
» Quand je frappe fort je peux laisser le doigt sur la touche ou le relever, le son cesse au moment même où je le fait entendre. Je puis faire des touches ce que je veux : le son est toujours égal. Il ne tinte pas désagréablement, il n’est ni trop fort, ni trop faible ou tout à fait manquant .. Non il est partout bien égal. » W.Amadeus MOZART en 1777
Mozart a été, dès son plus jeune âge, un virtuose du clavier : entendons par là celui du clavecin d’abord, puis du piano-forte ensuite. Il a composé dix-huit Sonates. Au fur et à mesure du perfectionnement technique de cet instrument, ces œuvres ont, elles aussi, évolué et sont devenues, par conséquent, encore plus intéressantes.
La séduisante Sonate K.331 : fut créée en 1781, et publiée de son vivant. Elle est célèbre et l’une de ses plus populaires, notamment son 3e mouv. Allegretto dit » Alla turca » .
Elle est originale, spontanée, percutante, expressive, pleine d’allégresse, enchanteresse, débute par quelques variations extraites d’une chanson allemande. Mozart a, très probablement, pris plaisir en la composant, voire même a dû s’amuser dans tout ce déploiement de virtuosité orchestrale dont elle s’entoure.
( Vidéo : » Andante gracioso avec variations » / 1er mouv. – Friedrich GULDA au piano )
( Vidéo : « Allegretto – Alla Turca » – Friedrich GULDA au piano )
La moderne SONATE K.457 : tout aussi expressive que la précédente, fut composée en 1784 à Vienne. Elle représente l’émotion débordante et le sentiment très fort éprouvé par Mozart vis-à-vis de son élève Thérèse Von Trattner qui était l’épouse de son propriétaire. Nul ne sait vraiment quelle fut la nature de leur relation, si elle fut amicale ou plus, mais une chose est sure, ils ont éprouvé une grande admiration l’un pour l’autre.
C’est une Sonate brillante, intense, inventive, très ornementée, en clair-obscur à savoir qu’elle représente à la fois le calme et la tempête avec la force, la révolte, mais aussi la sérénité et la douleur confondues. L‘Adagio, célèbre, est superbe.
( Vidéo : Ier mouv. Molto Allegro – Christoph ESCHENBACH au piano )
( Vidéo 2nd mouv. Adagio : Christoph ESCHENBACH au piano )
Trait d’union entre l’esprit du contrepoint baroque et la modernité : la Sonate KV 576 . On pourrait quasiment dire qu’elle est un hommage à Bach tant elle s’inspire en substance du travail du Cantor dans le domaine du contrepoint. Mozart a été un grand admirateur de ce compositeur ! Et en même temps, elle est la voie qui s’ouvrira, après lui, sur Beethoven.
Elle est absolument superbe, théâtrale, d’une grande clarté, exigeante, virtuose, ambitieuse, avec beaucoup de caractère, de l’envergure, mais sait se faire délicate notamment dans l’Adagio.
( Vidéo : « Allegro » – 1er mouv. – Daniel BARENBOIM au piano )
( Vidéo : » Adagio » – 2nd Mouv. – Mitsouko UCHIDA au piano )