» Danser dans une ronde est magique : la ronde nous parle depuis les profondeurs millénaires de la mémoire. » Milan KUNDERA (Écrivain tchèque naturalisé français)

» Danser dans une ronde est magique : la ronde nous parle depuis les profondeurs millénaires de la mémoire. » Milan KUNDERA (Écrivain tchèque naturalisé français)
» Si tu veux être heureux, ne cueille pas la rose
Qui te frôle au passage et qui s’offre à ta main;
La fleur est déjà morte à peine est-elle éclose.
Même lorsque sa chair révèle un sang divin.
N’arrête pas l’oiseau qui traverse l’espace;
Ne dirige vers lui ni flèche, ni filet
Et contente tes yeux de son ombre qui passe
Sans les lever au ciel où son aile volait;
N’écoute pas la voix qui te dit : « Viens ». N’écoute
Ni le cri du torrent, ni l’appel du ruisseau;
Préfère au diamant le caillou de la route;
Hésite au carrefour et consulte l’écho.
Prends garde… Ne vêts pas ces couleurs éclatantes
Dont l’aspect fait grincer les dents de l’envieux;
Le marbre du palais, moins que le lin des tentes
Rend les réveils légers et les sommeils heureux.
Aussi bien que les pleurs, le rire fait les rides.
Ne dis jamais : Encore, et dis plutôt : Assez…
Le Bonheur est un Dieu qui marche les mains vides
Et regarde la Vie avec des yeux baissés ! » Poème « Le bonheur » – Henri De RÉGNIER (Poète et écrivain français / Extrait de son recueil Vestigia Flammae )
» Nous irons par la vie comme deux oisillons
en quête d’épis blonds et puis nous parlerons
de charmes subtils, de jouissances sublimes
en des mots ingénus et des phrases candides.
Et nous sourirons à la rose notre sœur
derrière la verte et sombre jalousie,
Applaudirons tous deux la céleste harmonie
Du poète et musicien qu’est l’oiseau moqueur.
Nous saluerons cordialement les nuages
qui étreignent les flancs de ces hautes montagnes,
Nous les verrons courir sous l’impulsion du vent
comme un troupeau craintif de petits moutons blancs.
Nous entendrons la forêt se peupler de bruits ;
de chants mystérieux et de voix inou-ïes ;
Nous verrons comment les patientes araignées
Tissent en sept couleurs leurs toiles éthérées.
Nous irons par la vie confondus avec elle,
et rien ne troublera le silencieux calme,
alors l’âme des choses deviendra notre âme
et notre psaume, le psaume de l’étoile.
Et puis un jour, quand l’œil pénétrant et inquiet
saura scruter les profondeurs, et quand l’ouïe
saura bien écouter les voix de l’inouï,
A nos âmes paraîtra le profond secret. » Enrique GONZALEZ MARTINEZ ( Poète mexicain, diplomate, chirurgien-obstréticien / Traduction française par Lorena BENICHOU)
» En 1920, celui qui affirma déjà du haut de ses 24 ans n’être d’une aucune école, découvre Le Cannet. Conquis par cet havre de paix qui répond à sa recherche de tranquillité, de nature et de hauteur, Bonnard passe chaque hiver dans diverses maisons qu’il loue, puis finit par acheter sa maisonnette en 1927, avenue Victoria, dominant la baie de Cannes, avec, au loin, le massif de l’Estérel qu’il baptise Le Bosquet et dont il fait modifier les ouvertures pour que, depuis l’intérieur, la nature soit visible de partout. Il plante un amandier dans son jardin qu’il admire tous les jours en se levant. Chaque année, lors de la floraison de cet amandier, il ne peut s’empêcher de le peindre. » A chaque printemps, il me force à le peindre » dira t-il. Il réalise différentes toiles de son amandier dont sa dernière œuvre, achevée quelques mois avant sa mort. C’est dans ce charmant pigeonnier, selon les mots de son ami Matisse, que Bonnard s’éteint.
Cette dernière œuvre, commencée l’année précédente, est restée inachevée en raison du décès du peintre en 1947. Bonnard travaille sur ce tableau jusqu’à la fin , ne cessant de le perfectionner en y ajoutant toujours plus de bleu, toujours plus de fleurs. Perfectionniste, le peintre considérait qu’un tableau n’était jamais fini. Il allait même jusqu’à se rendre dans les musées où ses tableaux étaient exposés, muni de ses pinceaux, d’une boite de couleurs pour les rectifier, y apporter quelques retouches, rectifier une nuance de vert sur un feuillage, à l’abri des regards du gardien. Peintre intimiste et contemplatif, le coloriste de talent pouvait retoucher inlassablement une œuvre jusqu’à plus de cent fois. La veille de sa mort, il demande même à son neveu Charles Terrasse de rectifier avec du jaune, le vert en bas à gauche de sa dernière toile. Celui-ci s’exécute, effaçant au passage une partie de la signature du peintre.
