Le Corps et l’Âme – De Donatello à Michel-Ange …

La Renaissance italienne se divise en différentes périodes : la Pré-Renaissance à savoir le Trecento (XIIIe et XIVe siècles) – la Première Renaissance c’est le Quattrocento( XVe ) et celle dite la Haute Renaissance est le Cinquecento (XVIe). Dans chacune se trouvent des artistes qui se sont distingués parce qu’ils ont été ce que Giorgio Vasari a appelé des précurseurs, des initiateurs, ou des maîtres accomplis. Elle est née en Italie, puis elle s’est diffusée dans toute l’Europe. Elle se terminera à la fin du XVIe siècle avec la naissance du Maniérisme.

Au Quattrocento, Florence fut une vraie belle référence et un grand centre culturel. Au Cinquecento, elle sera supplantée par Rome où la Renaissance va s’épanouir parce que les papes vont appeler à leurs côtés des très grands et merveilleux artistes, des génies tant architectes, que sculpteurs et peintres.

Certes l’époque médiévale fut riche, mais la Renaissance le fut bien plus encore en bien des domaines. Ce sera une véritable révolution. L’art en fait partie et son statut changera : autrefois mécanique, il deviendra libéral . Qu’est-ce qui le caractérise  : eh bien c’est un retour (Rinascimento : Renaissance) sur ce que proposait l’Antiquité gréco-romaine (tombée alors dans l’oubli) tant d’un point de vue esthétique que thématique : on reprend les nus, les statues équestres, les bustes etc… On traite le marbre et on coule le bronze.

Ce retour est arrivé tout simplement parce qu’il y a eu des découvertes archéologiques intéressantes. La découverte de chefs-d’œuvre ensevelis, on s’en imprègne, on les copie. Par ailleurs, on s’adonne à la lecture d’auteurs de cette époque dont les ouvrages et autres manuscrits étaient conservés dans des monastères ou des bibliothèques. Ce sont des textes qui reprennent souvent la valeur humaine et l’importance intellectuelle.

A la Renaissance, l’homme (et sa beauté divine) est placé au-dessus de tout et on se pose des questions sur tout ce qui l’entoure. Le corps de l’homme à l’Antiquité c’était la beauté idéale d’Apollon, la force d’Hercule, le délicat des trois Grâces . Sous la Renaissance, la sculpture italienne est très moderne, les corps sont quasi parfaits, les visages très expressifs. Comme indiqué ci-dessus, c’est dans l’art gréco-romain que les sculpteurs vont puiser avec une grande ferveur ce retour vers le subtil, l’idéal parfait, l’harmonie. Ils vont se l’approprier, le modifier, le ré-inventer et y ajouter les connaissances . Ils vont aborder tous les sentiments, les émotions, les peurs, les tourments de l’homme et les expriment au travers d’œuvres magnifiques, originales passionnées, délicates, raffinées.

 » L’esclave rebelle  » 1513/1516 MICHEL ANGE (Musée du Louvre à Paris)
Esclave captif dit Esclave mourant  » 1513/1516 MICHEL-ANGE (Musée du Louvre à Paris)
‘ Bacchus et Ariane  » 1505/1510 Tullio LOMBARDO ( Kunsthistorisches Museum de Vienne/Autriche) Cette sculpture illustre l’affiche de l’expo.
 » Détail de lamentation sur le Christ mort  » terre cuite datant de 1463/64 de Niccolo DELL’ARCA (Église Santa-Maria della Vita à Bologne/ Italie)
 » ORPHÉE  » 1470 env. Bertoldo DI GIOVANNI (Musée du Bargello à Florence) « Orphée » (vers 1470 ?) par Bertoldo di Giovanni (vers 1440-1491) – Musée du Bargello (Florence)

Le musée du Louvre , après bien des fermetures et des reports, nous permet ( enfin ! mais pour une courte durée à savoir jusqu’au 21.6.seulement ) de voir la magnifique, fascinante et exceptionnelle exposition organisée dans le Hall Napoléon, laquelle nous entraîne dans le vif de la Renaissance italienne à une époque qui retient deux grands sculpteurs à savoir Donatello et Michel Ange, mais également de nombreux autres artistes, un peu moins connus pour certains, mais vraiment talentueux – 140 œuvres y sont exposées : certaines viennent du musée du Louvre, d’autres de musées italiens , mais aussi d’églises ou de collections privées. Elle est organisée en collaboration avec le Castello Sforzesco de Milan.

 » Christ à la colonne  » 1510/1520 Cristoforo SOLARI dit IL GOBBIO (Cathédrale de Milan-Autel Saint-Jean Damascene / Italie)
 » Ange volant  » vers 1480 Andrea DEL VERROCHIO (Musée du Louvre/ Paris)
 » Scène de combat  » 1505/1510 GiovanFrancesco RUSTICI (Musée du Louvre /Paris )
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 » Lamentation sur le christ mort  » Giovanni Angelo DEL MAINO (Église Sainte-Marthe à Bellano (Italie) Marthe.
« Saint Jérôme pénitent  » 1520/1530 env. Andrea RICCIO (Musée Bode à Berlin)

Elle s’intitule : Le corps et l’âme – De Donatello à Michel Ange (Prolongée jusqu’au 21.6.2021) en différentes parties : La fureur et la grâce , Emouvoir et convaincre, De Dyonisos à Apollon . Cette exposition est en quelque sorte le second volet de l’expo Le Printemps de la Renaissance que ce même musée avait consacré en 2013 à l’époque sur l’art de la Renaissance au Quattrocento, en association avec le Palazzo Strozzi de Florence.

Celle-ci couvre la période allant de 1460 à 1520. Une époque durant laquelle la sculpture connaitra une grande révolution, due au fait que les artistes expriment les sentiments de façon très expressive et novatrice dans leur travail. Ce n’est pas une expo qui traite uniquement de l’art florentin ou la façon de travailler à Florence précisément , mais elle concerne également ce qui se faisait en Lombardie (Italie du Nord) .

Les émotions, les ressentis venus de l’âme et autres sentiments profonds vont se placer, de façon importante, au cœur de l’art notamment avec, non seulement, le travail touchant proposé par Donatello dès 1450, celui du sublime de Michel-Ange plus tard et par d’autres aussi . Les artistes sont à la recherche de l’harmonie parfaite, des gestes naturels, de la beauté expressive qui fut celle que l’on pouvait trouver en sculpture durant l’Antiquité gréco-romaine.

Puisque l’expo fait référence à ces deux grands artistes que furent Donatello et Michel-Ange, je vous propose de mieux les connaitre :

  1. Donato di Niccolo di Betto Bardi dit : DONATELLO
Donato DI NICCOLO DI BETTO BARDI dit DONATELLO (1386/1466) – Statue à la Piazzale des Offices à Florence (Italie)
 » Crucifixion  » 1450/1455 DONATELLO (Musée National du Bargello à Florence / Italie )

Bien que les dates de naissance et de mort de Donatello ne soient pas garanties comme tout à fait exactes , on pense qu’il est né en 1386 à Florence et mort dans cette ville en 1466. Il a été formé chez un peintre et sculpteur de Florence : Biccidi Lorenzo, puis travaillera dans l’atelier de Lorenzo Ghiberti qui va lui apprendre à travailler le bronze notamment. C’est là qu’il rencontre Filippo Brunelleschi avec lequel il va fortement s’intéresser à la civilisation gréco-romaine.

