Le violon désaccordé …

 » Il tire une note lassée
De son archet émoussé
Le pauvre violon de mon coeur
Tordu comme un vieux saule pleureur
Joue des notes peu assurées
Sur un vieil air démodé
Qui en cacophonie se dilatent
En accords disparates

Je suis un violon désaccordé
Me laisserez-vous de côté
C’est pourtant là qu’est mon charme
Mes notes fébriles vous désarment
Voyez donc la quintessence
De la beauté de ma différence
Quand mes confrères jouent le même air
Mes sons s’élèvent et se repèrent

Vous pourrez dire que je joue faux
Que ma musique provoque vos maux
Tous petits on vous a appris
Que les sons devaient être jolis
Ils doivent surtout résonner
Et des autres se distinguer

Je suis un violon un peu fou
Qui joue envers et contre tout
Qui poursuit une note de coeur
Loin des consensuelles valeurs

Je suis un violon heureux. » Marlène AURANGÉ (Poétesse française)

Concerto pour violon Op.47 … Jean SIBELIUS

 » Si je pouvais exprimer la même chose avec les mots qu’avec la musique, j’utiliserais bien sur une expression verbale. La musique est autonome et beaucoup plus riche. La musique commence là où les possibilités de la langue se terminent. C’est pourquoi j’écris de la musique.  » Jean SIBELIUS (Compositeur finlandais)

(Vidéo Maxim VENGEROV au violon / L.ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE CHICAGO dirigé par Daniel BARENBOIM )

Sibelius aimait beaucoup le violon et bien qu’il ne fut jamais le virtuose qu’il rêvait d’être avec cet instrument, il en jouait parfaitement  avec maîtrise et connaissance.

Ce merveilleux Concerto est le seul qu’il ait composé pour le violon en 1903/1904 , écrit à la demande du premier violon de l’Orchestre Philharmonique d’Helsinky : Willy Burmester qui, finalement, ne le créera pas car n’ayant pas eu le temps de le préparer convenablement. Il sera interprété une première fois en 1904 par Viktor Novacek sans que cela ne retienne véritablement l’attention.

Sibelius le remaniera complètement en 1905 .Il faudra attendre cette année-là pour que ce Concerto obtiennent le succès qu’il méritait. Il fut alors joué par le virtuose Karel Halir.

C’est une partition brillante, un incontournable du répertoire pour violon,  magnifiquement lyrique, intense, exigeante, en contrastes et variations, avec de très belles envolées mélodiques .