Ce qui fait le charme de Pierre Bonnard, c’est la présence, derrière la palette vive et lumineuse, d’une angoisse et de mystère donnant aux scènes de vie irradiantes de couleurs, une autre dimension. Ainsi dans la peinture de l’artiste, l’amandier revêt une signification particulière. Un lien très profond unit Bonnard à son jardin qu’il considère comme un Paradis et comme le prolongement de son atelier. Et l’amandier est l’arbre du renouveau. L’aspect anthropomorphique de l’arbre a permis à certains historiens de l’art d’y voir des auto-portraits. En effet, l’amandier symbolise l’immortalité et la solidité.
Comme dans toutes les autres versions, l’amandier occupe la quasi totalité de la toile où il déploie la majesté de sa floraison. Sur presque toute la surface, les fleurs blanches offrent un éclat particulier, accentué par une symétrie verticale centrale du tronc, mais aussi par le contraste des gammes de couleurs entre le haut et le bas du tableau : le bleu du ciel, la floraison avec des couleurs claires ( blanc, rose, mauve), le tronc et les branches en noir et blanc , puis le jardin avec des teintes plus denses ( verts, jaunes, rouges) . Bonnard joue également avec les lignes : celles brisées du tronc et des branches, la ligne verticale du tronc, la ligne horizontale du jardin. La touche est légère, aérienne et rapide, comme pour traduire l’éclosion du printemps. Nul empâtement dans cette toile composée avec des jeux de transparences et d’opacités. » Sabine MABE ( Auteur, journaliste française sur l’Art dans la revue Arts Magazine)
» Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l’air de pleurer de joie » Paul-Jean TOULET (Écrivain et poète français)
L’absinthe fut surnommée la Fée verte par Oscar Wilde. Nombreux furent les artistes qui ont apprécié cette liqueur dont on disait qu’elle était la boisson qui rend fou (exemple Verlaine qui devenait extrêmement violent à force d’en boire, une violence qui fut taxée d’absinthisme ) – Elle fut néanmoins la muse de leur inspiration. Interdite en 1915, elle sera autorisée, à nouveau, en France par la loi de mai 2011.
» L’absinthe apporte l’oubli mais se fait payer en migraines. Le premier verre vous montre les choses comme vous voulez les voir, le second vous les montre comme elles ne sont pas ; après le troisième vous les voyez comme elles sont vraiment. » Oscar WILDE (Écrivain irlandais)
“Salut, verte liqueur, Némésis de l’orgie !
Bien souvent, en passant sur ma lèvre rougie,
Tu m’as donné l’ivresse et l’oubli de mes maux ;
J’ai vu plus d’un géant pâlir sous ton étreinte !
Salut, sœur de la Mort ! Apportez de l’absinthe ;
Qu’on la verse à grands flots !
Il est temps à la fin que je te remercie :
Celui qui ne sait pas toute la poésie
Qu’un flacon de cristal peut porter en son flanc,
Celui-là n’a jamais près d’une table ronde,
Vu d’un œil égaré les globes et le monde
Valser en grimaçant.
Il ne soutiendra pas sans que son cœur défaille
Qu’il n’est pas sur la terre une chose qui vaille
De l’ivrogne absinthé le sommeil radieux,
Qui peut, quand il lui plaît, durant son rêve étrange,
Quittant le corps humain, sentir des ailes d’ange
L’emporter dans les cieux.
Moi, je t’aime ! Aux mortels ta force est plus funeste
Que la foudre, le feu, la mitraille, la peste,
Et je te vis souvent terrasser le soldat,
Insoucieux de tout, contentant son envie,
Quoique sachant trop bien qu’il te donne sa vie
Qu’épargna le combat.
J’aime ta forte odeur et ton flot d’un vert sombre
Qui laisse s’élancer, au milieu de son ombre
Des feux couleur de sang tout le long du cristal,
Comme si le Seigneur, en signe de prudence,
Avait voulu mêler à ton vert d’espérance
Quelque signe fatal.
Belle comme la mer, comme ses flots cruelle,
Tu peux quand tu le veux aussi, cacher comme elle,
Sous un calme apparent tes instincts irrités,
Et ton flux fait tourner un océan de têtes,
Qui battent en riant, les soirs des jours de fêtes,
Les portes des cités.
Pour moi, qui ne veux pas atteindre la vieillesse,
Je veux contre ta force essayer ma faiblesse,
Combattre contre toi, t’étreindre corps à corps.