Donatello fut l’un des premiers sculpteurs à s’intéresser à l’art de l’Antiquité , voire même être totalement fasciné par elle . Et non seulement il s’y intéresse, mais il approfondira cet intérêt en reprenant les enseignements, les matériaux de cette époque pour mieux comprendre, et se tournera vers cet idéal qui en était la caractéristique importante. Toutefois, il ne se contentera pas de rester sur ces acquis ! Ce sera un homme de son temps, moderne, un véritable chercheur toujours en quête de nouveautés, d’expressionisme poussé, de passion pour les avancées techniques, de recherches minutieuses pour avancer de façon novatrice, voire même révolutionnaire dans l’art de la sculpture.

Ses œuvres raffinées sont dotées d’une grande expressivité. On a souvent dit qu’il donnait vie à ses pièces . Il fut le premier à réaliser la sculpture d’un nu en bronze de taille humaine. Ses recherches et son travail vont en influencer plus d’un et pas uniquement dans le domaine de la sculpture d’ailleurs (notamment Michel-Ange) . Les peintres le seront eux aussi, notamment pour les fresques murales.

Florence, à l’époque où il est né, est une ville très florissante que ce soit d’un point de vue économique, commercial, mais aussi culturel. De par les riches et influentes familles qui y vivaient, elle était une cité-État avec propre monnaie en or (florin). Malgré tout ce qu’ elle a dû affronter par le passé : des guerres, des séditions, des crises politiques , une crise financière grave, la peste noire, la famine etc… elle demeurait une ville importante. Au milieu de la misère se trouvaient des riches familles qui vivaient dans l’opulence et se disputaient le pouvoir. A la tête de Florence, se trouvait Cosme Médicis, qui va installer sa célèbre famille sur cette ville durant des siècles.

Cosme de Médicis 1389/1464 Banquier , homme d’État florentin, fondateur de la dynastie des Médicis

Cosme de Médicis se plaisait à réunir dans son palais tout ce qui compte de personnalités culturelles. De plus il fut un grand mécène, soutenant les artistes peintres ou sculpteurs, architectes également ( Brunelleschi, Giotto, Masaccio, Della Francesca et bien sur Donatello ) . En cela, son petits fils Laurent de Médicis lui ressemblera beaucoup.

Donatello a été un sculpteur qui a connu le succès de son vivant. Il a très vite reçu des commandes importantes pour des édifices religieux de Florence (notamment la Cathédrale Santa Maria del Fiore) et son travail pour les représentations de David, Saint Jean-Baptiste et autres apôtres va beaucoup plaire. Ce sont d’ailleurs des sculptures qui inspireront un jour Michel Ange.

 » David  » 1430/32 DONATELLO (Cette sculpture se trouve au Musée du Bargello à Florence)

Le succès de son travail sur le marbre et le bronze est tel que sa réputation ne va pas se borner à Florence, elle va s’étendre dans toute l’Italie et il ira travailler dans d’autres villes de la péninsule comme Rome, Venise, Modène, Ferrare, Sienne etc… , mais reviendra toujours dans sa ville natale. Cosme de Médicis va en faire son protégé, le soutiendra beaucoup financièrement parlant, ce qui lui permettra de ne pas se faire de souci pour le côté financier et penser uniquement à sa sculpture. Il va honorer de nombreuses commandes pour Florence.

Le soutien de Cosme Ier va même perdurer après sa mort car il laissera des instructions testamentaires concernant Donatello, à savoir que son héritier Pierre Ier a dû non seulement continuer le mécénat et le protectorat envers l’artiste, mais lui concéder une rente et une maison. Lorsque Donatello décèdera à son tour, il aura droit à des funérailles exceptionnelles pour un artiste et selon le vœu qu’il exprima, il sera enterré auprès de Cosme Ier en l’église San Lorenzo de Florence. Après Pierre Ier, Laurent de Médicis dit Le Magnifique se révèlera être un grand mécène et promoteur des arts lui aussi.

2. Michelangelo  di Lodovico Buonarroti Simon dit : MICHEL-ANGE

Michelangelo BUONARROTTI dit MICHEL-ANGE (1475/1564) par Daniele DA VOLTERRA

Michel-Ange, maître du sublime, virtuose du marbre, grand admirateur de l’Antiquité, passionné de mythologie, a été doué que ce soit dans la sculpture son art de prédilection, mais aussi dans la peinture(ce sont les fresques qui l’attirent surtout / Celles de la Chapelle Sixtine, des chefs d’œuvre, vont l’occuper de 1508 à 1512) , l’architecture et même la poésie. Il avait la réputation d’être un forcené du travail, un perfectionniste jamais véritablement satisfait des œuvres sur lesquelles il travaillait et qu’il abandonnait souvent car n’arrivant pas à obtenir ce qu’il souhaitait. Il a été le père du mouvement maniériste (1520/1580) entre Renaissance et Baroque.

On peut vraiment affirmer qu’outre son immense talent, sa grande chance aura été de se trouver à Florence, à une époque où les artistes étaient vraiment protégés par les grandes familles, notamment les Médicis. Plus que quiconque, il va être un maître dans ce duo formé par le corps et l’âme (sujet de l’expo de ce jour), dans cette recherche de la beauté idéale du corps humain, lequel pour lui a toujours eu un dessein divin. Il s’est énormément intéressé à l’anatomie pour pouvoir parfaitement représenter un corps, il a même été jusqu’à pratiqué des dissections anatomiques sur des cadavres qu’il trouvait dans le couvent de Santo-Spirito. .

Un sculpteur très inventif, doté d’un talent inné, profondément original, toujours en conflit entre le religieux et le profane , reconnu de son vivant comme étant véritablement un surdoué dans son art. Une carrière longue de 75 ans, avec un immense succès de son vivant et une biographie qui lui sera même consacrée dès 1552 !

Il est né dix ans après la mort de Donatello. Quand il débutera la sculpture, ce dernier avait été mis un peu de côté par de nouveaux artistes qui proposaient autre chose. Michel-Ange, au contraire, va tenir à se rapprocher du travail, des principes, des procédés, du style de Donatello. Par ailleurs, il va se former intellectuellement dans le milieu culturel où il se trouvait quand il vivait au palais de Laurent de Médicis, en début de sa carrière. A cela s’ajoutaient toutes ses réflexions personnelles sur la foi, le mystique.

Considérant que le summum de la sculpture se trouvait dans la taille d’un bloc de pierre, il va très tôt se tourner vers le marbre, une matière qui deviendra une véritable passion pour lui. Avant de tailler, il dessine de nombreuses esquisses qu’il étudie avec beaucoup de précision et minutie.

Son travail a eu énormément d’influence ( et il a servi de modèle) sur les sculpteurs français notamment Carpeaux, surtout Rodin au XIXe siècle qui découvre Michel-Ange lors de ses promenades au musée du Louvre. Il va être l’un de ses plus fervents admirateurs, n’hésitant pas à se rendre à Florence pour mieux le connaître.

