elle épouse en 1856 Carlo Colonna, bientôt duc de Castiglione-Altibrandi. Sa mort dans l’année la laisse dans une situation financière peu confortable qui l’incitera à reprendre ses leçons de modelage chez le sculpteur suisse Heinrich Maximilian Imhof .

En 1859, elle s’installe à Paris où elle étudie auprès de Auguste Clésinger et Antoine Louis Barye au Muséum d’histoire naturelle. En 1861, l’École des Beaux-Arts rejette sa demande d’inscription. Peu après, elle se lie à Jean-Baptiste Carpeaux à Rome. En 1863, elle participe au Salon pour la première fois sous le pseudonyme Marcello, avec trois œuvres dont un buste néo-renaissant Bianca Capello. L’œuvre à la fois délicate et robuste séduit la critique qui notera par la suite régulièrement le caractère altier et féroce des sculptures de l’artiste, inhabituel pour une femme.

MARCELLO bianca capello
 » Bianca CAPELLO  » – MARCELLO – ( Musée des Beaux Arts de Marseille )

Récompensée par une mention honorable, Marcello est remarquée par l’impératrice Eugénie et introduite à la Cour. Elle expose désormais régulièrement au Salon. En 1867,  huit de ses œuvres figurent à l’Exposition Universelle de Paris, parmi lesquelles une Hécate en pied portant l’empreinte de Michel Ange, achetée par Napoléon III- L’année suivante elle voyage longuement en Italie et en Espagne.

En 1869, elle travaille dans son atelier romain à une ambitieuse Pythie. L’année suivante l’œuvre divise ses critiques au Salon : elle est qualifiée de sorcière du moyen âge en transe, ou bien encore de négresse sauvage.

Perchée sur un haut socle, la prêtresse en proie à une vision délivre un oracle. Marcello joue du contraste entre une jambe dénudée et l’autre drapée entre le torse découvert et le visage extatique encadré par des cheveux dressés.

La Pithye  » 1879 – MARCELLO ( Opéra Garnier – Paris )
MARCELLO la Pythie
Elle se trouve au bas du double escalier de l’Opéra Garnier

Présentée la même année que la Pythie, le Chef abyssin est unanimement salué malgré le caractère «  étrange de cette tête à la fois bestiale et royale  » souligne le critique littéraire et essayiste français Paul de Saint-Victor.

CHEF ABYSSIN -MARCELLO.jpg
 » Chef abyssin  » 1870 env. MARCELLO ( Musée d’Orsay )

Durant la guerre de 1870, Marcello se réfugie en Suisse. Elle revient en 1872 à Paris où elle fréquentera l’atelier du peintre Léon Bonnat. Le refus par le jury du Salon de son tableau La Conjuration de Fiesque explique qu’elle présente encore l’année suivante trois sculptures.

Lors d’ inauguration de l’Opéra de Paris, la Pythie, installée dans une grotte sous l’escalier d’honneur, remporte un succès public et critique. En 1876, l’artiste s’installe à Fribourg. Elle envoie au Salon un buste qui remporte une modeste mention honorable. Sa santé se détériorant, elle lègue des sculptures à la ville de Fribourg afin de fonder un musée dédié à son œuvre. Elle est emportée par la tuberculose à Castellammare à l’âge de 43 ans.  » Ophélie FERLIER-BOUAT ( Conservateur département des sculptures du Musée d’Orsay à Paris )

BERTHE MORISOT par MARCELLO 1874.jpg
Adèle d’AFFRY dite MARCELLO fut l’amie de Berthe MORISOT – Elle a peint ce portrait d’elle en 1874 – Il se trouve au Musée d’Art et d’Histoire à Fribourg ( Suisse )
« Marie-Antoinette au temple en 1793  » 1866 Adèle d’AFRY dite MARCELLO (Muséed’Orsay)