Je veux voir, aujourd’hui, dans un duel terrible,
Si tu peux soutenir ton titre d’invincible :
Notre témoin sera la mort !” Alfred De MUSSET (Poète français)
“Lorsque votre absinthe est versée
Au fond d’un verre de cristal,
Mettez sur la pelle en métal
Le sucre en deux pierres cassées
Puis faites couler savamment
L’eau claire en petite cascade
Regardez bien : voici comment.
Et pour qu’elle ne soit pas fade
Versez surtout très doucement.
L’absinthe devenant plus pâle,
Répandra sa divine odeur
Et vous verrez dans la blancheur
De cette subtile liqueur,
De beaux reflets d’ambre et d’opale.
Vous aurez de cette façon,
Une absinthe bonne et bien faite;
Profitez donc de ma leçon;
Si cela vous monte à la tête,
Vous calmerez votre âme en fête
En nous chantant une chanson.“ Pétrus BOREL (Poète français)
« Comme bercée en un hamac
La pensée oscille et tournoie,
A cette heure où tout estomac
Dans un flot d’absinthe se noie.
Et l’absinthe pénètre l’air,
Car cette heure est toute émeraude.
L’appétit aiguise le flair
De plus d’un nez rose qui rôde.
Promenant le regard savant
De ses grands yeux d’aigues-marines,
Circé cherche d’où vient le vent
Qui lui caresse les narines.
Et, vers des dîners inconnus,
Elle court à travers l’opale
De la brume du soir. Vénus
S’allume dans le ciel vert-pâle. » Charles CROS (Poète français)
» Absynthe, monstre né jadis pour notre perte
De l’Afrique à Paris traînant ta robe verte
Comment donc as-tu pu sous le soleil oser
Souiller ses lèvres d’or de ton âcre baiser
Vile prostituée en tes temples assise
Tu te vends à l’esprit ainsi qu’à la sottise
Et ne fais nul souci aux adieux, laurier
Qui couvre le Poète ainsi que le guerrier
Hélas ! n’avait-il pas assez de l’amertume
A laquelle en vivant tout grand cœur s’accoutume
Aussi que l’eau du ciel .
Qu’il ne reste plus rien de ton amer poison
O monstre sois maudit, je te jette à la face
Les imprécations de Tibulle et d’Horace
Et contre toi j’évoque en mon sein irrité
La langue que parlait la belle antiquité. » Antoni DESCHAMPS (Poète français)
« L’œil du poète brilla tout à coup. Alors, dans un profond silence, commença une sorte de cérémonie. Il installa devant lui un verre . Il prit ensuite la bouteille, la déboucha, la flaira, et versa un liquide ambré à reflets verts, dont il parut mesurer la dose avec une attention soupçonneuse . Il prit alors sur le plateau une sorte de petite pelle en argent, qui était étroite et longue, et percée de découpures en forme d’arabesques. Il posa cet appareil, comme un pont, sur les bords du verre, et le chargea, de deux morceaux de sucre . L’Infante souleva la cruche, elle fit tomber un très mince filet d’eau fraîche sur les morceaux de sucre, qui commencèrent à se désagréger lentement . Dans le liquide, dont le niveau montait lentement, je vis se former une sorte de brume laiteuse, en torsades tournantes qui finirent par se rejoindre, tandis qu’une odeur pénétrante d’anis, rafraîchissait délicieusement mes narines … » Marcel PAGNOL (Écrivain français dramaturge, cinéaste et producteur)
» Ils buvaient de l’ absinthe,
Comme on boirait de l’ eau,
L’ un s’ appelait Verlaine,
L’ autre, c’ était Rimbaud,
Pour faire des poèmes,
On ne boit pas de l’ eau,
Toi, tu n’ es pas Verlaine,
Toi, tu n’ est pas Rimbaud,
Mais quand tu dis « je t’ aime »,
Oh mon dieu, que c’ est beau,
Bien plus beau qu’ un poème,
De Verlaine ou de Rimbaud,
Pourtant que j’ aime entendre,
Encore et puis encore,
La chanson des amours,
Quand il pleut sur la ville,
La chanson des amours,
Quand il pleut dans mon cœur,
Et qu’ on a l’ âme grise,
Et que les violons pleurent,
Pourtant, je veux l’ entendre,
Encore et puis encore,
Tu sais qu’ elle m’ enivre,
La chanson de ceux-là,
Qui s’ aiment et qui en meurent,
Et si j’ ai l’ âme grise,
Tu sécheras mes pleurs
Car je voudrais connaître,
Ces alcools dorés, qui leur grisaient le cœur,
Et qui saoulaient leur peine,
Oh, fais-les-moi connaître,
Ces alcools d’ or, qui nous grisent le cœur,
Et coulent dans nos veines,
Et verse-m’ en à boire,
Encore et puis encore,
Voilà que je m’ enivre,
Je suis ton bateau ivre,
Avec toi, je dérive
Et j’ aime et j’ en meurs,
Les vapeurs de l’ absinthe,
M’ embrument,
Je vois des fleurs qui grimpent,
Au velours des rideaux,
Quelle est donc cette plainte,
Lourde comme un sanglot,
Ce sont eux qui reviennent,
Encore et puis encore,
Au vent glacé d’ hiver,
Entends-les qui se traînent,
Les pendus de Verlaine,
Les noyés de Rimbaud,
Que la mort a figés,
Aux eaux noires de la Seine,