Michel-Ange fut, ce que l’on peut appeler un artiste complet, un grand sculpteur, mais également un dessinateur (il a laissé beaucoup de dessins qui permettent de se rendre compte combien il était doué dans cet exercice) , un peintre, un architecte, un urbaniste et un poète à ses heures perdues. On parle peu de cette activité poétique, mais il a quand même écrit plus de 300 poèmes.

En grande partie, des textes d’amour probablement adressés à Vittoria Colonna, une femme passionnée, charismatique, issue de la grande noblesse, mariée à un général qui s’était distingué dans la bataille de Pavie, le marquis Ferrante Francesco d’Avallo. Elle a beaucoup souffert de ses nombreuses infidélités. En 1535, elle rencontre Michel-Ange. Il a 63 ans, elle 46. Leur grande amitié se fera plus intime trois ans plus tard. Elle s’était jetée à corps perdu dans la religion et va beaucoup contribuer à renforcer la foi du sculpteur et l’inspirer pour la poésie. Elle fit le choix d’habiter dans un couvent, non loin de l’appartement où il vivait. Elle meurt en 1544. Il était à ses côtés : «  Rien ne me désole tant que de penser que je l’ai vue morte, et que je ne lui ai pas baisé le front et le visage, comme j’ai baisé sa main. »

 » Il n’était point besoin à ton alme beauté de me lier, déjà vaincu, par quelque corde. Car s’il m’en souvient bien, d’un seul regard je fus proie et captif. Aux grands tourments que nous savons, force est qu’un faible cœur cède. Mais qui jamais croira que, pris à tes beaux yeux, en peu de jours, un bois brûlé, desséché, reverdisse ? …  » MICHEL-ANGE (Madrigal LII / Extrait de son recueil Poésies)

 Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni est né en 1475 à Caprese, non loin de Florence, dans une famille plutôt bourgeoise qui comptait 5 enfants. Il perd sa mère à l’âge de 6 ans, son père, Ludovico Buonarroti, premier magistrat, est très occupé et le confie à une nourrice. Passionné par le dessin dès l’enfance, c’est auprès du mari de cette femme, un tailleur de pierre, qui naîtra sa passion pour la sculpture.

 » Homme nu, debout, la tête de profil tournée vers la droite  » Dessin de MICHEL-ANGE 1504/1506 (Musée du Louvre / Paris )
 » Marie-Madeleine tenant une couronne d’épines  » 1500 env. Dessin de MICHEL-ANGE (Musée du Louvre/Arts Graphiques/Paris)

A l’âge de 13 ans, et malgré les réticences paternelles, il finit par convaincre son père de le laisser vivre sa passion. Ce dernier le fait entrer chez un peintre Domenico Ghirlandaio. Michel-Ange ne se sentira pas franchement heureux car la peinture n’est pas ce qu’il préfère. Il rencontre un jour un disciple de Donatello, Bertoldo Di Giovanni , qui enseigne l’art de la sculpture dans une petite école financée par Laurent Médicis, le prince de Florence, dit le Magnifique, bel homme, intelligent, doté d’un grand sens politique, orgueilleux, aux dires de tous : un véritable tyran, mais aussi un collectionneur et un mécène avisé.

Le talent de l’adolescent ne passe pas inaperçu. Il est très vite se faire remarquer par Laurent Médicis qui, après avoir obtenu l’accord de Ludovico Buonarrotti, le prend sous son aile et l’installe dans son palais. Un lieu où il va pouvoir non seulement rencontrer tout ce qui compte de personnalités importantes dans le domaine artistique et culturel, lesquelles vont sceller de façon assez définitive son spirituel et son humanisme, mais il pourra également admirer des statues de la Grèce antique faisant partie des collections de son protecteur.

«  Le jeune archet  » 1497 env. MICHEL-ANGE (Metropolitan Museum New York )  » J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer «  MICHEL-ANGE

Reprenant une technique de Donatello ( stilacciato) il commence des par des bas-reliefs magnifiques toujours encouragé et soutenu financièrement par Laurent Médicis. Malheureusement, ce dernier décède en 1492. Son fils Pierre n’est pas du tout intéressé par Michel-Ange, et non disposé à poursuivre le mécénat et protectorat de son père. Il quitte Florence, se rend à Bologne, et arrive à Rome en 1496, précédé non seulement par sa réputation, son talent, mais aussi ses nombreuses connaissances techniques dans de nombreux domaines.

Six ans plus tard, c’est le retour à Florence où diverses et importantes commandes l’attendent. En 1505, le Pape Jules II le rappelle à Rome pour qu’il réalise son monument funéraire. Un travail énorme, tout en marbre de Carrare, qui finalement restera inachevé car Michel-Ange est reparti pour Florence et ne travaille qu’à temps partiel sur ce projet.

En 1508, retour à Rome, toujours à la demande du Pape, pour exécuter des fresques dans la voûte de la Chapelle Sixtine. Un travail épuisant qui va lui prendre quatre années de sa vie. En peinture, c’est, en effet, dans le travail fresquiste que Michel-Ange s’est distingué. Ce n’était pas un travail facile, car il nécessitait d’avoir beaucoup de maîtrise, de minutie. En cela, Michel-Ange a laissé des chefs-d’œuvre.

Chapelle Sixtine à Rome (Italie)
La photo montre les neuf panneaux-fresque du plafond de la Chapelle Sixtine. Ce sont des scènes importantes de l’Ancien Testament. Les six tableaux du début ont pour sujet la création de la terre, des cieux, de l’homme, issus des trois premiers chapitres de la Genèse.

En peinture sur support, la seule que laissera Michel-Ange, sera le tableau Tondo Doni (tempera sur bois-très ancienne technique picturale. Pigments de couleurs mélangés avec un jaune d’œuf ou de la colle. La préparation est émulsionnée avec de l’eau. Il faut être très rapide pour l’utiliser car elle sèche très vite ) datant de 1506/1508, une commande des époux Doni, Agnolo et Maddalena, que l’on peut admirer à la Galerie des Offices de Florence

 » Tondo Doni  » MICHEL-ANGE ( Galerie des Offices à Florence)

En 1513, Jules II décède. Son successeur le pape Léon X demande à Michel-Ange de retourner à Florence pour terminer différents chantiers . A la mort de Léon X en 1521, un nouveau pape est nommé : Clément VII. Avec lui, Michel-Ange va énormément se consacrer à l’architecture que ce soit à Rome, mais aussi à Florence. Des gros travaux qui vont avoir raison de sa santé. Dans ce domaine, comme dans la sculpture ou la peinture, Michel-Ange va favoriser le monumental, le majestueux. Il sera, du reste, vivement critiqué pour agir de la sorte. Et pourtant, ses œuvres sont empreintes de profondeur et d’émotion.

Il meurt à Rome en 1564 à l’âge de 89 ans – Il repose à Florence en l’église Santa Croce.

Avant de terminer sur ce merveilleux artiste, j’aimerai dire un petit mot sur 1) son superbe groupe sculpté La Pietà, d’une grande richesse, merveilleux exemple du génie, du raffinement, du caractère profond et méditatif de cet artiste. On note la minutie qui a été apportée aux moindres détails, que ce soit dans les plis du vêtement de la Vierge, la finesse de son visage, le pagne du Christ, sa chevelure, mais également son corps. Tout y est infiniment touchant notamment dans les gestes de la mère qui soutient son fils.

