Giulio Cesare … Georg Friedrich HAËNDEL

(Vidéo : Ouverture – Marc MINKOWSKI à la direction de l’Ensemble LES MUSICIENS DU LOUVRE)G

Giulio Cesaare est un opéra de George Friedrich Haëndel. Le sixième qu’il présentera devant la Royal Academy de musique à Londres en 1724. Le livret est de Nicola Francesco Haym. On peut dire, sans hésitation, que c’est l’un de ses plus beaux, le plus réussi, un chef d’œuvre qui, à l’époque, restera 13 semaines à l’affiche et qui, de nos jours, est très souvent programmé et fort apprécié.

Une histoire d’amour sur fond de guerre, de luttes pour le pouvoir, de rivalités, de raison d’état. Le rôle principal, au demeurant très difficile, était tenu à l’époque par le célèbre castrat italien Francesco Bernardi dit Seresino. C’est une œuvre lyrique à la fois puissante et tendre, efficace, exigeante vocalement parlant, cohérente, mélodiquement très riche, toute en couleurs et panache, dans l’émotion, espiègle, désespérée aussi, avec des nombreuses arias sublimes, tourbillonnantes, époustouflantes.

(Vidéo :  » tu sei il cor di questo core «  Acte I aLAN EWING
(Vidéo :  » Si pietà di me non senti  » Acte II – Magdalena KOZENA (Mezzo-soprano tchèque)

Pluie d’automne …

« Enfin, voici la pluie et les brumes d’automne !
Le temps est presque froid. Le soleil radieux
Depuis hier au soir nous a fait ses adieux ;
Le ciel, d’un bout à l’autre, est d’un gris monotone.

Sous les arbres feuillus l’ombre se pelotonne,
Bleue et tranquille ; un jour aveuglant, odieux
Cesse de l’accabler de traits insidieux ;
Dans l’accord des couleurs pas une ne détonne.

Le regard ébloui de trop vives clartés,
Brûlé par la splendeur des rayonnants étés,
Se détend, se repose et contemple, paisible,

Les arbres estompés, les contours amollis,
Le vallon qui se creuse en mystérieux plis,
Et l’horizon rendu par la pluie invisible.

Quand on a l’âme sombre et le cœur angoissé,
Ces aspects adoucis, ces tons mélancoliques,
Que voilent à demi des hachures obliques
Impalpable réseau d’un faible vent poussé,

Cette nature en deuil, ce feuillage froissé,
Ces teintes d’un vert glauque aux reflets métalliques,
Cette pluie au moment des ardeurs idylliques,
Vous conviennent bien mieux que le beau temps passé. » Luisa SIEFERT ( Poétesse française / Extrait de son recueil Rayons perdus)

Le bonheur c’est maintenant …

 » Chacun, chacune attend de l’avenir des conditions meilleures, qui lui permettront, enfin, d’atteindre le bonheur. Cette conviction, cette attente, ou le combat que l’homme mène pour un bonheur futur, l’empêchent d’être heureux aujourd’hui. Le bonheur de demain n’existe pas. Le bonheur, c’est tout de suite ou jamais. Ce n’est pas organiser, enrichir, dorer, capitonner la vie, mais savoir la goûter à tout instant. C’est la joie de vivre, quelles que soient l’organisation et les circonstances. C’est la joie de boire l’univers par tous ses sens, de goûter, sentir, entendre, le soleil et la pluie, le vent et le sang, l’air dans les poumons, le sein dans la main, l’outil dans le poing, dans l’œil le ciel et la marguerite. » René BARJAVEL ( Écrivain, journaliste, scénariste et dialoguiste français-Extrait de son livre Si j’étais Dieu)