Pour jouir pleinement de la musique …

« Pour jouir pleinement de la musique, il faut être dans un jour d’abandon de soi-même, et pour en juger, c’est au principe par lequel on est affecté qu’il faut s’en rapporter. Ce principe est la nature même. C’est d’elle que nous tenons ce sentiment qui nous meut dans toutes nos opérations musicales. Elle nous fait un don qu’on peut appeler instinct : consultons-la donc dans nos jugements, voyons comment elle nous développe ses mystères avant de se prononcer, et s’il se trouve encore des hommes assez pleins d’eux-mêmes pour oser en décider de leur propre autorité, il y a lieu d’espérer qu’il ne s’en trouvera plus d’assez faibles pour les écouter. Un esprit bien préoccupé, en entendant de la musique, n’est jamais dans une situation assez libre pour en juger.  » Jean-Philippe RAMEAU (Compositeur français, théoricien sur la musique /  Préface à son livre  Observations sur notre instinct pour la musique et sur son principe paru en 1754 )

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Statue de Jean-Philippe RAMEAU ( Opéra Garnier/Paris) – par Jean-Jules ALASSEUR

Dardanus … Jean-Philippe RAMEAU

(Vidéo : « Ouverture  » Marc MINKOWSKI à la direction de l’Ensemble LES MUSICIENS DU LOUVRE)

Ce superbe opéra fut présenté la première fois à l’Académie royale de musique en 1739. Il sera remanié en 1744. Le livret était signé d’un jeune écrivain galant Charles Antoine Le Clerc de Bruère.

L’accueil fut assez mitigé et fera l’objet de 26 représentations. Il sera la victime de la guerre qui régnait entre les fervents admirateurs de Lully et ceux qui défendaient Rameau. Les premiers n’hésitèrent pas à critiquer l’œuvre, affirmant que c’était un opéra vraiment soporifique. Du coup, quelques années plus tard, on procéda à une révision assez importante, mais elle n’aura pas plus de succès que la précédente.

Un jour, ce petit trésor sera apprécié à sa juste valeur ! Ce qui est absolument magnifique dans cette œuvre lyrique, c’est que chacun des actes est un petit opéra à lui tout seul. Elle est éclatante, vivace, limpide, puissante, ne manque pas d’ampleur et révèle tout le talent dramatique de Rameau. L’orchestral est varié, plein de couleurs. Par ailleurs, à l’époque, la danse y tenait une place de premier choix.

(Vidéo : « Cesse cruel amour de régner sur mon âme  » Acte I scène I – Véronique GENS accompagnée par l’Ensemble LES MUSICIENS DU LOUVRE – Direction Marc MINKOWSKI

La sculpture & la poésie …

« Un habile sculpteur détache de la pierre
En s’aidant d’un burin, d’innombrables lambeaux,
Pour créer la statue d’une vierge en guêpière,
Elevant vers le ciel ses lumineux flambeaux.

Dans les musées des mots, trésors de la culture,
Un Poète en secret promène ses désirs,
Impatient d’exploiter les dons que la nature
Offre à tous les Humains en quête de plaisirs.

L’imagination, en outil pictural,
Multiplie les croquis pour parfaire l’épure,
Estimant précieux tout produit scriptural
Qui ne s’envole point comme une offense impure.

Ainsi, la Poésie s’inscrit dans l’art parfait ;
La rythmique des mots anime un bon poème,
Enrichissant l’esprit d’un musical bienfait,
Sculpturale splendeur d’une brillante gemme ! Louis FONTAS (Poète français)

 » Allégorie de la sculpture  » Gustav KLIMT
 » Allégorie de la poésie  » Tommaso Mario CONCA