» J’ai toujours aimé dessiner. J’ai mon style et je créé tout de A à Z, du croquis jusqu’aux derniers points de couture. Mon travail ce n’est pas la mode, c’est davantage les Beaux-Arts. Mes robes sont comme des tableaux. L’important est de faire rêver, de raconter une histoire. C’est mon âme que je mets dedans » Sylvie FACON

C’est vrai que lorsque l’on regarde les robes de cette talentueuse « conteuse et créatrice textile » (elle préfère ce terme plutôt que styliste ) née à Arras dans le nord de la France, on ne les voit pas vraiment en tant que telles, mais plutôt comme des œuvres d’art .
Ce sont des pièces incroyablement originales, mystérieuses, lumineuses, féériques, pleines de petits détails, semblant sorties tout droit d’un conte fantastique. C’est à la fois romantique, poétique, intemporel . Elles font rêver. Que ce soit pour ses robes de mariée ou ses robes-tableaux, elle s’investit totalement du début à la fin. C’est pour elle, un véritable et extraordinaire moyen d’expression, une façon de transmettre du bonheur.
Les robes-tableaux lui demandent un temps fou, près de 300 heures de travail acharné durant 15 jours. Elle brode et peint directement sur les robes. Elles sont toutes différentes, faites sur mesure en tulle, dentelle et soie venues exclusivement de France, ornées d’objets assez incroyables : la couverture rigide d’un livre qui deviendra un bustier, ou un violon qui couvrira le haut d’une autre, partitions de musique en jupon , la photo des façades de sa ville natale pour un décolleté, un cadran solaire sous une jupe avec des aiguilles sur le dos pour le temps qui passe … ou bien encore des fleurs, des bouquets d’épis de blé, qui traduisent son grand amour de la nature. Cela surprend, mais c’est vraiment très beau.




Sylvie Facon raconte qu’elle n’a pas eu une enfance très heureuse. En conséquence de quoi, elle va très vite « s’évader » dans la lecture et le dessin. A 17 ans, elle quitte le foyer parental, s’installe avec un petit copain de l’époque et donne des cours de peinture dans des associations pour vivre . Après quoi, elle décide de reprendre ses études. Direction les Beaux-Arts, dont elle ressort avec un diplôme de peintre en lettres.
Pour financer la continuité de ses études, elle accepte à 20 ans un poste d’animatrice dans un foyer de jeunes travailleuses. Elle passe son Bac, et réussi le concours d’entrée à l’IUT et obtient un DUT en carrières sociales.
Sa passion pour la broderie sur robes va retenir l’attention d’une petite main qui travaillait chez un grand couturier. Cette dernière la complimente et va lui apprendre des techniques de couturière qu’elle ne connaissait pas, notamment en ce qui concerne la coupe d’un vêtement. Elle se lancera, par la suite, dans la confection de costumes pour une troupe de théâtre, mais également des tenues pour le carnaval de sa ville. On applaudit avec enthousiasme son travail, et sa talentueuse créativité.
En 1998, elle est la gagnante du concours du Premier costume folklorique de France. A partir de là, elle commence à se faire un nom et reçoit des commandes et les encouragements chaleureux de la conservatrice du musée d’Arras qui la pousse à continuer dans la création de ses robes extraordinaires. Elle lui organise même une exposition en 2000.
Elle est installée à son compte dans un atelier (toujours à Arras) , a publié deux livres superbes sur ses créations ( Fils, rêves et volupté et La vie rêvée des robes) et en prépare un troisième – Depuis 2019 sa notoriété s’est envolée au-delà des frontières de la France puisque certaines commandes arrivent de clientes venues des Etats-Unis, d’Irlande et d’Angleterre.



