» Je fonce vers l’horizon Qui s’écarte Je m’empare du temps Qui me fuit
J’épouse mes visages D’enfance J’adopte mes corps D’aujourd’hui
Je me grave Dans mes turbulences Je pénètre Mes embellies
Je suis multiple Je ne suis personne Je suis d’ailleurs Je suis d’ici
Sans me hâter Je m’acclimate À l’immanence De la nuit. » Andrée CHÉDID ( Femme de Lettres et poétesse française d’origine syro-libanaise. Poème extrait de son recueil Rythmes)
« Quand j’entre dans une bibliothèque, je me contente de jeter un coup d’œil lointain sur ses innombrables livres. C’est la façon que j’ai de m’instruire sur l’étendue de mon ignorance. » Albert BRIE (Écrivain et humoriste québécois – Extrait de son livre Le mot du silencieux)
» Dans son sens le plus général, l’idéalisme est une conception qui prend pour postulat que le monde physique est moins important que l’intelligence ou l’esprit qui le modèle et l’anime. Les idéalistes privilégient l’âme, l’esprit ou le psychisme sur le corps, le matériel et l’historique. Quand des idéaux régissent la représentation du monde exprimée par un artiste, son œuvre peut-être qualifiée d’idéaliste. C’est la théorie des formes de Platon qui exerça la plus forte influence sur l’idéalisme de la Renaissance. Les formes, ou idées, contiennent tout ce qui est nécessaire et universel et sont, par conséquent, parfaites et permanente, alors que le monde matériel n’est qu’une succession trompeuse d’apparences changeantes, sans plus de réalité que des ombres.
Les artistes de premier plan de la Renaissance classique : Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange, sont tous associés à des formes différentes d’idéalisme. Les personnages de Raphaël sont idéalisés, mais se caractérisent par la douceur de l’expression, la sérénité, l’élégance, la pureté des lignes, et la beauté des couleurs plutôt que par un physique impressionnant.
Avant de peindre sa Madone aux œillets, Raphaël étudia la Madone Benois ( Musée de l’Ermitage-Saint Pétersbourg) de Léonard de Vinci, qui l’encouragea à représenter la Vierge et l’Enfant sur un plan plus humain, en évoquant une relation réciproque de plaisir terrestre simple et familier. Raphaël a cependant idéalisé ses personnages à sa façon. Tous les deux sont beaux de ligne et de couleur. La composition est très sobre, ce qui renforce, chez le spectateur, l’impression de clarté, de simplicité, deux idéaux essentiels pour Raphaël, qu’il rechercha constamment à transcrire dans son œuvre. » Stephen LITTLE ( Historien de l’art )
» Madone aux œillets » ( ou Vierge aux œillets ) – 1507 / 1508 – RAPHAËL