Les Partitas BW825/830 … Jean-Sébastien BACH

Les Partitas devaient, à l’origine, être des Suites allemandes comme Bach l’avait préalablement fait avec les Suites anglaises et les Suites françaises. Finalement, lorsqu’il les fera publier, elles porteront le nom d’exercices pour clavier consistant en Préludes, allemandes, courantes, sarabandes, gigues, menuets et autres galanteries.) -Il y en a six, écrites pour le clavecin, entre 1726 et 1731, à l’époque où le compositeur était Maître de Chapelle à Leipzig.

Franchement, on peut dire qu’il y a tout le génie de Bach dans ces pièces. N’ayons pas peur des mots : ce sont des chefs-d’œuvre ! Différentes les unes des autres, chacune ayant son propre caractère, elles sont élégantes, jubilatoires, éloquentes, expressives, virtuoses, harmonieuses, lumineuses, dotées d’une grande liberté d’écriture, d’un petit grain de fantaisie parfois, de sensibilité et de sérénité aussi.

Mon choix premier d’interprétation s’est porté sur Glenn GOULD parce que tout simplement il ne ressemble à aucun autre lorsqu’il se retrouve face à Bach. il a ce grand talent, cette spiritualité, et ce génie si particulier qui font que, pour ma part, je le place au-dessus des autres. Il a dit un jour « les compositeurs que je joue sont des gens qui vont au-delà de l’instrument » : c’est valable pour lui aussi je trouve.

Toutefois, j’ai tenu à ajouter Murray PERAHIA qui n’est absolument pas un débutant. C’est un talentueux pianiste connu sur la scène internationale. En 2008, il a proposé une version de trois Partitas que j’ai trouvé intéressante. Je ne pense par à avoir été la seule puisqu’il a eu beaucoup de succès à sa sortie. Il disait à propos de ces Partitas «   Cette musique est si grande qu’elle contient tout, mais sa structure n’est pas romantique. Il faut se garder d’y mettre trop de dynamique et de sentiments  » Il n’a pas failli vis-à-vis de ces sublimes pièces

(Vidéo : ¨Partita N.1BWV825 Prélude  » – Glenn GOULD au piano)
(Vidéo : Partita N.2 BWV826 Sarabande – Glenn GOULD au piano)
(Vidéo : Partita N.3 BWV 827 Gigue – Murray PERAHIA au piano)
(Vidéo : Partita N.4 BWV828 Ouverture – Murray PERAHIA au piano)
(Vidéo : Partita N.5BWV 829 Temps de Menuet – Glenn GOULD au piano )
(Vidéo : Partita N.6 BWV 830 Toccata – Glenn GOULD au piano)

Les glaneuses …

 » Point de tâche plus humble, presque pas de sujet : trois femmes d’âge indéfini et d’une physionomie indistincte s’échinent à ramasser les épis demeurés sur le sol après une moisson abondante. Les ombres courtes suggèrent que le soleil, dont l’ardente chaleur a décoloré la plaine de Chailly, vient d’atteindre son zénith. Les glaneuses auront jusqu’au soir pour accomplir leur dure besogne, tolérée par le pouvoir communal. Lié au thème séculaire  » poussinien  » des saisons, le célébrissime tableau d’Orsay est donc, au premier chef, une illustration de l’été, l’été même pour ainsi dire. Cette valeur de paradigme est atteinte par un degré de généralisation fascinant, confinant à l’abstraction. Ces femmes, astreintes à une tâche aussi répétitive qu’harassante, apparaissent, à certains égards, comme réifiées. Le peu de singularité qu’elles conservent repose sur la subtile variation chromatique que Millet opère dans le traitement de leurs rudes habits paysans délavés.

Si la scène est précisément définie dans l’espace ( une plaine d’Ile-de-France rôtie par le soleil estival) sa temporalité, comme souvent chez Millet, apparaît vague. Rien n’indique que la scène se passe au début du Second Empire, aucun élément trivial ne vient l’actualiser aux yeux du spectateur. La conséquence,  heureuse, de ce choix esthétique, joint à la forte plasticité des glaneuses et au rythme puissant, implacable, quasi mathématique que leur imprime le peintre, est de projeter ce tableau  » sans récit  » hors de toute platitude anecdotique. A l’opposé exact d’une scène de genre campagnarde, l’œuvre atteint une forme de classicisme intemporel qui a fait évoquer par la critique quelque bas-relief antique et jusqu’aux frises du Panthénon même. »  Geneviève LACAMBRE (Conservateur général honoraire du patrimoine – Extrait revue Dossier de l’art )

« Les Glaneuses » 1857 Jean-François MILLET (Musée d’Orsay/Paris)