» Elles sont comme un cristal,
les paroles.
Certaines, un poignard,
un incendie.
D’autres,
seulement de la rosée.
Grosses de mémoire, elles viennent en secret.
Incertaines, elles naviguent ;
navires ou baisers,
les eaux frémissent.
Désemparées, innocentes,
légères.
Tissées de lumière,
elles sont la nuit.
Même pâles,
elles rappellent encore de verts paradis.
Qui les écoute ? Qui
les recueille, ainsi,
cruelles, défaites,
dans leur nacre pure ? » Eugénio DE ANDRADE (Poète portugais / Extrait de son recueil Campos das letras/1997)
