Anne BOLEYN … Gaetano DONIZETTI

 » Anne Boleyn dans la tour  » Edward CIBOT

Anne Boleyn est née en 1501 – Elle fut reine d’Angleterre de 1533 à 1536. Pour l’épouser Henri VIII a abandonné la religion catholique, répudié Catherine d’Aragon sa première épouse. Anne, tout comme la précédente, ne put lui donner l’héritier mâle qu’il attendait. Elle fera de nombreuses fauches couches ; seule une fille vivra et  deviendra la reine Elisabeth Ière.

Le roi va se tourner vers une autre jeune femme : Jane Seymour et cherchera par tous les moyens à répudier Anne. Elle sera accusée de complot , trahison, inceste, adultère ( les causes  furent diverses pour la faire tomber en disgrâce), enfermée dans la tour de Londres et décapitée à l’épée en 1536.

(Ouverture : LONDON SYMPHONY ORCHESTRA – Direction Julius RUDEL)

Anne Boleyn a inspiré le monde de la littérature, de la peinture, et de l’opéra. Dans cette dernière catégorie, celui de Gaetano DONIZETTI est un merveilleux chef-d’œuvre du Bel Canto. Il représente la fascination du compositeur non seulement pour l’Angleterre, l’Ecosse, mais aussi le thème de la folie, des sujets qu’il a souvent repris dans ses œuvres.

Il sera créé en 1830 à Milan.  Le livret est confié à Felipe Romani. Histoire de rivalité, entre tendresse et passion enflammée menant à la folie. Un opéra dramatique parfaitement équilibré qui fait preuve d’une écriture tout à fait stylisée, efficace, où l’on est confronté à de merveilleux moments de magnifique intensité.

Les arias sont superbes, les duos poignants, le rôle principal vocalement redoutable dégage une large palette d’émotions diverses . La première à le tenir fut Giuditta Pasta dont on dit qu’elle avait une voix incroyable avec une virtuosité puissante, dramatique. C’est dans la villa de la cantatrice que Donizetti composa une grande partie de son opéra.

Giuditta Pasta dans le rôle d’Anne Boleyn – Tableau de Karl BRULLOV

Maria Callas avait toutes les qualités vocales et théâtrales pour ce rôle. Elle réhabilitera cet opéra tombé dans l’oubli, et ce de façon remarquable en 1957 à Milan dans une mise en scène de Luchino Visconti.

( Vidéo Maria CALLAS interprète  » Al dolce guidami  » / Acte II de l’opéra. – Elle est accompagnée par le PHILHARMONIA ORCHESTRA dirigé par Nicola RESCIGNO )

Quai de gare …

 » Sur le quai de gare
Parmi les fumées de cigare
Silhouettes se dessinent
Dans le brouillard
La cohue de ces moments fugaces
S’étale sur ce quai de gare
Qui un instant plus tôt
Était un vrai désert
Le train entre en gare
Annoncé par cette musique
Qui hante toutes les gares.
Le chef de gare entre en scène
Armé de son signal.
Les portes du train s’ouvrent
Laissant apparaître les visages aimés
Après des retrouvailles animées
Les repas de famille,
Il faut de nouveau se séparer.
Les rires de l’arrivée
Font place aux vues embrumées
On s’efforce de sourire
Pour ne pas humidifier
Les yeux de ces chers aimés.
On s’embrasse
On s’enlace
On se promet des coups de fil,
Des lettres, que l’on ne saura écrire.
Le train entre en gare
C’est le départ.
Les portes se ferment
Les au revoir fusent
Le mouchoir glisse du fond des poches.
Contre la vitre,
Un sourire fugitif.
Que c’est dur des au revoir
Comme des adieux sur un quai de gare
Il faut être fort
Pour celui qui est à côté de nous
Et qui quitte ses aimés.  » Marie-France BEAUJEAN (Poétesse française)

Le thé …

 » Le thé, une boisson ignorée pendant des décennies, est redevenu collectionnable. Mais bien qu’on le qualifie d’antiquité, il est vivant. A travers le goût et l’odorat, chaque gorgée ouvre notre cœur aux souvenirs de famille, d’amour et des difficultés que nous avons surmontées. Nos ancêtres croyaient que les meilleurs thés pouvaient éliminer l’arrogance, dissiper l’impatience et alléger notre tempérament … La couleur de l’infusion est riche, sombre, mystérieuse. Le goût initial est poivré, mais se dissipe en une douceur divine. L’histoire de mon peuple frisson dans mes os. A chaque gorgée, c’est comme si je récitais muettement ma lignée. Je suis à la fois unie à mes ancêtres et à ceux qui viendront après moi. On ma appris que le riz sert à nourrir, et le thé à guérir. A présent, je comprends que le thé sert aussi à relier à et rêver. Cette séduction est plus profonde que celle de n’importe quelle homme. » Lisa LEE (Écrivaine américaine d’origine chinoise. Extrait de son livre La mémoire du thé)