» Ravivant les langueurs nacrées
de tes yeux battus et vainqueurs,
en mèches de parfum lustrées
se courbent deux accroche-cœurs.
A voir s’arrondir sur tes joues
leurs orbes tournés par tes doigts,
on dirait les petites roues
du char de Mab fait d’une noix ;
Ou l’arc de l’Amour dont les pointes,
pour une flèche à décocher,
en cercle d’or se sont rejointes
à la tempe du jeune archer.
Pourtant un scrupule me trouble,
Je n’ai qu’un cœur, alors pourquoi,
Coquette, un accroche-cœur double ?
Qui donc y pends-tu près de moi ? » Théophile GAUTIER (Poète, romancier français, critique d’art – Extrait du recueil Émaux et Camées/1852)