» Écrire c’est la solitude d’une pièce qui se transforme, peu à peu, en une prison, une cellule de la torture. C’est la peur de la page blanche qui vous scrute moqueuse. C’est la torture du mot que vous ne trouvez pas, et lorsque vous le trouvez, il faut qu’il rime avec mot qui est juste à côté. C’est le martyre de la phrase boiteuse, de la métrique qui ne tient pas, de la structure qui ne tient pas non plus, de la page qui ne fonctionne pas, du chapitre que vous devez arrêter … et refaire, refaire, refaire, jusqu’à ce que les mots semblent une nourriture qui s’échappe de la bouche affamée de Tantale. C’est le renoncement au soleil, au ciel bleu, au plaisir de se promener, de voyager, de bouger tous son corps, pas uniquement les mains et la tête. C’est une discipline de moine, un sacrifice de héros. » Oriana FALLACI (Écrivain, essayiste et journaliste italienne)
