» Le pouce est ce gras cabaretier flamand, d’humeur
goguenarde et grivoise, qui fume sur sa porte, à
l’enseigne de la double bière de mars.
L’index est sa femme, virago sèche comme une merluche,
qui, dès le matin, soufflette sa servante dont elle est
jalouse, et caresse la bouteille dont elle est amoureuse.
Le doigt du milieu est leur fils, compagnon dégrossi à
la hache, qui serait soldat s’il n’était brasseur, et
qui serait cheval s’il n’était homme.
Le doigt de l’anneau est leur fille, leste et agaçante
Zerbine, qui vend des dentelles aux dames et ne vend pas
ses sourires aux cavaliers.
Et le doigt de l’oreille est le Benjamin de la famille,
marmot pleureur, qui toujours se brimbale à la ceinture
de sa mère comme un petit enfant pendu au croc d’une
ogresse.
Les cinq doigts de la main sont la plus mirobolante
giroflée à cinq feuilles qui ait jamais brodé les par-
terres de la noble cité de Harlem. « Aloysius BERTRAND (Poète et dramaturge français)

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Voilà qui nous promet une gifle mémorable. On dirait du Flaubert, en plus poétique quand même, tant et si bien que c’en est drôle finalement…cette description à baffer à tous venants…mais il est vrai qu’une main, comme une bouche sait tout dire.
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Oui vous avez tout à fait raison : » une main sait tout dire » et elle est intéressante aussi parce que dans ses lignes ne dit-on pas que l’on peut y lire l’avenir … Merci Pat et très belle journée à vous ♥
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👍🌟🌟🌟🌟🌟
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Merci Evelyne 🙂 ♥
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