La Fantaisie Op.17 est une très belle page pour piano écrite en 1835 par Robert Schumann. Elle fut dédiée à Liszt qui la trouvait empreinte d’un grand lyrisme. Schubert disait qu’elle était fantastique, passionnée et que c’était de cette façon qu’elle se devait d’être interprétée.
Robert l’enverra à Clara à une époque où le père de la jeune fille refusait leur union . C’est quasiment un poème empli de l’amour qu’il éprouvait pour celle qui deviendra un jour son épouse. Elle l’interprètera bien des années plus tard, après la mort de son mari.
C’est une pièce, certes guidée par l’amour, la passion, la tendresse, mais elle est aussi énergiquement empreinte aussi du côté dépressif de Schumann et pianistiquement exigeante, technique et virtuose.
» Chez certaines personnes, préparer une valise prend presque plus de temps que le voyage en lui-même » David FOENKINOS (Romancier, dramaturge, scénariste et réalisateur français – Extrait de son livre La famille Martin)
» Un jardin, deux femmes et un homme. La femme assise sur le banc est rapidement identifiée. Il s’agit de Camille Monet, l’épouse du peintre et son modèle favori. Le buste légèrement fléchi, elle est tournée vers le spectateur et fixe sur lui ses grands yeux sombres. Un bouquet de fleurs est posé à côté d’elle, peut-être apporté par l’homme vêtu d’une veste noire et qui se trouve derrière elle.
Un trait de pinceau horizontal (blanc) indique que Camille tient une lettre dans sa main. Les historiens d’art pensent qu’il pourrait s’agit d’un message lui annonçant la mort d’un proche ou d’une lettre de condoléances. » Une mauvaise nouvelle attendait ma femme, son père était mort hier » écrit Monet le 23 septembre 1874 à l’époque où le tableau (non daté) devrait avoir été réalisé.
Un tableau comme Le Banc trouble la quiétude du spectateur, incapable de percer à jour les relations entre les personnages. Il présume qu’il y a une histoire la-dessous, mais il ne sait pas laquelle.
A l’arrière-plan une femme, portant une ombrelle, contemple les géraniums à hautes tiges. Mais elle se tient de telle manière que le couple et le banc sont dans son champ de vision. Au-dessus de son ombrelle, on distingue un coin de la maison que Monet loue depuis 1871. La maison et le terrain se trouvaient dans les meilleurs quartiers d’Argenteuil.
Quelques interprètes ont vu dans l’homme à la barbe noire, en redingote noire, penché vers Camille de manière presque intime. Monet se souvenait qu’il s’agissait d’un voisin d’Argenteuil. On retrouve ce personnage sur deux tableaux célèbres de Manet. Il est l’un des hommes du Déjeuner sur l’herbe. Beaucoup plus formel et sombre, coiffé d’un haut-de-forme, il déambule en 1862, au milieu de la foule élégante dans Musique aux Tuileries. Ici la ressemblance avec le personnage qui s’appuie sur le banc, est encore plus flagrante : même barbe brune, mêmes favoris, même buste légèrement incliné en avant.
Le bouquet de fleurs est jeté sur la toile en quelques légers traits de pinceaux avec des couleurs liquides sur fond humide et sans retouches. Il n’est qu’un attrait pour l’œil, un accent de couleur sur le banc sombre. » Rose-Marie & Rainer HAGEN ( Historiens de l’Art)