Elisabeth BACHOFEN-ECHT … Fille spirituelle de KLIMT

 » On ne peut deviner la vie tragique de la baronne Bachofen-Echt sous la silhouette gracieuse peinte par Klimt. Cette destinée est cependant exemplaire de plusieurs autres dans la Vienne fortunée de la première moitié du XXe siècle et dans l’entourage immédiat du maître.

Née en 1804, Elisabeth Franziska est la fille de l’un des industriels les plus riches d’Europe, August Lederer qui, avec son épouse Serena, formait un couple influent dans le domaine du mécénat et de l’aide aux artistes. Elisabeth fut elle-même sensible aux arts, et suivra des cours de sculpture tandis que son jeune frère Erich réservera ses économies d’adolescent à l’achat de dessins d’Egon Schiele.

Le tournant de la guerre de 1914 amène un premier bouleversement. Mariée en 1921 au Baron Bachofen, un important brasseur, Elisabeth renonce aux traditions juives de sa famille pour adopter la confession protestante de son mari. Il semble qu’elle s’éloigne au même moment du milieu de la création pour mener une existence plus résolument mondaine dans son palais de la Jacquingasse à Vienne.

A partir des années 1930, les évènement se précipitent. La baronne Bachofen perd son unique enfant en juillet 1938, un garçonnet âgé de quatre ans. Le mois suivant, elle se sépare de son mari. Puis elle subit la persécution nazie. Tenue de produire un certificat d’origine démontrant qu’elle n’est pas juive, Elisabeth fait établir une généalogie de fantaisie aux termes de laquelle elle descendrait de Gustav Klimt en personne, un homme de sang allemand.

Elle meurt à Vienne le 19 octobre 1944, quelques semaines avant la retraite de l’armée allemande et la destruction par le feu d’une partie de la collection de peintures de ses parents, laquelle était entreposée ans le château d’Immendorf en Basse-Autriche. » Jérôme PICON (Historien de l’art, français)

 » Portrait de la Baronne Elisabeth Bachofen-Echt  » 1934 – Gustav KLIMT (Collection privée New York)

La cour de mon école …

 » La cour de mon école
Vaut bien, je crois,
La cour de Picrochole,
Le fameux roi :
Elle est pleine de charme,
Haute en couleurs.
On y joue aux gendarmes
Et aux voleurs;
Loin des Gaulois, des Cimbres
Et des Teutons.
On échange des timbres,
À croupetons,
Des timbres des Antilles,
De Bornéo.
Et puis on joue aux billes
Sous le préau.
Qu’on ait pris la Bastille,
C’est merveilleux,
Mais que le soleil brille,
C’est encor mieux !
Orthographe et problèmes
Sont conjurés.
École, ah ! que je t’aime
À la récré ! « Jean-Luc MOREAU (Poète, traducteur et universitaire français)

Photo : Robert DOISNEAU


Bonne journée ! …

 » Chaque matin c’est une journée toute entière que nous recevons. Il n’y a rien de trop, rien de pas assez, rien d’indifférent, rien d’inutile. C’est un chef-d’œuvre de journée que l’on nous demande de vivre. Nous la regardons comme une feuille d’agenda marquée d’un chiffre et d’un mois. Nous la traitons à la légère comme une feuille de papier. Si nous pouvions fouiller le monde et voir, depuis le fond des siècles, cette journée s’élaborer, se composer, nous comprendrions le poids d’une seule journée humaine. » Madeleine DELBREL (Essayiste, assistante sociale, mystique française)