Le rapt de Proserpine …

 « Le rapt de Proserpine a été commandé par Scipion Borghèse tout exprès pour être exposé dans sa villa. Le Bernin réussit à raconter, de façon magistrale, l’histoire de la déesse de la fertilité et des récoltes, enlevée par le roi des Enfers pour devenir son épouse. Tous les angles de vue du groupe sculptural sont significatifs et il faut tourner autour pour les observer dans leur diversité. A gauche, c’est la puissante figure de Pluton qui se dessine, les muscle tendus dans l’effort de lutte. De face, c’est au contraire la rétive Prosperine qui ressort, tandis qu’elle tente en vain d’échapper au dieu en repoussant sa tête de la main. En se déplaçant sur la droite, on découvre les mains de Pluton qui s’enfoncent dans la chair tendre de la jeune fille et les larmes de désespoir qui coulent sur l’une des joues de cette dernière.

Cerbère, le chien à trois têtes, gardien des Enfers, est assis aux pieds de Proserpine et semble regarder autour de lui pour s’assurer que personne ne s’opposera à la volonté de son maître.  » Shaaron MAGRELLI ( Historienne de l’art )

( Photos face et détails  : « Le rapt de Proserpine   » – 1621/22 – Le BERNIN ) :

La musique du paysage…

 Il y a une musique du paysage. On l’a rarement écoutée. Avant la civilisation, oui, peut-être , et encore. Peut-être les hommes primitifs guettaient-ils uniquement les bruits, les sons qui concernaient leur survie : le craquement d’une branche signalant l’approche d’un animal, le vent qui annonce la tempête… Loin d’entrer dans le grand rapport, ils rapportaient tout à eux. Il est possible que j’exagère. Peut-être qu’ici et là il y avait des oreilles pour écouter la musique pure du paysage qui n’annonce rien. Ce qui est sûr, c’est qu’avec l’arrivée de la civilisation et surtout son développement, on n’écoute plus rien de tel. Le civilisé écoute les harangues politiques, il écoute les homélies religieuses, il écoute toutes sortes de musiques préfabriquées, il s’écoute. Ce n’est que maintenant (la fin de la civilisation ?) que certains, ces solitaires, des isolés, se remettent à écouter le paysage… » Kenneth WHITE (Écrivain, poète et essayiste écossais / Extrait de son livre La maison des marais )

Kenneth WHITE