» Le bonheur est un rêve d’enfant réalisé à l’âge adulte. » Sigmund FREUD ( Neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse)

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Le Prince des Pagodes est un réel ballet-conte de fées. John Cranko, danseur et chorégraphe de talent, dont le nom reste surtout attaché au ballet de Stuttgart, a puisé son inspiration dans différents ouvrages féériques comme Cendrillon, le Serpentin Vert (écrit au XVe siècle par Mme d’Aulnoy), et le roi Lear. C’est lui qui a rédigé l’intégralité de l’argument.
L’histoire est celle d’un empereur qui a deux filles : Belle Épine et Blanche Rose. La seconde souffre d’être très souvent humiliée par la première. Leur père souhaite les marier et, pour ce faire, leur présente quatre rois. Blanche Rose n’est pas intéressée car elle a n’a en tête que le prince de ses rêves. Jalouse, sa sœur la transforme en salamandre. Malheureuse, Blanche Rose se réfugie alors dans le royaume des Pagodes où elle retrouve son prince. Elle comprendra que c’est Belle Épine qui lui a jeté un sort, retournera auprès de son père avec son bien-aimé. Après avoir retrouvé forme humaine, elle redonnera la sienne au prince en l’embrassant. Elle chassera sa sœur de la Cour ainsi que les quatre fois pour épouser celui qu’elle aime.
La musique fut confiée au compositeur britannique Benjamin Britten. Cranko et lui eurent une idée différente pour l’image donnée à la partition : le chorégraphe tenait à une dimension orchestrale à la fois fastueuse et dramatique. Britten préférait s’exprimer de façon assez moderne, loin de ce qui pouvait ressembler à la musique d’un ballet romantique. Avis divers, mais au final, après maintes discussions, une musique brillante, inventive, contrastée, avec des timbres variés, quelques sonorités folkloriques également pour saupoudrer le tout d’une petite touche exotique et orientaliste.
Le ballet sera créé en 1957 au Covent Garden de Londres. Malheureusement, il ne fut pas à la hauteur des espoirs et des ambitions que Cranko avait mis en lui. Le succès ne sera pas du tout au rendez-vous quelle que soit, d’ailleurs, la ville où il sera donné que ce soit à Munich, Milan ou New York.
Et puis un jour, Kenneth McMillan décidera de donner sa version du ballet. Ce ne fut pas chose facile et son projet fut maintes fois reporté : d’abord parce que le grand chorégraphe anglais rencontrait des gros problèmes de santé à l’époque, mais également parce que les héritiers de Benjamin Britten ne souhaitaient absolument pas que l’on utilise et modifie la partition. Ils finiront par revoir leur position, pensant que, finalement, il était préférable d’accepter plutôt que de la voir tomber dans l’oubli.
Le livret sera alors confié aux bons soins de Colin Thubron qui a un peu transformé les données de l’histoire. La création aura lieu en 1989. Les rôles principaux seront attribués à Darcey Bussell et Jonathan Cope. Les costumes furent réalisés par Nicholas Georgiadis. Le ballet recevra un accueil triomphal et entrera au répertoire du Royal Ballet de Londres.
Dans sa version, McMillan apporte une touche psychologique qui met bien en évidence les contrastes du bien et du mal représentés par les deux sœurs. Elle est différente de celle proposée par Cranko à l’époque, et se révèle plus inventive, enchanteresse, magique, intense, avec beaucoup de sensibilité.