
» Espiègle ! j’ai bien vu tout ce que vous faisiez,
Ce matin, dans le champ planté de cerisiers
Où seule vous étiez, nu-tête, en robe blanche.
Caché par le taillis, j’observais. Une branche,
Lourde sous les fruits mûrs, vous barrait le chemin
Et se trouvait à la hauteur de votre main.
Or, vous avez cueilli des cerises vermeilles,
Coquette ! et les avez mises à vos oreilles,
Tandis qu’un vent léger dans vos boucles jouait.
Alors, vous asseyant pour cueillir un bleuet
Dans l’herbe, et puis un autre, et puis un autre encore,
Vous les avez piqués dans vos cheveux d’aurore ;
Et, les bras recourbés sur votre front fleuri,
Assise dans le vert gazon, vous avez ri ;
Et vos joyeuses dents jetaient une étincelle.
Mais pendant ce temps-là, ma belle demoiselle,
Un seul témoin, qui vous gardera le secret,
Tout heureux de vous voir heureuse, comparait,
Sur votre frais visage animé par les brises,
Vos regards aux bleuets, vos lèvres aux cerises. » François COPPÉE (Poète,écrivain et dramaturge français – Extrait de son recueil Promenades et Intérieurs/1872 )
« Coquette ! et les avez mises à vos oreilles,
Tandis qu’un vent léger dans vos boucles jouait. »
vraiment très drôle ces versets, je ne connaissais pas ce poète
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Oui … C’est drôle, plein de fraîcheur et légèreté. Je suis ravie de vous avoir permis de connaître ce merveilleux poète et écrivain. Passez un doux week-end Matilde ♥
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aussi toi!
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Merci Matilde 🙂
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La poésie en ce temps là avait ces airs légers, galants. Et je crois profondément que le vrai poète est toujours ainsi, même quand il se donne des airs plus intellectuels ou qu’il s’absout de toutes les convenances. En tous cas, c’est bien agréable à lire.
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Je suis d’accord avec toi … Merci Pat pour nous avoir nous avoir donné ton avis 🙂
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