Elle se trouve désormais dans une chapelle en la Basilique Saint-Pierre de Rome. Une œuvre de jeunesse puisqu’il n’avait que 23 ans. Elle lui a été commandée en 1497 par le cardinal Jean Bilhères de Lagraulas, ambassadeur de France, et sera achevée en 1499. Il souhaitait qu’elle soit placée comme ornement dans la chapelle des Rois de France, la chapelle Pétronille en la basilique Saint-Pierre de Rome . C’est un banquier, Jacopo Galli, qui va la financer. Malheureusement, l’ambassadeur décède avant même qu’elle ne soit terminée (1499) . C’est une splendeur sculpturale est la seule qui porte la signature de Michel-Ange. En effet, son nom en latin Michael Angelus Bonarottus.Florent.Faciebat est inscrit sur le bandeau qui se trouve sur la poitrine de la Vierge.

 » La Pietà  » MICHEL ANGE (Basilique Saint-Pierre de Rome)
Signature de MICHEL-ANGE dans le bandeau de la Vierge

Il reviendra sur le thème de la Pietà entre 1547/1555 avec la Pietà Bandini où l’on retrouve le Christ mort, la Vierge, Marie-Madeleine et Nicodème (ce dernier a les traits de Michel-Ange) . La dernière sera exécutée en 1555/1564, il s’agit de la Pietà Rondanini (Castello Sforzesco à Milan)

 » Pietà Bandini  » 1547/1555 MICHEL-ANGE (Museo dell’Opera del Duomo / Florence)
« Pietà Rondanini  » 1555/1564 MICHEL-ANGE (Castello Sforzesco à Milan)

2) Son David, célèbre dans le monde entier. Trois années ont été nécessaires pour qu’il sorte du bloc de marbre de carrare, monumental (4,34 m) qui lui fut confié en 1501 ; un bloc laissé un peu à l’abandon par d’autres qui avait renoncé à l’utiliser. Michel-Ange fait le choix de représenter un jeune homme très viril, magnifique, qui devait servir, au départ, comme ornement du Duomo, mais qui sera finalement installé sur la Place de la Seigneurie à Florence. Désormais, on peut l’admirer à la Galleria dell’Academia de Florence.

On va s’extasier devant cette sculpture, expressive, audacieuse, puissante, avec ce corps sublime, tout en rotation. Il était déjà très célèbre, reconnu comme un surdoué, les qualificatifs, louant ses qualités, ne feront que s’accroitre après cela.

 » David  » – MICHEL-ANGE

L’accent circonflexe et la petite cédille …

 » Entre deux vers
D’un long poème
D’un poème fort ennuyeux
La cédille aux yeux de verveine
qui nattait ses jolis cheveux
rencontra l’accent circonflexe
Curieuse quoiqu’un peu perplexe
Sans moi vous l’eussiez deviné
Elle lui dit pour commencer
Quel bizarre chapeau que le vôtre
Seriez-vous par hasard gendarme ou polytechnicien
Et que faites-vous donc sur le front des apôtres
Est-ce vous la colombe ou la fumée du train
Je suis je suis gentille cédille
Le S escamoté des mots de l’autrefois
C’est à l’hostellerie qu’on emmenait les filles
Le S a disparu me voici sur le toit
Et toi que fais-tu cédille
A traîner derrière les garçons
Sont-ce là d’honnêtes façons
N’es-tu point de bonne famille
Accent bel accent circonflexe
Voilà toute ma vérité
Je t’aime et pour te le prouver
Je fais un S avec un C  » Jean-Pierre ROSNAY (Poète et écrivain français / Extrait de son recueil Comme un bateau prend ma mer)

Jean-Pierre ROSNAY 1926/2009

Le Louvre et les peintres …

 » Depuis son ouverture en 1793, le Louvre n’a pas cessé d’être pour un peintre le plus pertinent moyen de reconnaître et d’éprouver son ambition : parce que , musée, il a été un atelier. Il le fut déjà durant le règne de Louis XIV lorsque celui-ci, après avoir établi la Cour à Versailles, accepta que des artistes y soient logés et y travaillent. Dès 1661, l’Académie royale de peinture et de sculpture, créée par sa volonté, tient ses séances dans la Grande Galerie et dispose du Salon Carré pour y présenter les oeuvres de ses membres. En 1793, comme d’autres institutions mises en place par la ci-devant monarchie, cette académie est abrogée. Les artistes qui résident et travaillent au Louvre en sont chassés par l’empereur Napoléon Ier au prétexte qu’ils risquaient de mettre le feu à un musée qui porte son nom depuis 1803, lequel rassemble des œuvres de toute l’Europe soumise à son impérial pouvoir.

Les chefs d’œuvres d’Italie que lui a concédés le traité de Tolentino sont entrés dans Paris les 9 et 10 thermidor an VI ( 27 et 28 juillet 1798) , ont été exhibés en un cortège qui a traversé la ville du Jardin des Plantes au Champ-de-Mars pour revenir enfin vers le Louvre. En 1801, de retour d’exil ( il n’aurait pas été prudent en 1789 de s’attarder en France lorsque l’on a été la portraitiste de la reine Marie-Antoinette ) Mme Vigée-Lebrun ne manque pas de s’y précipiter :  » on peut penser avec quel empressement je me rendis au musée du Louvre qui possédait tant de chefs-d’oeuvre !  »

Si en 1814, après la première abdication de l’empereur le congrès de Vienne ne remet pas en cause le traité de Tolentino, en 1815 les alliés, qui en ont enfin fini avec un Napoléon vaincu à Waterloo, exigent le retour des œuvres vers leurs pays d’origine. Le Louvre se vide ( presque ). N’y demeurent que les œuvres saisies par la Révolution, devenues des biens nationaux , qui composent l’essentiel de ses collections. La Restauration n’ose pas les restituer aux ci-devant aristocrates. Le Louvre commence a être alors un singulier atelier.

Si les peintres se risquent à définir le Louvre , ce n’est pas à un atelier qu’ils songent, mais à une bibliothèque, à un livre parfois . Bibliothèque ou livre, le Louvre détermine chez les uns et les autres la même exigence, peindre  » à partir de sa propre expérience  » peindre «  suivant notre tempérament personnel « . Ce qui laisse entendre que le Louvre ne saurait pas plus donner des recettes qu’imposer une admiration ou un respect qui conviendrait à se satisfaire des copies. Le Louvre suscite des défis, offre le moyen de surmonter une soudaine difficulté.

