« Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d’entretenir en nous quelques petites folies. » Marcel PROUST (Écrivain français – Extrait de son livre A l’ombre des jeunes filles en fleurs)

« Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d’entretenir en nous quelques petites folies. » Marcel PROUST (Écrivain français – Extrait de son livre A l’ombre des jeunes filles en fleurs)
« Le feu danse et les danseurs brûlent. C’est le combat entre Dyonisos et Apollon. L’alternance continuelle du danger et de la maîtrise, de la folie et de l’intelligence, du désir et de la plénitude. » Amélie NOTHOMB(Femme de Lettres belge francophone)
» Car aux troubles de la mémoire sont liées les intermittences du cœur » … écrivait Marcel Proust dans le tome IV de son livre A la recherche du temps perdu . Cette phrase va non seulement inspirer le chorégraphe Roland Petit, mais elle sera en partie présente dans l’intitulé de son ballet.
Une fois encore et comme il aimait souvent le faire, il va explorer le monde de la littérature. Après avoir aborder Hugo, Mérimée, Goethe, et autres, c’est dans celui de Proust qu’il s’attardera pour un merveilleux ballet en deux actes et treize tableaux, créé en 1974 à l’Opéra de Monte-Carlo avec les danseurs du Ballets de Marseille, une compagnie qu’il avait fondé deux ans plus tôt. Il sera le premier à proposer une chorégraphie revisitant cet ouvrage.. Il disait : dans Proust et les intermittences du cœur, j’ai voulu faire danser les sentiments. Il est vrai que ce roman offrait un grand nombre de sensations aptes à le séduire. Pour autant, il est important de signaler que ce n’est pas une adaptation fidèle, plutôt une inspiration.
La chorégraphie est épurée, évoquant certains chapitres du livre. Il y a le grand talent narratif de Roland Petit, mis à disposition d’extraits musicaux de compositeurs qu’il appréciait tout particulièrement comme Beethoven, Wagner, César Frank, Debussy, Saint-Saens.
On traverse à la fois le paradis et l’enfer, un côté heureux et un autre plutôt pervers, une vision de la société d’une époque passée, la recherche d’un idéal de beauté et d’un amour parfois impossible. Il y a de la grâce, de l’érotisme, de la passion, de la sensualité, de la tendresse et de l’émotion. Les corps sont subliment harmonieux, la gestuelle classique, les portés superbes, les gestes sobres, la danse plutôt éloquente, lumineuse, et même bouleversante. Roland Petit fait également référence, de façon assez délicate je dirai, à l’ambiguïté sexuelle exprimée dans le roman, lorsqu’il met en scène l’homosexualité.
Ce ballet est entré au répertoire de l’Opéra de Paris en 2007.