« … Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime,
que toujours le bon sens s’accorde avec la rime :
l’un l’autre vainement ils semblent se haïr ;
la rime est une esclave, et ne doit qu’obéir.
Lorsqu’à la bien chercher d’abord on s’évertue,
l’esprit à la trouver aisément s’habitue ;
au joug de la raison sans peine elle fléchit.
et, loin de la gêner, la sert et l’enrichit.
Mais lorsqu’on la néglige, elle devient rebelle ;
et pour la rattraper le sens court après elle.
Aimez, donc la raison : que toujours vos écrits
empruntent d’elle seule et leur lustre et leur prix … » Nicolas BOILEAU ( Poète, traducteur et critique littéraire français – Extrait de L’art poétique/Chant I )