«  Le Louvre, quel mot magique ! Allez au Louvre, c’est comme ouvrir la Bible ou Shakespeare. Le Louvre est une chose magique. Cela tient aux proportions, à l’architecture des salles. Même l’ombre y est propice. Les murs sont formidables. Au Metropolitan Museum, à la National Gallery de Washington, vous ne trouverez pas cette magie. A l’Ermitage oui. Une grande part de la fascination que le Louvre exerce sur les artistes vient de là.  » Marc CHAGALL (Peintre et graveur français)

 » En fait, ce que je voyais du Louvre n’agissait pas sur moi de façon directe. Je m’y sentais comme dans une bibliothèque renfermant des ouvrages du passé, et je voulais créer quelque chose à partir de ma propre expérience. » Henri MATISSE ( Peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français)

 » Le Louvre est un livre où nous apprenons à lire. Nous ne devons cependant pas nous contenter de retenir les belles formules de nos illustres devanciers. Sortons-en pour étudier la belle nature, tâchons d’en dégager l’esprit, cherchons à nous exprimer suivant notre tempérament personnel. Le temps et la réflexion d’ailleurs modifient peu à peu la vision et enfin la compréhension nous vient. » Paul CÉZANNE (Peintre français, précurseur du post-impressionnisme et cubisme)

«  Chacun chante sa chanson s’il a de la voix. Lorsque je dis qu’on apprend à peindre au Louvre, je n’entends pas dire qu’on aille gratter les vieux vernis des tableaux pour chiper les trucs et recommencer Rubens ou Raphaël. On doit faire la peinture de son temps. Mais c’est là, au musée, qu’on prend le goût de la peinture que la nature seule ne peut vous donner.  » Auguste RENOIR ( Peintre impressionniste français)

 » J’allais au Louvre tous les jours. Je voulais voir toute la peinture. Quand je suis arrivé j’étais désaxé, paralysé. Pendant trois ou quatre mois je n’ai pas été capable de peindre. Mes compagnons se sont mis à travailler tout naturellement. Moi, au fond, j’étais content de mon incapacité ; elle prouvait que j’avais reçu une secousse. Plus tard, je venais tous les après-midi. Ça m’aidait, par choc ou par opposition. Ce qui m’impressionnait surtout c’était les intérieurs hollandais où il y avait un tout petit point … tac ! comme un œil de mouche. Pour moi c’était la chose capitale. C’était plus que la minutie, c’était le point aigu dans une toile assez grande … aigu, lumineux. Un œil de microbe.  » Juan MIRO ( Peintre, sculpteur, céramiste espagnol )

 » L’école buissonnière était quotidienne et absolue. Mes journées se passaient au musée du Louvre. Mais mon obsession était le Louvre. Il ne se passait guère un jour que je n’y misse les pieds. Mon admiration était délirante pour les primitifs qui me paraissaient être alors la plus vraie, la plus pure, l’absolue peinture. Je ne pensais plus qu’à cela et ne venais plus que pour cela. Je vécus ainsi jusqu’en 1899. » André DERAIN ( Peintre français fondateur du fauvisme, graveur, illustrateur,  écrivain)

Texte et citations de Pascal BONAFOUX – Historien de l’art, professeur à Paris VIII

 » Salon carré du Louvre  » Alexandre BRUN
 » Projet d’aménagement de la Grande Galerie  » Hubert ROBERT
 » Mary CASSATT au Louvre  » Edgar DEGAS
 » Une galerie du Louvre  » Samuel MORSE
 » Intérieur du Louvre  » Victor DUVAL
 » Une artiste copiant le tableau Jupiter et Antiope du Corrège  » Louis BÉROUD
 » Vue du Salon des Saisons  » Peintre inconnu

30.5.2021 : Fête des mamans …

 » Tu m’as donné le jour,
Tu m’as offert la vie,
Et bercée par ton amour
Se sont enfuies
Mes peurs d’enfant,
Envolées mes tristesses,
Sur ton cœur de Maman
Débordant de tendresse !

Suspendue à ton sourire,
J’ai essayé de grandir
Tout doucement,
De retenir les ans,
Et le temps qui m’a poussée
Vers l’indépendance désirée,
N’a jamais brisé le lien
Qui lie mon coeur au tien !

Tu as protégé mon enfance,
Ensoleillé mon adolescence,
Tu illumines chaque jour mon existence ! « Véronique AUDELON (Poétesse française)

Murmurer à l’oreille d’un cheval …

« Pour parler aux animaux, on a toujours cru qu’il faudrait faire appel à la magie. Des légendes ancestrales en passant par les contes de fées, c’est un des rêves humains les plus anciens et les plus intimes. Aujourd’hui une nouvelle générations d’hommes et de femmes a, au contact des chevaux, découvert la part de réalité que recèle ce mythe. Ils sont parvenus à se mettre dans la peau du cheval, à lui parler, à se faire obéir de lui. Lorsque les hommes commencent à apprendre des chevaux et à penser comme des chevaux, alors la magie advient. C’est un fait, le cheval ne ment pas. Pour lui, il n’y a pas de frontière entre ses ressentis et ses actes. Qu’il éprouve de la peur, de la gêne, de la soumission, de la témérité ou simplement du calme et de l’assurance, le cheval vous l’exprimera précisément, de même qu’il vous dira ce qu’il attend de vous. Avec la plus grande sincérité.

Pour obtenir des résultats, vous allez devoir faire preuve d’ouverture d’esprit, laisser votre cheval vous apprendre à communiquer avec la même profondeur d’esprit et la même transparence que lui. C’est la que la magie commence. C’est magique parce que ce que les chevaux ont besoin d’entendre de nous correspond exactement à ce que nombre d’entre nous aimeraient entendre …. d’eux mêmes. Ces animaux attendent de nous une assurance calme et concentrée. De la cohérence. De la force et de l’empathie. En résumé, ils attendent le meilleur de nous-mêmes. En outre, comme ils détectent nos doutes, nos peurs.

La grande difficulté du dressage n’a rien à voir avec le cheval. Il s’agit en fait d’apprendre à vous connaître vous-même, tout en découvrant qui est votre animal et en comprenant quel dresseur vous devez être pour établir entre vous une relation de respect et de confiance mutuels. Pour convaincre un cheval de baisser la garde, de se montrer calme, réactif, de faire preuve de confiance et de courage, il vous faut commencer par posséder vous-même ces qualités. Vous ne pouvez pas vous contenter de les afficher. Il faut tomber le masque, oublier vos conflits et vos craintes afin d’être le maître de la situation, en confiance. Tout ce que l’on enseigne à un cheval, on peut se l’enseigner à sois-même. On se rendra alors compte que lorsqu’un cheval nous perçoit détendu, équilibré, concentré, tout le monde nous perçoit aussi ainsi.

Les chevaux ont du monde une vision fondamentalement différente de la nôtre. A bien des égards, cette vision et leur rapport à leur congénères sont à l’opposé de notre perception pour notre environnement. Dès lors, ces animaux ont élaboré des techniques à part pour vivre au monde et vivre avec leurs frères à sabots. Je crois que nous avons beaucoup à apprendre de leur approche. Je crois qu’en développant une conscience un peu plus équine du monde et de notre façon d’y trouver une place, nous parviendrons à devenir des êtres humains plus complets, qui travaillent et qui échangent avec d’autres, sans pour autant se laisser marcher sur les pieds.

Par ailleurs, dans notre monde globalisé et interconnecté, où chacun est affecté par les actions de tous les autres, il me semble que les enseignements des chevaux en viennent à constituer une étape nécessaire à notre évolution. De la magie à grande échelle. La chose vous paraît un peu farfelue ? Vous vous trompez. Il n’y a rien de plus réel et concret que cela….  » Chris IRWIN ( Dresseur et chuchoteur de chevaux mondialement connu – extrait de son livre Les chevaux ne mentent jamais – Propos recueillis par Bob WEBER  éditeur canadien – Traduction française de Christophe ROSSON)

Prière de ne pas cueillir …

 » J’ai cueilli ce matin un très joli bouquet,
Mais tellement fugace et tellement fragile
Que j’ai honte d’avoir tué ces fleurs graciles
Qui auraient survécu presqu’encor jusqu’en mai .

