» Comme c’est étrange de marcher dans le brouillard ! Solitaire est chaque buisson, chaque pierre, Aucun arbre n’aperçoit son voisin, Chacun est bien seul.
Le monde était pour moi plein d’amis Quand ma vie se déroulait dans la lumière ; Maintenant que le brouillard est tombé, Je ne distingue plus aucun d’eux.
En vérité, personne n’atteindra la sagesse S’il ne connaît aussi les ténèbres Qui, en silence, inexorablement, Le séparent de toute chose.
Comme c’est étrange de marcher dans le brouillard ! La vie tout entière est solitude Nul ne connaît son prochain Chacun est bien seul. » Herman HESSE (Extrait de son recueil Poèmes choisis traduit en français par Jean MALAPATE)
» L’opéra c’est le domaine de l’émotion pure. Quand la passion, le chagrin, la souffrance, la folie atteignent un tel degré de saturation que les mots deviennent impuissants à les exprimer. Que seul le chant y parvient … Cela dépasse les limites de l’entendement de la logique : c’est indescriptible. » Bernard MINIER (Auteur français)
(Vidéo : » Sinfonia » acte I – Claudio ABBADO à la direction de l’ORCHESTRE DE LA RADIO DE MUNICH)
Les Capulets et les Montaigus est un véritable chef d’œuvre du bel canto. Il fut créé en 1830 à la Fenice de Venise puis en version française trois ans plus tard au Théâtre Italien de Paris.
Felice Romani va remanier un livet qu’il avait écrit quelques années auparavant pour l’opéra du musicien et professeur de chant Nicola Vaccai, lequel s’inspirait d’une pièce de théâtre de Luigi Scola en 1818. Le tout (y compris Shakespeare) trouve sa source dans une Nouvelle de l’écrivain Matteo Bandello datant du XVIe siècle . Bien que, de base, l’histoire soit celle de Romeo et Juliette, cette œuvre lyrique, au demeurant passionnante, intensément dramatique et puissante, n’est absolument pas une version musicale opératique de la pièce de Shakespeare, disons plutôt une réécriture ..
A cette époque Bellini se remettait doucement de l’échec de son dernier opéra Zaïra qui avait été créé un an plus tôt à Parme. La Fenice, à Venise, le pressait d’écrire un nouvel ouvrage et lui souhaitait vivement pouvoir reconquérir le public. Donc il va le composer en un mois et demi, et utiliser une méthode qui se faisait couramment à l’époque à savoir reprendre des éléments d’autres de ses pièces et notamment, dans ce cas, ceux provenant de Zaïra. L’aria proposée ci-dessous vient, par exemple, de son premier opéra Adelson et Salvini en 1825.
( Vidéo : » Oh quante volte » Acte I – Natalie DESSAY – Elle est accompagnée par l’Ensemble CONCERTO KÖLN dirigé par Evelino PIDO )