Monochrome bleu … Yves KLEIN

KLEIN Yves IBK 46 1955
Monochrome bleu  » IKB 46 – 1955/56 – Yves KLEIN

 » Je me trouve face à ce tableau : Monochrome bleu sans titre ( IKB 46 daté 1955/56 ). Sa matière est épaisse, grumeleuse : elle évoque la surface de la lune. Qu’est-ce que j’éprouve face à ça ?  Rien … Ni hostilité, ni attraction, ni indignation, ni admiration : une sorte de stupéfaction muette, calme. Je suis à la fois touché et hors-jeu, totalement présent, totalement absent, vide et comblé.  C’est comme si ce tableau avait traversé le miroir que je suis par rapport à lui. Tout proche et extrêmement lointain. Mais face à lui j’ai d’abord eu envie de me taire. Il m’inonde de silence, mais ce silence provient de lui, comme si ce silence était son rayonnement. On dit que le silence est d’or. Ce silence-là est peut-être de l’ordre du diamant.

Ce tableau n’est pas une icône, ni un ex-voto. Il n’est pas une  image du monde , ni sa représentation. . Il ne critique rien, n’approuve rien, ne célèbre déclarativement rien. Il faut tout simplement partie intégrante du monde. On ne peut l’en abstraire. Il n’est donc pas abstrait . Extrêmement concret, il n’obéit pas au réalisme , mais à sa propre réalité, ou surréalité, au sens propre, toujours oublié, de plus réel que le réel .  » Alain JOUFFROY ( Critique d’art, écrivain et poète français)

Les mimosas …

 » Relayant juste après Noël tous les sapins enguirlandés,

les mimosas plus naturels étincellent au mois de Janvier.

Avec leurs boules de coton,

on décroche mieux que le le pompon.

Et comme l’or qui brille au ciel,

leurs fleurs sont des grains de soleil.

Il peut porter le maillot jaune

Pour être le premier en fleurs,

et comme à l’entour il embaume,

les parfumeurs le mettent à l’honneur.

Il ne se prend pas le citron

Pour fuir l’amer mais sentir bon.

Et ses feuilles bien sensitives,

Se rétractent à la moindre brise.

L’oiseau qui niche dans ses branches,

peut être bien serein je pense,

même si ses œufs sont convoités,

par les gourmets à chaque entrée.

Il peut porter le maillot jaune

pour être le premier en fleurs.

Et comme à l’entour il embaume,

les parfumeurs le mettent à l’honneur. » Louis VIBAUVER (Poète français)

Pour se sauver, on lit …

 » Pour se sauver, on lit. On s’en remet à un geste méticuleux, une stratégie de défense, évidente mais géniale. Pour se sauver, on lit. Un baume parfait. Parce que, peut-être, pour tout le monde, lire c’est fixer un point pour ne pas lever les yeux sur la confusion du monde ; les yeux cloués sur ces lignes pour échapper à tout, les mots qui l’un après l’autre poussent le bruit vers un sourd entonnoir par où il s’écoulera dans ces petites formes de verre qu’on appelle des livres … C’est la plus raffinée et la plus lâche des retraites, très douce. Qui peut comprendre quelque chose à la douceur s’il n’a pas penché sa vie, sa vie toute entière, sur la première ligne de la première page d’un livre ? C’est la seule, la plus douce des protections contre toutes les peurs un livre qui commence.  » Paola CALVETTI (Journaliste italienne, écrivain )

Paola CALVETTI