Non, je n’aurais pas dû ! D’autant que le jardin
Est fleuri tant et plus d’espèces plus costaudes.
Tous ces coquelicots qui n’ont plus l’air de rien
Et cette pâquerette un tantinet noiraude

Me font vraiment pitié ! Pourquoi avoir cueilli
Des fleurs ensauvagées, que pas même le vent
N’avait su déchirer ? Bientôt anéanties,
Il ne va en rester que des débris puants

Flanqués à la poubelle ! Il ne faut pas toucher
Aux frêles fleurs des champs : elles ne sont pas faites
Pour être apprivoisées ! J’aurais dû renoncer
A cueillir bêtement ces chétives pauvrettes… » Prière de ne pas cueillir est un texte de Vette de FONCLARE (Poétesse française)

Alexander AVERIN

L’inspiration …

 » Dans le secret de ton être peut se manifester l’inspiration. Ce mot, inspiration, vient du latin in spiritu qui signifie que tu es alors immergé dans la profondeur de ton propre esprit. En cet instant privilégié s’entremêlent l’intuition, le sentiment, l’émotion et la joie. Tu as alors rendez-vous avec ta créativité. » Jean PROULX (Philosophe et théologien québécois / Extrait de son livre Grandir en humanité)

« L’inspiration » William BOUGUEREAU

Rodelinda … Friedrich HAENDEL

(Vidéo : Ouverture / IL COMPLESSO BAROCCO dirigé par Alan CURTIS)

Rodelinda est un merveilleux opéra créé à Londres en 1725. Le livret est de Nicola Francesco Haym d’après celui de Antonio Salvi, ce dernier ayant été inspiré par la pièce de Pierre Corneille en 1652 Pertharite roi des Lombards. Il tombera dans l’oubli et sera le premier opéra séria de Haendel qui sera repris au XXe siècle (1920) .

Une histoire d’amour passion, de fidélité, de rivalité politique et sentimentale, de pouvoir, de deuil, qui met sur le devant de la scène une émouvante héroïne, féministe avant l’heure. Une œuvre lyrique d’une grande richesse que ce soit dans le musical, le vocal, et dans l’intensité dramatique. Il y a énormément d’expressivité et de sensibilité . L’Ouverture est flamboyante, les arias brillantes, virtuoses, d’une grande pureté, et le duo, proposé ci-dessous, magnifique.

(Vidéo : Duo avec Philippe JAROUSSKY et Nuria RIAL – Ils sont accompagnés par l’ENSEMBLE ARTASERSE)

Hyacinthe RIGAUD ou le portrait Soleil …

 » La vérité brillait dans tout ce qu’il faisait. Rigaud savait donner à ses portraits une si parfaite ressemblance , que du plus loins qu’on les apercevait, on entrait pour ainsi dire en conversation avec les personnes qu’il représentait. » Antoine DEZALLLIER D.ARGENVILLE (historien d’art)

 » Peindre un portrait c’est un vrai métier ! Cela prend un certain temps : compter deux après-midi de pose pour un modèle standard. C’est long et les modèles s’ennuient. Pour que le temps passe plus vite mieux avoir de la conversation. Cela tombe bien, tous les critiques s’accordent à reconnaître que je suis exceptionnellement aimable. Quand un client arrive dans mon atelier, l’un de mes collaborateurs inscrit son nom dans un registre, puis il lui propose de choisir le format de son tableau et les accessoires avec lesquels il souhaite être représenté. Plus le tableau est grand et original, plus il coûte cher. Certains disent que je pratique les prix les plus élevés de Paris. A ceux-là je réponds qu’il faut bien que je trouve un moyen de sélectionner ma clientèle car jamais je ne pourrai peindre tout le monde !  » Hyacinthe RIGAUD

La fermeture des musées a complètement bouleversé le programme des expositions. Certains d’entre eux ont dû les annuler, d’autres les prolonger, ou les maintenir même pour une très courte durée. C’est le cas de cette superbe rétrospective proposée par le Château de Versailles. Elle a réouvert ses portes le 19.5. mais ne va durer que jusqu’au 13.6.2021. C’est vraiment regrettable car elle est magnifique et si vos promenades vous portent jusqu’à Versailles avant qu’elle ne se termine, je ne peux que vous conseiller d’aller la voir.

Hyacinthe Rigaud ou le portrait Soleil met à l’honneur ce merveilleux peintre, brillant, raffiné, prolifique, un maître du portrait, qui a eu une grande admiration pour la sculpture, qui fut tout aussi talentueux dans les grands formats que ceux plus intimistes. Elle nous permet également de mieux comprendre son processus de création, les formats des tableaux, les dessins, les esquisses, mais vous permettra aussi d’en découvrir d’autres, très talentueux, parmi la très belle collection de portraits que détient ce lieu.

Une exposition chronologique et thématique avec environ 150 œuvres présentées, parmi lesquelles, bien sur, des portraits des rois Louis XIV et Louis XV et de nombreuses autres personnalités de cette époque : personnalités royales françaises et étrangères aussi, de la Cour, des financiers, des contrôleurs généraux, des poètes, des écrivains, des musiciens, des acteurs, des sculpteurs, des évêques, des cardinaux, des ministres, des diplomates, des militaires , mais également d’autres tableaux de sujets divers … On compte environ 1500 portraits réalisés tout au long de sa fabuleuse carrière.

La scénographie a été réalisée par Pier Luigi Pizzi, un architecte italien à la réputation internationale. Ce choix n’est pas anodin puisque Pizzi est un grand admirateur de l’œuvre de ce peintre. En connaissance de quoi, l’expo bénéficie d’une superbe et très riche décoration qui nous ramène un peu au faste que l’on pouvait trouver au temps du roi Soleil avec, par exemple, des superbes tissus tendus tissés de fils d’or tout droit venus de la Sérénissime. Si ce peintre pouvait être présent, il serait très admiratif de ces tissus, lui qui, toute sa vie, a éprouvé pour eux une véritable passion. D’ailleurs, il a su en donner un aspect, un rendu magnifique dans ses différents tableaux.

 » Jean de LA FONTAINE  » 1690 – Hyacinthe RIGAUD (Musée Carnavalet à Paris/France)
 » Portraits de Charles LE BRUN et Pierre MIGNARD « (peintres du roi) 1730 – Hyacinthe RIGAUD (Musée du Louvre/Paris)

« Étude de fleurs » 1720 Hyacinthe RIGAUD (Musée des Beaux Arts à Dijon/France)
 » Buste d’un serviteur noir tenant un arc » 1697 Hyacinthe RIGAUD (Musée des Beaux-Arts de Dunkerque/France)

Jacinto Rigau-Rosa i Serra (qui deviendra Hyacinthe Rigaud) est né en 1659 à Perpignan. A cette époque, sa région natale était catalane et ceux qui y vivaient étaient sujets du roi d’Espagne. Cela changera lorsqu’elle sera annexée à la France par le Traité des Pyrénées. Il est l’ainé. Après lui viendront un frère ( Gaspard ) et une sœur (Marguerite-Elisabeth)

Ce fut un éminent portraitiste, très réaliste, dont on disait souvent que les personnes représentées dans ses tableaux, étaient vraiment très ressemblantes par rapport aux originaux. Il a toujours eu une passion pour son art mais aussi pour la sculpture, la peinture religieuse et flamande. Sa carrière rapide et fulgurante lui a permis de vivre confortablement, notamment grâce aux portraits royaux et ceux de la Cour, sans oublier ceux de toutes les personnalités du monde de l’art de l’époque qu’il soit pictural, sculptural mais aussi poétique et littéraire, sans oublier les archevêques, les évêques qui n’hésiteront à payer très cher ses tableaux.

