» Pour comprendre ce que je dis, vous devez croire que la danse est autre chose que technique. Nous oublions d’où viennent les mouvements : ils sont nés de la vie. Longtemps j’ai pensé que le rôle de l’artiste était de secouer le public. Aujourd’hui, je veux lui offrir, sur scène, ce que le monde devenu trop dur ne lui donne plus : des moments d’amour pur. » Pina BAUSCH (Danseuse et chorégraphe allemande – Fondatrice de la compagnie de danse Tanztheater Wuppertal)
(Vidéo : Danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris)
Ballet que l’on pourrait presque qualifier d’opéra dansé, compte tenu du fait que Pina Bausch a fait le choix d’associer la danse au chant et à l’opéra. Orphée et Eurydice est un de ses plus ballets. Il porte en lui tout le côté blessé, profond, tourmenté, la douceur aussi, de celle qui l’a conçu, mais également toute son intelligence en matière chorégraphique.
La superbe musique de Gluck porte la danse puisque c’est l’opéra de ce dernier qui a fortement inspiré Pina Bausch. Du reste, et comme elle l’a souhaité, les voix opératiques que l’on entend durant le ballet, deviennent les corps des danseurs.
Dans son esprit, ce ballet est une sorte de continuité de l’œuvre de Gluck, mais de façon plus sombre. Pour elle, ce sont les désirs inassouvis de l’homme, toute la souffrance qu’il doit affronter par rapport à cela. Elle évoque le mythe de Orphée en quatre tableaux : la mort, le deuil, la violence et la paix.
C’est une danse contemporaine, intense, expressive, fascinante, efficace, fluide, expressive, vulnérable, quasi fragile parfois, avec une certaine forte de grâce dans les tableaux, et beaucoup de justesse dans l’exécution des mouvements. Elle se révèle émouvante aussi, voire même bouleversante comme dans le tableau ci-dessous , mais également dans les moments les plus difficiles et violents.
(Vidéo : danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris)