Le Barbier de Séville … Gioacchino ROSSINI

ROSSINI
Gioacchino ROSSINI 1792/1868

«  Le langage de la musique est commun à toutes générations et toutes nations. Il est compris par tout le monde dès le moment où il est compris avec le cœur.  » Gioacchino ROSSINI (Compositeur italien)

( Vidéo : Ouverture /  Carlo Maria GIULINI à la direction du PHILADELPHIA ORCHESTRA)

Rossini fut, sans conteste, le maître du bel canto, un compositeur qui a su d’une part redonner une vitalité nouvelle à l’opéra italien ( notamment bouffa et séria ), musicalement certes, mais surtout vocalement car ses arias sont superbes . Avec lui, la voix a pris une position primordiale dans les oeuvres opératiques. Sa musique très italienne est riche d’un point de vue orchestral, mélodiquement entraînante.

Le Barbier de Séville est l’un de ses plus importants opéras, en tous les cas le plus populaire. Si, de nos jours, il est l’un de ceux que l’on applaudit avec ferveur, il n’en fut pas de même le jour de sa création.

Rossini le composa très vite ( deux semaines à peine). Il fut présenté la première fois en 1816 au Teatro di Torre Argentina à Rome. Le livret est de Cesare  Sterbini d’après la pièce de  Pierre Augustin Caron de  Beaumarchais ( Les Noces de Figaro )  et le livret de Giuseppe Petrosilini pour l’opéra de Giovanni Paisello.

Si la première ne fut pas un succès c’est parce que le jeune Rossini fut accusé d’avoir puisé son inspiration dans l’opéra de Paisello qui recevait encore toutes les faveurs du public. Du coup, on comparait l’un avec l’autre , ce qui , bien entendu,  ne se faisait pas en faveur de Rossini. Par ailleurs, Paisello , quelque peu jaloux, en rajoutait une couche en ne manquant pas d’exprimer son mécontentement. Rossini comprendra tout à fait la situation et pour éviter qu’elle ne s’aggrave davantage,  il changera  le nom de son opéra en Almaviva ossia l’inutile precauzione.

Malheureusement les choses ne s’arrêteront pas là : le jour de la première, et pour nuire à son bon fonctionnement, des gens dans le public parlaient très fort, gênant l’orchestre, d’autres criaient  des plaisanteries, voire même des insultes, ce qui amenait tout le monde à rire très fort. Rossini qui dirigeait ce soir-là l’orchestre, excédé par ce tapage, se retourna vers le public et se mit à l’applaudir. Une façon de faire qui va encore plus envenimer les choses ! Le rideau tombera sur un fiasco.

Il décidera de ne plus assister aux trois représentations suivantes et resta à son hôtel. Curieusement, le public va se taire, écouter, apprécier la musique , l’oeuvre et l’applaudira à la fin . Le succès partira de là …. Et le titre fut accepté !

Le Barbier de Séville est une oeuvre vraiment irrésistible, pleine d’humour, tout à fait charmante, très théâtrale, énergique, exigeante vocalement,  avec une musique éclatante . L’Ouverture reste l’une des plus célèbres de Rossini. Comme il le faisait souvent, dans l’urgence de ses compositions, il a repris celle d’un précédent opéra, en l’occurrence, dans le cas présent, ce sera celle de Aurélien à Palmyre .

(Vidéo : « Una voce poco fa » Acte I / Maria CALLAS – Accompagnée par le PHILHARMONIA ORCHESTRA – Direction Tullio SERAFIN)

( Vidéo :  » Largo al factotum  » – Tito GOBBI ( Baryton ) )

Lac Léman …

 » Léman, roi de nos lacs ! dont le bord magnifique
Sous le pied des grands monts courbe son arc magique,
Miroir de notre amour, — je veux chanter encore
Ton onde où le soleil baigne ses ailes d’or !

Caps perdus dans l’azur ! harmonieux rivage,
Où la brise de mai tremble dans le feuillage !
Neiges que le couchant sait allumer deux fois ;
Nobles cimes des monts, tout drapés de grands bois,
Qui dans les eaux mirez vos couronnes d’albâtre,
Et votre ombre géante où luit le feu du pâtre !…

Léman, j’arrive enfin sur ta rive embaumée,
Et je vois s’azurer ton onde bien-aimée.
Le voici ce beau ciel qui hait les aquilons,
Et que l’Alpe gravit sur ses verts échelons ;
Voici la vague bleue où la tremblante étoile
Vient nager de concert avec la blanche voile !…

Ô Poésie ! amour que je garde en mon cœur !
Après avoir au loin porté ton pas vainqueur,
Et passé du tropique à la rive glacée,
Dis ! n’as-tu pas souvent, de ta course lassée,
Franchi nos durs rochers, nos vallons, nos ravins,
Pour venir dans ces flots baigner tes pieds divins ?
N’es-tu pas revenue asseoir tes rêveries
Sur nos monts ondulés, sur nos rives fleuries,
Et, sous ce ciel si pur, ton immortel amant,
Demander la fraîcheur aux brises du Léman ? Henri DURAND (Poète suisse de langue française / Extrait de son recueil Poésies Complètes/1848

Bord du Lac Léman à Lausanne -Suisse-