Il a connu une réussite époustouflante qui lui a permis de devenir premier peintre du roi, recteur de l’Académie royale de peinture et de sculpture, et chose importante il a permis au portrait de grimper sur l’échelle hiérarchique des genres.

Il a peint de nombreux sujets masculins, mais des femmes également. Il a été leur peintre favori et pourtant, il avouera que les peindre n’était pas vraiment ce qu’il préférait et pour cause : il disait  » Si je les peints telles qu’elles sont, elles ne se trouveront pas assez belles, et si je les flatte, elles ne se reconnaitront pas. »

« Portrait de Marguerite-Henriette DE LABRILLE  »(fille d’un magistrat-épouse du procureurCARDIN LE BRET) 1712 Hyacinthe RIGAUD (Collection particulière)
« La princesse palatine » 1713 Hyacinthe RIGAUD & atelier ( Collections du château de Versailles/France)

Ce peintre a donné au portrait ses Lettres de Noblesses à une époque ( XVIIIe) où le portrait n’était qu’un genre mineur par rapport à la peinture d’Histoire (ou celle de la mythologie) qui était au sommet de la hiérarchie des genres. Il l’a fait évoluer, en a bouleversé les codes, et lui a donné une grande importance. Il en a peint plus de 1500 !

Son père était tailleur en vêtements. Toutefois, son grand-père et le père de celui-ci étaient tous deux des peintres et doreurs. Bon sang ne saurait donc mentir, c’est de ces deux personnes que Hyacinthe recevra ce don inné qu’il a eu, très tôt, pour la peinture. Impossible pour lui de reprendre la boutique familiale lorsque son père décède. Il souhaite faire de sa passion une profession. Sa mère, Maria Serra, avec laquelle il avait un lien très privilégié et aimant, va soutenir son projet et lui permettre de le réaliser.

Lorsqu’il sera très connu, riche et célèbre, il retournera dans sa ville natale pour partager tout cela avec sa mère qui n’avait jamais cessé de croire en lui. Il fera différents portraits d’elle et c’est d’après l’un d’eux que son ami le sculpteur Coysevox réalisera un buste magnifique, une œuvre qu’il va garder précieusement dans son atelier jusqu’à sa mort. A sa demande elle sera offerte au Dauphin.

Buste de Maria Serra, mère de l’artiste – 1706 Antoine COYSEVOX (Musée du Louvre/Paris)  » J’avais fait le portrait de ma mère Maria Serra en 1695. J’ai un immense respect pour elle. A la mort de mon père, c’est elle qui a permis à notre famille de survivre. Elle vit à Perpignan, ma ville natale, avec ma sœur Clara, tandis que mon petit frère Gaspard, également peintre, vit à mes côtés à Paris; En 1695, j’ai décidé de retourner les voir en Roussillon, malgré la longueur du voyage : trois semaines dans la poussière du chemin pour l’aller comme pour le retour ! Elle n’avait pas changé. Je l’ai peinte avec un turban et son corsage traditionnels, typiques des vêtements des femmes de Perpignan. Mais j’avais une autre idée derrière la tête : commander son buste à mon ami le sculpteur Antoine Coysevox, en marbre, le matériau le plus noble qui soit. C’était encore rare à l’époque pour une femme, et même pour une reine, de surcroît ! Antoine a mis dix ans pour exécuter cette œuvre. Elle ne m’a jamais quitté.  »
« Portrait de Maria Serra en deux attitudes  » 1695 – Hyacinthe RIGAUD (Musée du Louvre/Paris-France)

C’est ainsi qu’il débutera son apprentissage de peintre à l’âge de 12 ans à Carcassonne, puis à Montpellier . C’est là, dans l’atelier d’un peintre qui possédait une fort belle collection de tableaux, qu’il va, grâce aux copies de ses toiles de Maîtres, se perfectionner dans la peinture , à Lyon, et ce avant de partir s’installer à Paris en 1681. C’est son désir de réussite, et son ambition à vouloir se faire un nom, qui le pousse à se rendre dans la capitale..

En 1682, il se présente au concours de l’Académie royale. Cette année-là Louis XIV et sa Cour s’installent à Versailles. Trois ans plus tard, Rigaud remporte le prix de Rome instauré par l’Académie royale de peinture et de sculpture. C’est Colbert qui lui remettra cette distinction. Elle aurait normalement dû lui permettre de se rendre à Rome, tous frais payés, afin de parfaire sa connaissance de l’Art antique, mais Charles le Brun, directeur de l’Institution à l’époque, va lui conseiller de rester et se parfaire dans l’art du portrait . Ce fut finalement un précieux conseil quand on sait ce que son talent dans ce domaine va lui apporter en réputation et en commandes.

De nombreux portraitistes masculins de l’époque étaient décédés. Il y avait une place à prendre si je puis dire, et ce qu’il va proposer plaira énormément à l’Académie. Le premier sera un joaillier de la Cour. Après lui Corneille en 1683, puis Charles le Brun, Philippe d’Orléans dit Monsieur, frère du roi, Anne-Marie Louise d’Orléans dite La Grande Mademoiselle etc…De très nombreuses personnalités suivront et à chaque fois c’est un succès assuré. Le bouche à oreille fonctionnera merveilleusement bien et arrivera jusqu’à Louis XIV . Il fera venir le peintre et lui demandera de faire un portrait de son petit fils et de lui également.

 » Portrait de Louis de France, duc de Bourgogne  » 1702/03 – Hyacinthe RIGAUD (Kenwood House à Londres/Angleterre)

Je pense que tout le monde a déjà vu une fois ce magnifique portrait exécuté par Hyacinthe Rigaud pour Louis XIV en costume de sacre. Il est très célèbre. Il date de 1701. C’est à la demande de son petit fils Philippe d’Anjou, devenu Felipe V, que ce portrait a été réalisé. Il voulait avoir un portrait de son grand-père. Du coup, le roi, bien que très fatigué, va faire un effort, acceptant de poser, même longtemps parfois, pour Rigaud. Sa majesté va tellement en être satisfaite, qu’elle ne souhaitera absolument pas le faire parvenir à son petit-fils, préférant garder l’original pour lui et éventuellement lui adresser une copie…. qui n’arrivera jamais !

 » Louis XIV en costume de sacre  » 1701 Hyacinthe RIGAUD ( Collections du château de Versailles/France)

Il faut savoir que ce tableau avait une grande importance parce que le roi se trouvait tellement ressemblant que lorsqu’il quittait Versailles, eh bien il souhaitait que son portrait siège dans la salle du trône à sa place. Du coup il était présent sans l’être physiquement. Il faut dire que sa personne est prédominante dans le tableau.

