» J’ai toujours cherché, dans mes interprétations, le côté expressif et émotionnel plutôt que la pyrotechnie vocale. Dans le baroque les deux aspects sont d’une importance égale. Chanter est quelque chose de très psychologique. La voix n’est pas un instrument, mais l’expression du cœur, des sentiments … Les castrats n’existent plus, les contre-ténors sont leurs substituts, mais leur voix est une création de notre temps. Je me réjouis du nombre croissant de contre-ténors ainsi que de leur succès. Preuve que le public ne nous considère plus comme des monstres ou des curiosités mais comme des chanteurs à part entière. » Max-Emanuel CENCIC ( Contre-ténor croate)
Max-Emanuel CENCIC : il a baigné dans le lyrique et la musique depuis tout petit puisque son papa était chef d’orchestre et sa maman (ainsi que sa tante) des chanteuses d’opéra. A l’âge où d’autres vont à l’école maternelle, lui suivait sa maman à l’opéra : » elle pensait que je m’ennuierais et je me suis éclaté. J’allais derrière la scène, dans les ateliers, j’assistais à chaque création d’un spectacle, depuis les maquettes et le design des costumes jusqu’à la première : c’était fascinant »
(Vidéo : « Sinfonia » Sur instruments d’époque – l’Ensemble CAPELLA CRACOVIENSIS dirigé par Thomasz ADAMUS )
Nicola PORPORA 1686/1768
Ce très bel opéra est l’un de ceux de Porpora qui a été très peu enregistré. On y retrouve cette virtuosité vocale chère au cœur de ce merveilleux compositeur napolitain qui est, malheureusement, un peu sous-estimé de nos jours et c’est bien dommage.
Il a été un grand pédagogue pour la voix ayant enseigné, entre autres, à deux brillants castrats de l’époque à savoir Farinelli et Cafarelli ; un éminent spécialiste de l’opéra séria, qui a eu également du succès avec ses cantates, messes, motets, psaumes, et autres musiques instrumentales assez représentatives de ce qui se faisait au XVIIIe siècle à Naples à l’époque, et en Europe aussi. Il fut professeur de musique de Joseph Haydn, qui avant d’être son élève fut son valet, et qui dira que c’est lui qui m’a appris à composer pour la voix.
Une œuvre lyrique brillante, expressive, poignante, avec en arrière-fond la chute de l’Empire romain, des rivalités militaires et amoureuses.Elle fut créée à Rome en 1732 au théâtre Capranica. Le livret est de Nicola Coluzzi et c’est le castrat Cafarelli qui tint le rôle principal .
Le vocal est d’une grande beauté, virtuosité, noblesse et élégance, l’instrumental est dans le style non seulement de ce qui se faisait à l’époque du baroque napolitain, mais surtout dans celui de Porpora à savoir mélodieux, ornementé.
(Vidéo : « Qual turbine » Acte I – Max-Emanuel CENCIC – Accompagné par – l’Ensemble CAPELLA CRACOVIENSIS dirigé par Thomasz ADAMUS )
(Vidéo : » Parto ti lascio o cara » Acte II – Mary Ellen NESI (mezzo-soprano) – Accompagnée par l’Ensemble CAPELLA CRACOVIENSIS dirigé par Thomasz ADAMUS )