» Il y a des livres écrits de telle sorte que, parfois, il font, sur certains lecteurs, un effet semblable à celui de ces coquillages que l’on presse contre son oreille ; et soudain, on entend la rumeur de son sang mugir en sourdine dans la conque. Le bruit de l’océan, le bruit du vent, le bruit de notre propre cœur. Un bruissement de limbes. Il a lu ce livre qui à d’autres ne raconte qu’une histoire étrange, confuse, dont ils ne franchissent pas le seuil, et le livre se sera posé contre son oreille ; un livre en creux, en douve, en abîme, où une nuée d’échos se sera mise à chuchoter … » Sylvie GERMAIN ( Romancière française, essayiste et dramaturge / Extrait son livre Magnus )