J’ ai mal de les entendre,
Encore et puis encore,
Oh, que ce bateau ivre,
Nous mène à la dérive,
Qu’ il sombre au fond des eaux,
Et qu’ avec toi, je meurs
On a bu de l’ absinthe,
Comme on boirait de l’ eau,
Et je t’ aime, je t’ aime,
Oh mon dieu, que c’ est beau,
Bien plus beau qu’ un poème,
De Verlaine ou de Rimbaud… » Paroles et musique : BARBARA & Frédéric BOTTON
» Si vous avez passé la nuit à la belle étoile, vous savez qu’à l’heure où nous dormons, un monde mystérieux s’éveille dans la solitude et le silence. Alors les sources chantent bien plus clair, les étangs allument des petites flammes. Tous les esprits de la montagne vont et viennent librement. Il y a dans l’air des frôlements, des bruits imperceptibles, comme si l’on entendait les branches grandir, l’herbe pousser. Le jour, c’est la vie des êtres, mais la nuit c’est la vie des choses. Quand on en a pas l’habitude, ça fait peur… » Alphonse DAUDET (Écrivain et auteur dramatique français / Extrait de son livre Les lettres de mon moulin)
Les six Suites pour violoncelle furent composées à l’époque où le compositeur était maître de Chapelle à Köthem c’est-à-dire entre 1717 et 1723. Le violoncelle n’était pas un instrument très prisé à l’époque car le public lui préférait très largement la viole de gambe. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour qu’il retrouve ses lettres de noblesse avec d’autres compositeurs qui écriront des partitions dans lesquelles il excellera ( Beethoven, Saint Saens, Brahms, Schumann, Mendelssohn etc…)
Dans l’orchestre de Cour qu’il dirigeait, il y avait deux excellents violoncellistes. Nul doute que Bach ait pu profiter de leurs compétences pour s’intéresser de plus près à cet instrument afin de mieux le faire connaître et l’aimer. On peut dire en tous les cas, qu’il en a exploré toutes les possibilités.
Dans ces Suites il y a des danses : l’Allemande, la Courante, la Sarabande, la Gigue, auxquelles il a rajouté un Prélude. Parfois on peut trouver la Bourrée, le Menuet ou la Gavotte. Ce sont des pièces éloquentes, expressives, virtuoses, techniques et leur grande richesse permet d’offrir une belle palette de possibilités pour l’interprétation.
Selon l’écoute elles se révèlent mélancoliques, intenses, lumineuses, joyeuses, graves, contemplatives, subtiles, dansantes.
» Si vous n’avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?
Si vous n’avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Si vous n’avez rien à m’apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Sur le rêve angélique et tendre,
Auquel vous songez en chemin,
Si vous n’avez rien à m’apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Si vous voulez que je m’en aille,
Pourquoi passez-vous par ici?
Lorsque je vous vois, je tressaille:
C’est ma joie et mon souci.
Si vous voulez que je m’en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ? » Victor HUGO (Poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français / Extrait de son recueil Les Contemplations)
» Tans que la lecture est pour nous l’initiatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-mêmes la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. Il devient dangereux au contraire quand, au lieu de nous éveiller à la vie personnelle de l’esprit, la lecture tend à se substituer à elle, quand la vérité ne nous apparaît plus comme un idéal que nous ne pouvons réaliser que par le progrès intime de notre pensée et par l’effort de notre cœur, mais comme une chose matérielle, déposée entre les feuilles des livres comme un miel tout préparé par les autres et que nous n’avons qu’à prendre la peine d’atteindre sur les rayons des bibliothèques et de déguster ensuite passivement dans un parfait repos du corps et de l’esprit … Un esprit original sait subordonner la lecture à son activité personnelle. Elle n’est plus pour lui la plus noble des distractions, la plus ennoblissante surtout, car, seuls la lecture et le savoir donnent les belles manières de l’esprit. … La lecture ne saurait être assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes. Que ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n’est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux. La lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d’une autre pensée, mais tout en restant seul, c’est-à-dire en continuant à pourvoir être inspiré, à rester en plein travail fécondé de l’esprit lui-même. » Marcel PROUST (Écrivain français / Extraits de son livre Sur la lecture )