A L’époque où il a été réalisé, le roi est âgé de 63 ans, ce qui était « vieux » pour l’époque. Rigaud aurait pu effacer ce qui traduisait son âge ( rides, cernes, et plus de dents ) , mais il va préférer se tenir plus proche de la réalité plutôt que donner une image  » idéalement parfaite  » qui n’aurait pas été la bonne. On voit donc que le roi à  » l’âge de ses artères « .

Pour l’aspect corporel, c’est l’apparence royale qui sera représentée, sa puissance, sa grandeur. On peut y voir son manteau en velours bleu, doublé d’hermine avec des fleurs de lys. Tout ce qui est dentelle, soie, et autres passementeries est bien français et provient des ateliers royaux. Tout y est très riche, y compris les petites chaussures qui sont ornées de diamants. On peut dire que le roi a belle allure dans ce tableau.

Les symboles du pouvoir sont auprès de lui : le sceptre, qui lui vient de Charlemagne, la main de la justice qui lui vient de Henri IV, l’épée de la justice qui date du Moyen-Âge, et le collier de l’ Ordre du Saint esprit. C’est un portrait qui se doit d’incarner le pouvoir du roi souverain : pouvoir religieux, militaire, et judiciaire.

Le talent de Rigaud par rapport à d’autres, c’est l’expressivité et le réalisme des visages, son efficacité, la noblesse qu’il a su donner à la personnalité de chacun, la puissance de ses clair-obscur, et son excellence dans le rendu des étoffes. Ses tableaux sont bien équilibrés, subtils, raffinés. Il fut, par ailleurs, soucieux des détails, notamment ceux qui pouvaient appuyer un trait de caractère de la personne qu’il avait en face de lui.

Après Louis XIV dont il fut le grand peintre, il va continuer avec Louis XV. Ce dernier est devenu roi à la mort de son arrière-grand-père Louis XIV. Compte tenu du fait que ceux qui auraient dû prétendre à ce titre étaient morts, à savoir le Grand Dauphin, le Duc de Bourgogne, ou même son frère, on le placera sur le trône à l’âge de 5 ans. Trop jeune pour régner, c’est donc son oncle Philippe d’Orléans qui va assurer la régence jusqu’à la majorité qui lui permettait de régner à savoir 13 ans.

 » Portrait de Louis XV  » 1715 – Hyacinthe RIGAUD (Collections du château de Versailles/France)

Un premier portrait officiel de Louis XV fut commandé à Rigaud en 1715 par le régent Philippe d’Orléans . Louis XIV venait de mourir et, comme je viens de le dire, c’était son arrière-petit fils qui lui succédait. Il le terminera en 1717. On le voit apparaître gracieux, royal, assis sur le trône, portant, non pas le manteau du sacre, mais celui des novices de l’Ordre du Saint-Esprit. Il le portraitisera en 1722 et 1727. Le dernier date de 1736 (buste).

Il faut savoir que chaque portrait royal français, que ce soit pour Louis XIV ou Louis XV, a eu pour but d’exprimer le pouvoir, la magnificence et l’autorité de la France. Dans le cas précis de Louis XV, c’était pour montrer qu’il était le digne héritier de son arrière-grand-père.

Comme son aïeul, Louis XV va avoir beaucoup d’affection pour Rigaud. Il lui accordera de nombreuses pensions et des titres comme celui de Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel (on peut dire que c’était un honneur parce que ce titre n’était donné qu’aux personnes issues de la noblesse).

Sa réputation va aller crescendo. Elle ne s’arrêtera pas à la France, mais s’élèvera au-delà de nos frontières notamment pour des portraits de Philippe V d’Espagne, du roi de Pologne, le grand duc de Toscane etc…

« Portrait de Philippe V d’Espagne « 1701 Hyacinthe RIGAUD ( Collections du château de Versailles/France)

A l’époque, les portraits c’étaient les commanditaires qui choisissaient la façon dont ils voulaient être représentés : assis, debout, en pieds, juste le buste etc… mais également le format du tableau. Rigaud en fera des petits, des grands, sans réel dessin préparatoire, directement sur la toile en commençant par le visage. C’est lui qui s’occupera également des encadrement et, bien entendu, fixera le prix.

Compte tenu de son succès croissant, il a monté un atelier et s’est entouré de collaborateurs (dont son frère) – C’étaient des peintres triés sur le volet, ayant tous une spécialité et du talent. A partir de là, il s’occupait des visages, et l’atelier des collaborateurs du décor et des accessoires. Il est triste de savoir que l’histoire de la peinture ne se souviendra pas d’eux.

 » Portrait de Gaspard RIGAUD « (son frère) – 1691 – Hyacinthe RIGAUD (Musée Hyacinthe Rigaud à Perpignan/France)

Avec une telle réputation et un tel succès, l’Académie a voulu récompenser son talent et en 1700 il fut appelé à en devenir un académicien à plein temps. Deux ans plus tard il deviendra professeur dans ladite institution en 1710 après avoir été adjoint-professeur durant huit ans, recteur en 1733.

En ce qui concerne le mariage, Rigaud n’y a pensé qu’à l’âge de 44 ans : premier contrat de mariage en 1703 avec Marie-Catherine de Chastillon, un modèle, fille d’un procureur au Parlement. C’était en mai, et en novembre le contrat est rompu, nul ne sait pourquoi, lui même ne s’est jamais épanché sur la question. Sept ans plus tard, il se marie avec Elisabeth de Gouy, une veuve avec enfants. Une union très heureuse. Elle décèdera en 1743 dans leur appartement rue Louis le Grand. Elle était âgée de 75 ans. Il en sera très touché car il lui était très attaché

Hyacinthe RIGAUD peignant son épouse Elisabeth De Gouy 1742 – Gravue de Jean DAULLÉ d’après Hyacinthe RIGAUD (collection particulière)

Quelques mois plus tard, lui aussi souffrira de maux de tête et de fièvre et mourra à son tour à l’âge de 84 ans en son domicile de la rue Louis le Grand à Paris. Il fut enterré à l’église des Jacobins, rue Saint-Honoré. Sa tombe a disparu en même temps que l’édifice.

Perpignan reste très attaché à son illustre artiste. En 1890, une statue le représentant fut élevée sur une des places de la ville qui porte son nom Elle a été réalisée par Gabriel Faraill . Depuis 1959 il existe un musée Hyacinthe Rigaud à Perpignan . C’est là que se trouve un magnifique autoportrait (ci-dessous) ainsi qu’une statue en pied le représentant (tous près de l’escalier d’honneur ) avec sa palette de peintre, en plâtre de fonte, réalisée en 1889 par le même artiste.

«  Rigaud en mourant laisse une galerie de grands personnages avec lesquels notre imagination peuple maintenant la galerie des Glaces. Rigaud fut nécessaire à la gloire de Louis XIV et il a participé au rayonnement d’un règne dont il a fixé la majesté. » Louis HOURTICQ (Historien de l’art, français)

« Autoportrait au turban » 1698 – Hyacinthe RIGAUD (Musée Hyacinthe Rigaud à Perpignan/France)