Le blason de la rose …

 » Aux uns plaît l’azur d’une fleur
Aux autres une autre couleur :
L’un du lis, de la violette,
L’autre blasonne de l’œillet
Les beautés ou d’autre fleurette
L’odeur ou le teint vermeillet :
A moi sur toute fleur déclose
Plaît l’odeur de la belle rose.

J’aime à chanter de cette fleur
Le teint vermeil et la valeur,
Dont Vénus se pare et l’aurore,
De cette fleur qui a le nom
D’une que j’aime et que j’honore,
Et dont l’honneur ne sent moins bon :
J’aime sur toute fleur déclose
A chanter l’honneur de la rose.

La rose est des fleurs tout l’honneur,
Qui en grâce et divine odeur
Toutes les belles fleurs surpasse,
Et qui ne doit au soir flétrir
Comme une autre fleur qui se passe,
Mais en honneur toujours fleurir :
J’aime sur toute fleur déclose
A chanter l’honneur de la rose.

Elle ne défend à aucun
Ni sa vue ni son parfum,
Mais si de façon indiscrète
On la voulait prendre ou toucher,
C’est lors que sa pointure aigrette
Montre qu’on n’en doit approcher :
J’aime sur toute fleur déclose
A chanter l’honneur de la rose. « Jean De LA TAILLE DE BONDAROY dit Jean De LA TAILLE (Auteur et poète français du XVIe siècle )

La Gioconda … Amilcare PONCHIELLI

Amicalre PONCHIELLI (Photo du Studio Calzolari & Spada à Milan 1886)
(Vidéo : « La danse des heures » (La danza delle ore) Acte III – Antonio PAPPANO à la direction de l’ORCHESTRE DE L.ACADÉMIE SAINTE-CÉCILE)

Amilcare Ponchielli est né à Crémone en 1834. Il a montré, très tôt, des dispositions pour la musique et entre à l’âge de 9 ans au Conservatoire de Milan. Pianiste, organiste, puis compositeur, spécialiste des adaptations littéraires en lyrique, professeur de Giacomo Puccini et Pietro Mascagni, deux figures majeures du vérisme. Même s’il fut l’auteur de douze opéras, il ne sera, malheureusement, pas facile pour lui de s’imposer dans ce domaine après Giuseppe Verdi, qu’il admirait d’ailleurs beaucoup.

Son chef-d’œuvre reste incontestablement La Gioconda. Une commande de la Maison d’édition milanaise La Casa Ricordi. Le livret fut confié à Arrigo Boito, lequel s’est inspiré du drame de Victor Hugo Angelo, tyran de Padoue en 1835 : une histoire d’amour, de déclarations passionnées, de trahison, de rivalités dans la Venise du XVIIe siècle.

C’est un opéra parfaitement maîtrisé, fort bien construit musicalement parlant, avec un grand sens mélodique, lumineux, puissant, qui sera vivement ovationné par un public enthousiasme lors de sa création en 1876 à la Scala de Milan. Un succès qui, du reste, sera toujours au rendez-vous au fil des siècles.

Un ballet avait inséré dans l’acte III  » La danza delle ore  » (La danse des heures) – Pour la petite histoire sachez que ce passage avait été repris par Walt Disney dans Fantasia.

Vocalement il est très exigeant, un véritable défi vocal. La première à tenir le rôle principal fut l’épouse du compositeur à savoir la soprano Teresa Brambilla. Il nécessite une technique parfaite et une grande intensité dramatique. Des qualités que l’on retrouve chez Maria Callas qui en avait fait son premier rôle.

Teresa BRAMBILLA
(Vidéo : « O madre mia » 3e acte – Au vocal : Maria CALLAS – Accompagnée par L.ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA RADIO ITALIENNE de TURIN – Direction Antonio VOTTO)