Le temps …

 » Le temps n’est pas précieux du tout puisqu’il est une illusion. Ce que vous percevez comme précieux, ce n’est pas le temps lui-même, mais ce point qui est en-dehors du temps : le moment présent. Effectivement, l’instant présent est certainement précieux . Plus vous êtes axé sur le temps, passé et futur, plus vous ratez le présent, la chose la plus précieuse qui soit. Et pourquoi l’est-elle? Parce qu’elle est l’unique chose qui soit. Parce que c’est tout ce qui existe. L’éternel présent est le creuset au sein duquel toute vote vie se déroule, le seul facteur constant. La vie, c’est maintenant. Il n’y a jamais eu un moment où votre vie ne se déroulait pas « maintenant » et il n’y en aura d’ailleurs jamais. Par ailleurs, l’instant présent est l’unique point de référence qui puisse vous transporter au-delà des frontières limitées du mental. Il est votre seul point d’accès au royaume intemporel et sans forme de l’être.  » Ulrich Leonard TOLLE dit Eckhart TOLLE (Écrivain, conférencier canadien d’origine allemande – Extrait de son livre Le pouvoir du moment présent)

 » Chronos – Dieu du temps  » – Ignaz GÜNTHER ( Cette pièce se trouve au Baverisches National Museum de Munich/Allemagne)

Nature morte au Cupidon de plâtre …

 » Si ce moule en plâtre de Cupidon semble disproportionné, c’est parce que Cézanne l’a peint depuis plusieurs angles : d’abord vu d’en haut, de sorte que la tête semble plus grosse que les pieds. Il construit ensuite l’image en tournant légèrement autour, peignant des petites zone depuis chaque angle, d’où l’aspect déformé. Il s’agit d’un moule pour une sculpture de Pierre Puget.

Alors que dans le sud de la France, Cézanne aurait pu représenter des fruits et légumes plus méditerranéens, il se concentre sur des éléments de base car le sujet est ici moins important que la méthode. Trois pommes dans un plat blanc, une autre devant, sur une table, et un oignon derrière le tout répètent les formes arrondies. L’artiste ne cherche en rien à créer l’illusion de vrais fruits. Il recrée des formes en trois dimensions sur une surface plane, soulignant les formes, les couleurs et les espaces qui les séparent.

Sur la gauche du tableau on remarque une peinture dans la peinture, Nature morte à la bouteille de menthe(1890/94) – Deux pommes et un verre sur un tapis bleu. Les couleurs et le sujet mêlent les éléments réels et peints, ajoutant à l’orientation déroutante de l’image, tandis que la prédominance du bleu projette le Cupidon vers l’avant.

Des bleus froids sont ici utilisés pour les zones d’ombre ou en retrait, tandis que les couleurs chaudes : rouges, jaunes et orangés, sont employées pour les formes arrondies. Ce contraste de couleurs crée une organisation spatiale complexe. La palette comprend le noir, l’ocre-jaune, et le rouge d’Italie.

Cézanne travailla sur un papier avec un apprêt crème, puis il dessina les contours au graphite avant de le couvrir d’un mélange dilué de bleu outre-mer. Avant que les contours ne soient secs, il appliqua la peinture dans le frais, sur la toile. Ensuite il posa une fine couche opaque en suivant les contours contrastés.

Cézanne donna des coups de pinceaux discrets, méthodiques, pour souligner les formes. Ses fines couches laissent parfois entrevoir l’apprêt-crème pour définir les reflets. Il entraîna certains contours outremer vers les couleurs voisines pour créer des tons plus profonds.

L’utilisation de sa gamme de gris permit à Cézanne de sculpter l’image, de créer une impression de profondeur sans faire appel à la perspective linéaire traditionnelle. Des touches de couleurs délicatement mêlées rendent la lumière diffuse de l’atelier. Ses coups de pinceau variés réhaussent l’effet de Solidité. « Susie HODGE (Historienne de l’art, journaliste et auteure de plusieurs ouvrages sur la peinture)

« Nature morte au Cupidon de plâtre » Paul CÉZANNE (1895- The Courtauld Institute of Art de Londres)