Edmund ANGERER (1740-1794) Compositeur autrichien, moine à l’Abbaye de Fiecht où il occupa le poste d’organiste, chef de chœur et professeur de musique.
On a longtemps pensé que cette partition fut écrite par Joseph Haydn, puis par Léopold Mozart : une affirmation qui aurait pu se révéler exacte, en ce qui le concernait, compte tenu qu’il avait déjà écrit des musiques qui étaient assez ressemblantes à celle-ci comme La promenade en traîneau ou la Symphonie de la chasse ) jusqu’au jour où un manuscrit fut découvert, vers 1930, dans un couvent au Tyrol qui confirma qu’elle avait été composée par un moine : Edmund Angerer.
C’est une page tout à fait charmante, bucolique, surprenante donnant véritablement l’impression que l’on se trouve dans un magasin de jouets très bruyant avec des automates, des grelots et crécelles en action.
(Vidéo : l’Ensemble AMSTERDAM BAROQUE ORCHESTRA sous la direction de Ton KOOPMAN)
» Dans le grand magasin, Maintenant on sent bien Que la fête n’est pas loin. Les gens vont se toucher, Les bras trop pleins chargés De paquets ficelés… Mais au dernier étage, Là-haut près des nuages, C’est un grand déballage, Une cour pour enfant sage. C’est le rayon des jouets, Où les jardins secrets Viennent ici prendre vie, Sans que l’on soit puni. Peluches en ménagerie, Lapins, doudous, titis, Attendent les plus petits, Aux grands yeux ébahis. Tous ces petits moineaux, Affamés de cadeaux, Trépignent à petits sauts Entre les mécanos. Dans toute cette marmaille, Ça crie, ça pleure, ça braille, Il y a des moi je veux, Et puis des si je peux, Et puis finalement, Chacun sera content. Entre les murs levés, Ephémère forteresse En boîtes de promesse, Des soldats animés, Manteaux bonnets jetés, Qui viennent ravager Les remparts dressés. Les gardiens du troupeau Dépassent parfois du flot. Ces très très grands enfants, Si fiers, déjà parents, Reprennent pour un temps Les chemins de l’avant. Là dans la grande allée, Déjà bien déballée, Une boîte bleu doré Laisse un peu dépasser La queue d’un TGV. Sourire émerveillé, Le père a décidé Ce train de l’acheter, Son rêve réaliser… L’enfant dans la poussette, Lui, aimerait la chouette Avec ses grands yeux verts Qui lui feraient repère… Mais il ne parle pas, Papa n’écoute pas, Il se voit chef de gare, Quand son fils plus tard…. Et puis il a remord, La chouette sort du décor, En gardant sous le bras, L’autre boîte, au cas, Lorsque l’enfant jouera, S’il faut il l’aidera… Il y a les futures belles, Qui s’imaginent en ailes, Faisant des étincelles, Comme la fée Caramel… Les mamans, parlons en ! Elles reviennent au temps Des dinettes en fer blanc, Et se retrouvent émues Par ces poupons tout nus, Que les fillettes pressées Ont déjà repérés, Tout au bout du comptoir, Dans les boîtes d’ivoire… Et là dans l’euphorie, Les femmes diront oui Aux enfants éblouis, S’imaginant, ravies, Une fin d’après midi, Jouant sur le tapis, A la marchande qui …
Alors, dans les rayons, Qui est petit garçon, L’enfant au biberon, Ou l’homme en pantalon ? C’est de ces jours de grâce Lorsque le temps qui passe Aux cœurs laissent des traces Que rien jamais n’efface. Quand le bonheur d’offrir, C’est juste de relire Des histoires de tire lire, Et de menus plaisirs. » Françoise PÉDEL-PICARD (Poétesse française)
« Le magasin de jouets » de Timotéon Marie LOBRICHON