» Dieu donne le talent et le travail transforme le talent en génie. Qu’est-ce-que le succès exactement ? Pour moi, il doit être trouve non pas au travers des applaudissements, mais dans la satisfaction d’atteindre son idéal. Je désire que mon message de beauté, de joie et de vie, continue à être délivré après moi. J’espère que, lorsque l’on aura oublié Anna Pavlova, le souvenir de sa danse restera dans le cœur des gens. Si je réussirais ne serait-ce que cela, je m’estimerais satisfaite. » Anna PAVLOVA (Danseuse russe)
Anna Pavlova fut l’une des premières grandes Étoiles internationales de la danse. Pour beaucoup elle reste une des meilleures dans l’histoire du ballet classique. Elle est entrée dans la légende avec sa si touchante interprétation de la Mort du cygne.
Selon les divers témoignages que l’on peut lire sur elle, elle ne fut pas, au départ, une danseuse dotée d’une grande technique. En revanche, elle avait une danse empreinte d’un grand lyrisme , de musicalité, de sensibilité ; une légèreté aérienne que d’autres ne possédaient pas, une grâce pleine de délicatesse et finesse. A force d’un travail acharné, d’endurance poussée à l’extrême, elle réussira, au fil du temps, à exécuter tous ces fameux fouettés, pirouettes etc… que d’autres ballerines réussissaient parce qu’il était, malgré tout, de bon aloi de savoir le faire.
La mort du cygne n’a rien à voir avec Le Lac des cygnes et ce même si certains chorégraphes l’ont inséré dans leur version de ce ballet
C’est un solo de 3 minutes qui fut créé par Mikhail Fokine en 1907, tout spécialement pour Anna Pavlova et qui faisait partie du ballet Le Carnaval des animaux sur la magnifique musique de Camille Saint-Saëns. On y voit un cygne mourant, battant des ailes jusqu’à son dernier souffle.
Fokine a merveilleusement su jouer sur l’expressivité de la gestuelle de sa danseuse, tellement émouvante dans ce solo. Un tutu sublime fut conçu pour elle par Léon Bakst. Il était fait de tulle, de soie, de paillettes, et de vraies plumes, ce qui, d’ailleurs, le rendait très lourd à porter.
Ce tutu l’a accompagné sur toutes les scènes du monde entier. Il a souvent fait l’objet d’expositions, mais vu sa grande fragilité, il apparait désormais de moins en moins. C’est son époux, Victor Dandré, qui en avait fait cadeau à l’Institution des archives de la danse dirigée et fondée Rolf de Maré. Lorsque que cette institution cessera d’exister, le tutu fut confié à l’Opéra de Paris, restauré grâce à un très généreux mécène. On peut désormais l’admirer à la Bibliothèque-musée de l’Opéra.